ht_micro_paysages_ambigusRapport de recherche -

Les villes sont nées aux croisements des routes, lieux depuis toujours chargés de symboles et d’images. L'aménagement des intersections a connu depuis une quarantaine d'années un développement envahissant des carrefours giratoires entraînant une multiplication d'espaces centraux, auxquels personne n’accède, largement ouverts à la vue de tous et sans vocation fonctionnelle prioritaire : ce lieu est d'emblée résiduel, produit par la gestion du flux de circulation.

Un espace vide a donc été créé en un lieu traditionnellement riche de vie symbolique et de liaisons cosmogoniques. Non aménagé, le terre-plein central est considéré comme provisoire, en attente de sa charge imaginaire. Souvent, il semble qu'une réponse impensée vaille mieux que le vide.

L’espace central est lieu de mort s’il n’est pas transformé symboliquement en sanctuaire. Or, quels sont les valeurs et les signes que notre société peut/veut sanctuariser ? Quelles sont les propositions des artistes, des techniciens, des marchands pour combler cette béance imaginaire ?

Les aménagements ambigus de ces micro-paysages répondent – souvent sans le savoir – à ces interrogations, donnant autant d'indices tangibles de nos rapports imaginaires au monde. À travers la forte revendication identitaire des formes proposées, l'époque fait signe.

Réfléchir sur l’espace et la symbolique des ronds-points nécessite d'analyser d'une part les productions imaginaires réalisées et, d'autre part, les systèmes d’acteurs à l'œuvre : qui investit ces espaces ? Qui parle depuis ce lieu et à qui ?

chercheurs : Henry Torgue

collaborations : MOUILLON Philippe, (Université Joseph Fourier de Grenoble, directeur artistique de Laboratoire Sculpture Urbaine), ARNAUD Maryvonne, photographe, LAPRAZ Emilie, stagiaire, MOTTE Bénédicte, urbaniste

Recherche Art, Architecture et Paysage. Programme interdisciplinaire de recherche. Orientation thématique “Applications, expérimentations et création”