065-autorouteRapport de recherche N°65 - 

Comment peut-on « regarder » autrement l’A47 ? Le développement esthétique d’un paysage autoroutier dans son site peut-il être pensé à partir de l’expérience des ambiances vécues depuis des situations multiples, par exemple une situation lointaine, une situation proche, et une situation embarquée dans la voiture ?

Cette question n’est peut-être pas nouvelle, mais elle ne semble jamais avoir été abordée à partir des phénomènes sonores et visuels vécus depuis ces trois situations. En faisant un petit retour sur l’histoire de la prise en compte de la perception dans la conception autoroutière, on remarque que c’est le regard, indépendamment du sens auditif, et notamment l’expérience visuelle offerte au conducteur, qui a été l’attention des concepteurs ou des analystes.

Cette interrogation en rejoint aussi une autre posée par l’aménagement urbain contemporain : celle du partage des supports de signification. Tout aménagement, même le plus pauvre, peut être porteur de sens et toute réalisation, même la plus complexe, peut-être parcourue machinalement. Par exemple, un concepteur peut relever des détails qu’il jugera intéressants pour décrire le lieu et construire son projet, mais ces détails peuvent être insignifiants pour d’autres personnes. Ainsi le sens est personnel et ne s’articule plus sur des marques spatiales et sensibles reconnues collectivement.

Nous pensons alors que la réflexion sur le développement « esthétique » d’une infrastructure dans son site ne peut être isolée ni du contexte construit, environnemental et paysagé dans lequel elle se trouve, ni de l’expérience plurisensorielle des utilisateurs et des usagers qui la bordent. Plus précisément, cette réflexion peut être conduite à partir de l’expérience sensible du lieu.

Chercheurs : BALAY Olivier, BARDYN Jean-Luc, LEROUX Martine

Recherche : DDE Loire