présentation des enregistrements

Ces 50 enregistrements sonores correspondent aux 10 terrains représentatifs qui ont été retenus dans chacune des 5 villes portuaires (Marseille, Brest, Gênes, Barcelone, Anvers). Ces terrains on été choisis à partir de l’analyse des cartes mentales et des entretiens qualitatifs locaux.
Le monde sonore portuaire semble devoir varier d’un port à l’autre, deux approches permettent de mieux cerner ces différences : l’approche acoustique et urbaine qui correspond aux infrastructures et une approche des techniques portuaires qui ont évolué dans le temps.
Chaque prise se son est finement décrite par une fiche qui superposent les observations ethnographiques aux réactions et réflexions émises lors des entretiens sur écoute réactivée.

Ces séquences sonores accompagnent le rapport de recherche N°25 :

L’appel du port

 

Index

I – Anvers

01 – C’était là ! : E. Van Dijckkaai – 1min 24s

Sous la passerelle piétonne entre l’Escaut (Zuiderterras) et les anciens hangars du port utilisés comme parc de stationnement, vers 11:00. Crissements de pneus sur les pavés, sons des moteurs de véhicules passant ou manœuvrant sous les hangars, tintements de clés et claquements de portières. Voix à mi-distance. Cloches lointaines. Sifflement indéterminé qui s’interrompt. Silence fluvial.

[effets sonores] Anamnèse Attraction Bourdon Phonomnèse Répulsion

 

02 – Brutal, mais attirant : Manutention au 5ème bassin – 1min 33s

Sons de manutention avec des Klark sur un quai du 5e Havendok entre un navire et un hangar du port commercial. Activités sur plusieurs plans. Sons des moteurs et claquements métalliques des engins à leur passage sur des irrégularités de la chaussée. Avertisseur. Claquements lors de l’accrochage d’une charge à une grue. Échanges verbaux entre dockers.

[effets sonores] Attraction Phonotonie Répulsion

 

03 – Le port comme il faut : containerterminal – 1min 33s

Quai du Containerterminal de Hessenatie sur l’Escaut à côté de l’écluse Berendrechtsluis. Signaux de manœuvre et rugissement de moteurs produits par plusieurs engins de manutention de conteneurs (des « Cavaliers ») sur plusieurs plans. Moteur à courant continu d’une grue. Chocs métalliques des conteneurs. Sons d’évacuation d’eau de refroidissement d’un navire au premier plan.

[effets sonores] Attraction Enveloppement Harmonisation Répulsion

 

04 – Esclavage moderne : embauche des dockers – 1min 24s

Local de l’embauche des dockers sur le Kattendijkdok (KOT). Discussions professionnelles dans un milieu très réverbérant en attendant les acconiers, un jour où on sait qu’il y aura peu d’élus. Appels et éclats de rire à travers la salle.

[effets sonores] Cocktail Enveloppement Irruption Métabole Réverbération

 

05 – Premiers mots d’accueil : à bord d’un remorqueur – 52s

À bord d’un remorqueur en traction dans Kanaaldok. Bruit de fond des moteurs. Crachotements et sonal de la radio, échanges verbaux entre le capitaine, le navire remorqué et le PC de l’écluse ou du port.

[effets sonores] Attraction Bourdon Coupure Filtrage Phonotonie

 

06 – Pavés coupants : Plantinkaai – 1min 31s

Attente au feu rouge, puis démarrage et passage de plusieurs camions à remorques ou semi-remorques et de véhicules légers sur une chaussée pavée (Plantinkaai). Sons des moteurs, claquement métallique des remorques. Sons de roulement des véhicules légers. Crissement de pneus. Sifflement de freinage. Voix, pas et toux au début de la séquence. Cette séquence a été enregistrée quelques jours avant l’interdiction pour les poids lourds d’emprunter les quais urbains (septembre 1992).

[effets sonores] Attraction Coupure Crescendo Decrescendo Enchaînement Gommage Intrusion Masque Mur Répulsion Synecdoque Vague

 

07 – Ce n’est pas NOTRE port : raffinerie Fina – 1min 18s

Sur Petroleumbrug à proximité de la raffinerie Fina. Sirène de l’usine et multiples sons chuintants et soufflés de l’usine, permanents et modulés par le vent. Passage de camions et de véhicules légers sur la chaussée pavée, avec les claquements métalliques des remorques.

[effets sonores] Bourdon Enveloppement Répulsion

 

08 – Relax, tout à fait relax : Steenplein – 2min 20s

Dimanche matin à Steenplein. Attente et premières notes de l’orchestre installé sous le kiosque adossé (provisoirement) au château du Steen. Sons proches du démarrage d’un véhicule léger. Voix et pas de femmes et d’enfants. Passages d’embarcations à moteur sur l’Escaut (à gauche) et sons de la circulation sur E.Van Dijkkaai (à droite). Oiseaux dans les arbres. Le fragment donne une image idyllique d’un lieu calme et gai, adapté à la détente et aux loisirs, quand le trafic de Plantinkaai est réduit.

[effets sonores] Anamnèse Attraction Enveloppement Phonotonie

 

09 – Entretien de l’Arche de Noé : Lillo – 1min 23s

Sur le quai du port de plaisance du village de Lillo, face à son embouchure sur l’Escaut. Clapotis, moteurs d’un cargo qui passe sur le fleuve. Activité d’entretien d’une péniche de plaisance, ponçage et lavage de la coque. Voix des habitants de la péniche. Canards et oiseaux. Les auditeurs opposent les aspects naturels (littéraux) de la séquence à ses aspects industriels : on apprécie un lieu où l’on peut encore « se parler normalement sans crier », comme dans une « réserve » de sons naturels qui risque de disparaître à tout moment, submergée par le bruit industriel.

[effets sonores] Attraction Enveloppement Phonotonie

 

10 – Le contact retrouvé : Linkeroever – 1min 17s

Rumeur du centre d’Anvers depuis Linkeroever (rive gauche du fleuve), en face de Steenplein. Vent dans les joncs et les herbes. Clapotis et vaguelettes. Oiseaux. Claquements et grincements d’un ponton contre un pieu. Carillon de la cathédrale sur la rive droite. Passage d’un avion. On signalera que, pour Anvers 93, on a bâti un belvédère provisoire sur la ville à l’endroit même de la prise de son. La nature et la ville ne sont pas renvoyées dos-à-dos par l’auditeur ; elles se complètent au contraire. On est dans un lieu de tranquillité et de repos.

[effets sonores] Attraction Bourdon Mixage Sharawadgi

 

II – Brest

 

11 – Le son du gas-oil : Penfeld – 1min 10s

Rumeur urbaine et circulation sur le pont de Recouvrance depuis la tour Tanguy, vers 6:30. Démarrage du moteur diesel d’une navette Transrade de l’Arsenal (transport du personnel). Échos sur les façades et les murailles de la Penfeld. Mouettes. L’unique moteur entendu symbolise le déclin de la pêche et de l’industrie de la mer dans la rade. On l’oppose à la « flotte qui s’élance le matin » de ports comme Concarneau ou Douarnenez. Le port de Brest n’a pas l’activité sonore que l’on serait en droit d’escompter (et d’entendre).

[effets sonores] Bourdon Emergence

 

12 – Chez les dockers : sur le pont d’un cargo – 1min 03s

Dernière heure de travail sur le pont d’un cargo amarré à quai du 5e bassin. Chargement palettisé de quartiers de viande congelée. Grincements et claquements métalliques, moteurs de la grue. Échanges verbaux entre le « panneau » (l’homme de pont, à la voix légèrement réverbérée), le grutier (dans sa cabine, mat) et l’homme de cale (très réverbéré). Le grutier presse ses collègues. On entend une sirène régulière dans le port. On est « chez les dockers » et tout près d’eux. Leur travail paraît organisé et efficace. Ils combattent les bruits de leur activité par le cri. Bien qu’elle soit considérée comme animée et rythmée, la séquence est accusée de masquer la réalité : elle évoque de façon contradictoire les moments de non-activité du port, voire son « agonie ».

[effets sonores] Enveloppement Réverbération

 

13 – Entrelacs infernaux : sur le Charles-De-Gaulle – 1min 20s

Travelling sonore sur le pont inférieur du porte-avion nucléaire Charles-De-Gaulle, en construction dans une forme de radoub de l’Arsenal. Appel de service. Nombreux moteurs et compresseurs. Chocs métalliques. On est dans le monde de l’Arsenal. La séquence suscite un discours positif sur la présence de la Marine nationale à Brest, ses effets bénéfiques d’hier et le déclin actuel. On y travaille dans des conditions pénibles et dangereuses, comme dans un lieu infernal (où l’on fondrait l’or dans la souffrance).

[effets sonores] Anamnèse Attraction Enveloppement Harmonisation Immersion Répulsion

 

14 – Bourre la mule ! : dockers au 5ème bassin – 1min 34s

Sur un quai du 5e bassin entre les frigos publics et la coque d’un cargo. Chargement de palanquées de quartiers de viande congelée. Chocs de bois (palettes) et de métal (chaîne et crochet des grues). Moteurs et avertisseurs des Fenwick et des grues. Les dockers sifflent et s’interpellent. Les hommes sont rares et isolés sur les quais pour effectuer leur travail dangereux. Ils ne communiquent pas ou peu, n’en ayant ni le temps (rentabilité), ni l’opportunité sonore (pas de créneau acoustique).

[effets sonores] Attraction Enchaînement Enveloppement Fondu-enchaîné Harmonisation Masque Répétition Reprise Répulsion

 

15 – DP : à bord d’une navette – 1min 33s

À bord d’une vedette de l’Arsenal se dirigeant vers l’île Longue. Avertisseur, crachotements de la radio, échanges verbaux entre le pilote et le PC, puis entre deux autres embarcations. Moteurs de la vedette. On entend le son des vagues brisées par la coque. On est dans un autre monde, celui de la Marine et des relations hiérarchiques.

 

16 – Carte postale : entre deux ports – 1min 02s

Extrémité du môle du 1er bassin (rue Aldéric-Lecomte). Clapotis et mouettes. Claquement de portières et passage de plusieurs véhicules et d’une mobylette. Voix et cliquetis de drisses éloignés. Les deux sirènes de l’Arsenal (celle du pont de Recouvrance et celle située plus à l’ouest sous la route de la Corniche). Cette séquence semble faire carte postale pour Brest. Elle rappelle les conditions difficiles de travail pour les civils de l’Arsenal, ainsi que la coupure entre le Brest civil et le Brest militaire, coupure qui n’apparaît pas aussi extrême sur le plan acoustique. Le site fait office de réserve « naturelle » et ludique à proximité de la ville, on le rattache alors au port de plaisance, c’est un espace « préservé », « moins dénaturé », « pas défiguré ».

[effets sonores] Anamnèse Attraction Bourdon Harmonisation

 

17 – Accents de la fête : Brest 92 – 58s

Scène du rassemblement de voiliers de Brest 92 (juillet 1992), enregistrée au Port Rhu de Douarnenez. Chanson à hisser chantée par l’équipage d’un vieux gréement pendant la manœuvre. Clapotis. Un spectateur reprend l’air. Commentaires et applaudissements de la foule. Groupe électrogène en second plan. Annonce des organisateurs par la sonorisation. La « chaleur de la voix » permet de contrebalancer le manque de chaleur de l’urbanisme brestois. Les auditeurs manifestent un sentiment de fierté et d’appartenance culturelle aux « peuples de la mer », alimenté par l’importance et la rareté de l’événement. C’est l’occasion de distinguer les ports du Nord de ceux du Sud.

[effets sonores] Attraction

 

18 – Eloge de la brume : le Petit-Minou – 1min 29s

Sirènes du phare du Petit-Minou enregistrée à proximité du fort par jour de brouillard. On entend en fond le déferlement des vagues sur la pointe et quelques mouettes ou goélands, ainsi qu’un signal régulier (sans doute au fort du Mengant). Les auditeurs s’engagent spontanément dans un discours d’indifférence ou de fierté (résignée ou obscurantiste) à propos des clichés qui associent la Bretagne, la brume, la pluie et le vent. Le spectacle des éléments par mauvais temps a un haut potentiel attractif et élève l’âme de qui saura l’apprécier. La sirène et les flots évoquent soit l’attente dramatique de la femme du marin, soit l’attente du voyage et de l’aventure.

[effets sonores] Attraction Réverbération Suspension

 

19 – Les pêcheurs flambeurs : criée de Roscoff – 2min 02s

Criée enregistrée à Roscoff à 6:00 (celle de Brest ne fonctionnait pas encore lors de la phase de prise de son, mais était ouverte lors de la phase où nous avons effectué les entretiens). Échanges entre le crieur (amplifié à l’aide d’un mégaphone), les pêcheurs et les mareyeurs. Insatisfaction d’un pêcheur (« Eh, marron ! »). Chocs de caisses et eau courante au second plan. L’écoute du fragment suscite l’évocation de la crise qui sévit dans le monde des pêcheurs (les entretiens datent de mars 1993) et celle de périodes plus glorieuses où l’on pouvait encore croiser les « pêcheurs-flambeurs » dans la ville. On considère que les pêcheurs sont les détenteurs et les représentants d’une culture en voie de disparition. Certains tentent d’expliquer les difficultés d’expansion des activités de pêche et de plaisance à Brest par la prépondérance du militaire.

[effets sonores] Attraction

 

20 – Toute la convivialité des ports : quai de la douane – 1min 38s

À la terrasse d’un café du quai de la Douane. Échanges professionnels entre négociants à la table voisine. Installation de clients à une autre table. Activité de l’intérieur du bar, musique de Balavoine. Passage sur le quai de véhicules légers et de camions, coups de klaxon. Démarrage d’un remorqueur dans le 3e bassin. On commente très favorablement la convivialité que l’on peut rencontrer dans les bars d’un port, le jour ou la nuit. Ces bars sont les lieux où le Brestois, traditionnellement « chauvin », mais aussi curieux, pourra facilement faire des rencontres magiques avec des gens extraordinaires.

[effets sonores] Attraction

 

III – Barcelonne

 

21 – Texture grise : manutention au moll Adossat – 1min 31s

Manutention avec des Klark dans un hangar du PAB sur le moll Adossat. Sons des moteurs et claquements métalliques des engins à leur passage sur les irrégularités du revêtement du sol. Les multiples événements de cette séquence chaotique forment une matière fluide qui évoque le chargement continu de marchandises en vrac. On est dans un monde glacial, brumeux et poussiéreux. Le fragment évoque un no man’s land industriel, une friche qui, de façon contradictoire, serait le lieu d’une intense activité. On pense souvent à l’activité des usines textiles de la région barcelonaise, et plus largement, à l’industrie polluante et inhumaine d’autrefois.

[effets sonores] Délocalisation Enveloppement Harmonisation

 

22 – Prudence ! : conteneurs en Zone Franche – 1min 34s

Quai de la Dàrsena Sud dans le Port Autònom. Signaux de manœuvre et moteurs des grues et des engins de manutention de conteneurs. Chocs métalliques. Réverbération causée par la coque du navire à quai et les conteneurs. L’attention est captée essentiellement par les nombreux moteurs, leurs déplacements, et surtout les coups de sonnerie qui rythment la séquence. Dans les activités entendues, on fait usage de matériels et de techniques « ultramodernes ». Les camions représentent le lien acoustique qui raccorde le puissant PAB à l’Europe et au monde. L’absence de chocs métalliques violents met en valeur les qualités professionnelles des acteurs, surtout ici celles du grutier, « un grand professionnel », « une merveille ».

[effets sonores] Attraction Hyperlocalisation Immersion Répulsion Suspension

 

23 – Attente quotidienne : embauche des dockers – 1min 29s

Scène d’embauche journalière des dockers dans les locaux d’Estibarna (équivalent local d’un BCMO), près du moll dels Pescadors. On se trouve d’abord sur la terrasse qui prolonge le local, puis on descend l’escalier en plein air. Annonces et appels par la sonorisation des dockers embauchés par le numéro qui leur est affecté (voix féminine au 1er plan, voix masculine au 2e), discussions professionnelles entre dockers. Un chat miaule, bousculé par un docker (ou bien le miaulement est imité). Cliquetis. Une scène qui évoque la difficulté du travail de dockers et la précarité de l’emploi dans leur profession.

[effets sonores] Suspension

 

24 – Jeux dangereux : moll de Bosch i Alsina – 1min 23s

La séquence est enregistrée sur la promenade du moll de Bosh i Alsina, à proximité d’une trémie donnant sur le cinturó del Litoral. Grondement de la circulation sur la voie rapide et drône plus discret de moteurs d’embarcations dans la dàrsena Nacional, des Golondrinas se rendant sur la jetée. On entend les pas dans le gravier, les voix et les cris d’enfants et d’adultes, ainsi qu’un appel sifflé. Une mère fesse sa gamine qui s’est trop approchée d’une trémie peu protégée. Les auditeurs sont presque tous déçus, voire très critiques, à propos des flux de circulation qui empruntent les 14 voies du moll de la Fusta, souterraines ou en surface, locales ou autoroutières. L’image d’une coupure entre la ville et le port matérialisée par un mur de bruit est latente ou exprimée chez la plupart des auditeurs. Pourtant, si on s’éloigne de cette zone proche du réseau routier, où sont pourtant installés des bancs et les terrasses des restaurants, l’espace paraît plus plaisant, il attire les promeneurs de tout genre, et pas seulement ceux qui appartiennent à la Barcelone golondrinera (celle des gens qui pratiquent les Golondrinas).

[effets sonores] Anamnèse Bourdon Intrusion Mur Répulsion

 

25 – Transport polyphonique : sirène du port – 54s

Sirène de brume du Port Autònom (à l’extrémité du Nou contradic), enregistrée depuis le dic de l’Est par grand beau temps et grand vent. Coups de sifflet d’un cargo qui sort du port et claquement des voiles semi abattues d’un voilier qui y rentre. Machines d’une cimenterie éloignée. L’auditeur assiste au spectacle de l’essence sonore même d’un port idéal, depuis un belsuonare virtuel. Les sirènes évoquent soit la réglementation des dangers, soit l’accident qui peut se produire ou qui s’est déjà produit, soit
simplement la communication entre les capitaines des navires, qui manifestent fièrement et acoustiquement aux non-marins leur domination dans le port.

[effets sonores] Anamnèse Attraction Harmonisation Phonotonie Sharawadgi Suspension

 

26 – Paso doble intrus : moll de les Drassanes en fête – 2min 08s

Dimanche matin au Portal de la Pau, entre la Douane et le siège du Port Autonome de Barcelone, pour la préparation d’une course d’embarcations à rames et de la fête du soir. Travelling vers la fanfare, installée sur une scène, qui joue un paso doble. Échos simples et multiples causés par les façades des deux bâtiments et variations de timbres causées par le vent et les obstacles. Échanges entre adultes, entre enfants et adultes. On fait la balance de la sonorisation. Pétarades. Moteurs de Golondrinas. Les personnes enquêtées soulignent l’absence surprenante de langue catalane, certains entendent des discussions en castillan, marquées parfois par un fort accent sud-américain. Les enquêtés discourent sur le danger que représente la perte de certaines valeurs locales (langue catalane, sardane, etc.) et sur la résistance nécessaire à l’acculturation (langue castillane, paso doble, etc.), une résistance qui a bien sûr à Barcelone une résonance politique. Se sentant exclus, le Catalan est en situation de voyeur sonore, d’« auditeur ». Du coup, toute la séquence est dévalorisée, et l’orchestre devient celui d’un cirque ringard pour touristes.

[effets sonores] Anamnèse Délocalisation Intrusion

 

27 – Une dispute très light : criée au poisson – 2min 06s

Criée de l’après-midi dans le local situé sur le moll dels Pescadors. Échanges entre le crieur, les pêcheurs et les mareyeurs (hommes et femmes). Petite dispute entre mareyeur pour l’obtention d’un lot. Éternuement. Chocs de caisses et de glace au second plan. Réverbération. C’est la matière vocale qui fait l’objet des commentaires les plus nombreux. La vitesse d’énumération du crieur fascine. Les échanges verbaux en catalan sont intelligibles, mais leur sens reste hermétique (moins que le langage des dockers). Pour certains auditeurs, la criée est un « spectacle », tant pour les touristes que pour les locaux. Les « acteurs » de la criée sont les représentants actuels d’un monde un peu « primitif » où la communication fait usage de codes mystérieux. Les négociations se font « à la picaresque » entre des personnages qui se connaissent bien ; leur statut particulier leur confère une certaine sérénité, et ils savent détendre à l’amiable des conflits éphémères.

[effets sonores] Attraction Enveloppement Phonotonie

 

28 – Ensaïmada i sobrassada : départ pour Eivissa – 1min 21s

Scène de départ nocturne d’un ferry pour Eivissa au moll de les Dràssanes. Les passagers sont essentiellement des enfants et des adolescents qui partent faire leur traditionnel voyage de fin d’année scolaire aux Baléares. Échanges entre les parents, sur le quai, et leurs enfants à bord. Les enfants sont traditionnellement invités à rapporter deux spécialités des îles, l’ensaïmada (espèce de grande brioche spiralée) et la saucisse très épicée appelée sobrassada. Moteurs auxiliaires du navire. Appel sifflé d’un membre de l’équipage. Sonal et annonce vocale par la sonorisation. Pour les enquêtés, le rituel barcelonais des adieux est connu et entraîne la sympathie, mais aussi parfois la lassitude pour son aspect populaire, folklorique et répétitif. Malgré leur aspect désuet, on veut que ces scènes éminemment sonores d’interpellations entre les partants (ou les arrivants) et les accompagnants perdurent, alors que les mondes ferroviaire et aéroportuaire ne permettent pas, ou mal, ou plus du tout, une telle effusion sonore, qui est physiquement impossible à cause des vitrages et qui paraîtrait incongrue par rapport à la norme actuelle de relative discrétion des adieux.

[effets sonores] Anamnèse Anticipation Attraction Hyperlocalisation Phonotonie

 

29 – La marge : la Barceloneta – 1min 29s

La séquence, très réverbérée, est aussi très spatialisée : l’auditeur est entouré par différentes sources en mouvement. Jeu de ballon et cris d’adolescents dans une rue piétonne étroite du cœur de la Barceloneta. Passage d’habitants du quartier. On repère quelques traits prosodiques des phrases entendues (en particulier l’accent andalou de la passante contrariée de devoir éviter le ballon). Plusieurs oiseaux en cage. Passage de véhicules légers et de motocyclettes aux extrémités de la rue.

[effets sonores] Anamnèse Phonomnèse

 

30 – Concert déconcertant : sommet de Montjuïc – 1min 21s

Rumeur nocturne du port et de la ville depuis le château de Montjuïc. On entend d’un côté le grondement de la circulation sur le cinturò del Litoral, et de l’autre des grincements lointains, l’avertisseur d’une grue, et des sons industriels localisés sur le moll del Contradic. Vent léger. Les enquêtés ont l’impression d’être dans un espace inhospitalier, totalement dépourvu d’éléments familiers.

[effets sonores] Attraction Bourdon Enveloppement Harmonisation Répulsion Sharawadgi

 

IV – Gênes

31 – Cantilène et gros bras : dockers à calata Eritrea – 1min 36s

Chargement de pommes de terre sur un quai du ponte Eritrea, enregistré entre les entrepôts frigorifiques et un cargo. Chocs de bois (palettes) et de métal. Moteurs des chariots élévateurs, des grues et d’un transporteur à bande. Cris et échanges verbaux entre dockers. Cette séquence est marquée par sa forte humanisation. Les enquêtés commentent le travail des dockers reconnus à leur accent et leurs « hurlements » dans un contexte où la communication verbale est difficile. Ils font l’objet d’une description très « physique », pas toujours très flatteuse. On stigmatise certains traits de leur caractère, mais on admire aussi leur franchise. Cette séquence à l’aspect suranné recèle un message d’espoir pour les Génois.

[effets sonores] Anamnèse Attraction Enveloppement Harmonisation Répulsion

 

32 – Au village : darse des pêcheurs – 1min 16s

Depuis la passerelle métallique située sous le quai des pêcheurs de la Dàrsena (port de pêche et de réparation). Grincements de cordages. Cloche (civile) du bâtiment qui domine le bassin. Voix des pêcheurs sur le quai supérieur. Drône de la circulation sur la sopraelevata (viaduc routier). Martellements locaux et extérieurs. Marteau-piqueur distant. Variation de timbre due au vent. Les enquêtés, à l’audition des coups de cloche, ont tendance à miniaturiser l’espace, ils en font un village ou un port minimal. La latinité chrétienne et la rumeur urbaine sont en conflit schizophonique, l’issue du combat est incertaine.

[effets sonores] Bourdon Phonotonie Répulsion Suspension

 

33 – Aliénation portuaire : conteneurs à calata Sanità – 1min 51s

Sur un quai de la calata Sanità, manœuvres et passages d’engins élévateurs (de marque Bellotti). Avertisseurs et moteurs d’une grue. Grincements divers. Chocs métalliques des conteneurs. Les enquêtés parlent du travail portuaire moderne, des rapports homme-machine. Mais ce fragment rappelle aussi les problèmes sociaux de la zone du Porto vecchio et du centro storico (dégradation de l’environnement pendant les travaux de l’Expò et insécurité).

[effets sonores] Attraction Enveloppement Répulsion Suspension

 

34 – Ronchons, mais sympatiques : maison du docker – 51s

Scène de convivialité, vers 12:00, dans l’une des deux grandes salles polyvalentes que les dockers utilisent pour leurs réunions et leurs loisirs (à proximité de la COOP). Ces salles servaient à l’embauche journalière (chiamata a voce) jusqu’en 1986. Éclats de voix et échanges verbaux entre dockers de tous âges. Les dockers, au mauvais caractère (« ronchonneurs »), mais pratiquant un langage « direct », apparaissent comme des survivants et les garants loyaux des principes républicains, alors que l’Italie voit ses institutions attaquées (au moment de l’enquête). Les auditeurs sont sensibles aux difficultés de la vie des dockers et de leurs familles, ainsi qu’à l’archaïsme du mode d’embauche évoqué, qui vient juste de disparaître.

[effets sonores] Enveloppement Phonomnèse Phonotonie

 

35 – Joyeux commerce : marché au poisson – 1min

Marché au poisson de la piazza Cavour, en fin de matinée (ouvert au public). Échanges verbaux commerciaux. Annonces par la sonorisation et la mégaphonie. Sonnerie de téléphone. Crissements de polystyrène et d’emballages plastiques. Pas sur le sol mouillé. Importante réverbération. On est dans le monde du négoce et des négociations, qui apparaît à certains enquêtés comme un monde ludique et léger. Quand la séquence est stigmatisée, c’est pour dénoncer le « mercantilisme » génois ; on l’oppose alors à la vente directe au public qui a lieu tous les matins en plein air sur le quai de la Dàrsena, vente qui renvoie à plus de romantisme. Mais on apprécie aussi en général la vitalité qui se dégage ici, pondérée par une impression d’insouciance et d’aisance des acteurs.

[effets sonores] Attraction Enveloppement Phonotonie

 

36 – Les sifflets oubliés : extrémité de ponte Spinola – 1min 43s

A midi, sur le ponton doté d’une couverture textile situé à l’extrémité du ponte Spinola, récemment rebaptisé via del Mare, dans la zone de l’Expò, ouverte aux promeneurs pendant la journée. Clapotis, grincements du ponton. Rumeur urbaine et portuaire. Cloches en provenance de plusieurs églises du Porto vecchio. Sirène d’une usine à Sampierdarena. Coups de sifflet d’un ferry amarré au Ponte Andrea Doria (une des gares maritimes). Échos multiples. Ce lieu sonore public est pratiqué par plusieurs auditeurs, ils y trouvent toujours la réserve de silence dont ils ont besoin quand ils ont des envies de solitude égoïstes ou mystiques. Il n’offrira peut-être pas longtemps ce service si les Génois l’investissent autant que l’urbaniste l’a prédit. À cette distance, l’effet de masque visuel et sonore de la sopraelevata s’estompe, et s’opère alors la fusion sonore entre la ville et le port. C’est au travers de l’écoute de la séquence la moins animée qu’est repérée l’essence, l’identité du port ou de la ville-port.

[effets sonores] Attraction Gommage Harmonisation Phonotonie Sharawadgi

 

37 – Accents et faux-semblants : Caricamento – 2min 10s

Au milieu du nouvel espace piéton de la piazza Caricamento, à l’ouest du palais San Giorgio vers 16:00. Échanges verbaux multiples entre les passants et les groupes présents. Musique provenant d’un appareil portable. Claquement de porte donnant sur l’espace public. Pas sur les dalles. Appel sifflé. Chocs divers. Grondement de la circulation sur la sopraelevata. Freinage des transports en commun à l’extrémité de la place. Passage de motocyclette. Les enquêtés soulignent la présence de divers accents (génois, génois imité par des non-Génois, arabe). Le plaisir ressenti à l’écoute du fragment – jeunesse, convivialité, lecture… – est pondéré par la présence de la sopraelevata (bruit routier), par l’évocation négative du centro storico (insécurité, drogue, saleté et sentiment de dépossession causé par la présence par des Maghrébins et des Africains) et par l’imitation par un groupe de jeunes de la langue et de l’accent génois (la cocina ). Ce jeu, ainsi que la présence de la mouette, trop belle pour être vraie, ôte du crédit et de l’authenticité à la scène, qui a tous les attributs du faux.

[effets sonores] Attraction Décalage Fondu-enchaîné Imitation Intrusion Répulsion

 

38 – Transgression : gare maritime – 1min 35s

Guichets de la gare maritime du ponte Andrea Doria avant le départ d’un ferry de la Tirrenia pour la Sardaigne le vendredi soir. Échanges verbaux entre passagers sans billets ou en instance de départ. Une femme toujours hippie se balance sur l’air de Zorba le Grec diffusé par son radio-cassettes dans l’indifférence générale.

[effets sonores] Attraction Enveloppement Métabole Mur Répulsion Rétrécissement

 

39 – Transit et transition : entrée du port – 1min 58s

Depuis le quai qui fait face au molo Duca di Galliera au niveau de la passe Est du port. Entrée progressive d’un ferry de la Tirrenia. Évacuation d’eau de refroidissement et réparation proche d’un cargo à flot (ponçage ou découpage métallique). Échanges verbaux entre pêcheurs à la ligne. Clapotis sur le quai et sillage du ferry.

[effets sonores] Bourdon

 

40 – Un jour ou l’autre … : sous la sopraelevata – 1min 04s

Exactement sous la sopraelevata, entre la piazza Caricamento et l’entrée de la zone de l’Expò. Éclats de voix et rires d’adolescents jouant au football derrière les grilles. Passage de piétons avec sachets en plastique. Claquements des joints de la chaussée du viaduc. Rumeur de la circulation et passage d’une ambulance (ou de la police). Les enquêtés évoquent la destruction envisagée de la sopraelevata, même s’ils reconnaissent son utilité et la situation de belvédère sur la ville et le port qu’elle offre à son usager. L’espace perçu sous le viaduc n’a pas d’identité portuaire, il est un simple lieu de transition.

[effets sonores] Bourdon Filtrage

 

V – Marseille

 

41 – Travail tranquille : quai du port – 1min 49s

Au niveau des barrières entre le trottoir et le quai du Port (entre l’Hôtel de Ville et le fort Saint-Jean). Interpellations entre pêcheurs et réparateurs affairés autour de la coque d’un « pointu ». Commentaires sur le calfatage en cours et sur le cours du champagne (période de Noël). Expressions typiques locales. Arrivée d’autres personnes. Martellement (calfatage) et chocs sur métal et bois. Piétons sur le trottoir. Roulement de circulation urbaine et avertisseurs. Mouettes. Pour les enquêtés, on est dans le monde de la réparation artisanale locale et méditerranéenne, dont on stigmatise parfois le côté « pénard », non professionnel, voire « amateur » et caricatural, comme si on considérait que l’activité vocale interdisait l’efficacité. Il évoque un port plein, « à l’ancienne », mais qui ne rendrait pas compte des dimensions du port actuel, et par là le trahirait.

[effets sonores] Attraction Bourdon Enveloppement Masque Vague

 

42 – Mélodie industrielle : conteneurs à Mourepiane – 1min 30s

Chargement d’un porte-conteneur sur le quai du terminal de Mourrepiane. Avertisseurs divers et manœuvres de plusieurs chariots élévateurs sous la grue. Grincement de freins et d’amortisseurs, sons pneumatiques des vérins, chocs métalliques des conteneurs. Cet enregistrement évoque un cadre industriel et moderne de haute technicité, qui manifeste un haut degré de « civilisation ». Les activités qui y ont lieu sont intenses et les dangers innombrables. L’absence totale de sons humains est déplorée, même si l’on sait que quelques hommes suffisent pour animer cette activité. Les sonorités métalliques font souvent passer l’auditeur de l’imaginaire portuaire et maritime à celui du ferroviaire.

[effets sonores] Attraction Enveloppement Répulsion

 

43 – Chacun à son rythme : réparation en forme 10 – 1min 07s

Réparation de deux navires, l’un à flot dans la darse de réparation, l’autre en cale sèche dans la forme 10. Martellement, sonnerie continue de l’avertisseur d’une grue en déplacement. Réverbération causée par la forme vide et les deux coques qui se font face. La dureté et la qualité du travail produit par ces travailleurs isolés déclenchent l’admiration respectueuse des enquêtés, dans un port qui a perdu récemment plusieurs entreprises de réparation navale qui rappelaient acoustiquement jusque dans les logis la bonne santé économique locale. Le fragment dégage des impressions de gigantisme et de puissance (à la hauteur des dimensions de la forme 10), mais aussi d’hostilité et de danger.

[effets sonores] Hyperlocalisation

 

44 – Des voix qui regardent : quai de la gare maritime – 1min 38s

Avant le départ d’un ferry de la SNSM, scène enregistrée sur un quai entre deux hangars de la Joliette. Discussion parfois intelligible d’un groupe d’employés du port sur le thème du statut des dockers face aux soutes ouvertes du navire. Moteurs auxiliaires et chocs dans les soutes. Passage d’une pilotine dans le bassin. Circulation routière sur le viaduc (autoroute littorale). La scène paraît généralement consternante de banalité, elle est privée finalement de toute signification portuaire ou même marseillaise. La mauvaise image des dockers marseillais (à l’époque des entretiens) transparaît clairement. L’auditeur se sent totalement exclus du monde « très physique » des dockers.

[effets sonores] Bourdon Masque Répulsion

 

45 – Signaux dominants : port d’Arenc – 1min 38s

Depuis le poste de contrôle des deux ponts du port de la Joliette à Arenc, baies ouvertes, permettant l’accès à la digue du Large. Échanges par téléphone et par radio entre le responsable du poste, le pilote d’un cargo et la Capitainerie. Passage et sillage du cargo, puis sirène du pont d’Arenc pour la manœuvre de redescente. Rumeur du port. Chocs lointains et passage d’un avion.

[effets sonores] Délocalisation Irruption Suspension

 

46 – Mise à distance : jardins du Pharo – 1min 21s

Dans les jardins dominés par le palais du Pharo. Lointains de la ville. Cris d’enfants, discussion proche, chocs de vaisselle provenant d’une buvette. Moteurs d’un ferry sortant du port par la passe de la Joliette. Coups de sifflet du navire et échos sur les bâtiments environnants. Travaux de maçonnerie dans le palais. Oiseaux. Léger drône urbain.

[effets sonores] Bourdon Délocalisation

 

47 – L’espace démocratique : quai des Belges – 3min 15s

Travelling sur le trottoir du quai des Belges, très animé. Sons d’embarcadère, puis de marché au poisson sur fond de circulation automobile. Coups d’avertisseurs pour le départ de la navette des îles du Frioul. Musique provenant d’un appareil portable. Appeaux-gadgets (« tarraillettes »). Altercation entre une marchande de poisson et un client mécontent. Pas et rires. On est dans un lieu typique de rencontre, d’ostentation et de « cinéma » (celui que fait la marchande). Le brassage de populations et de classes sociales locales, nationales et étrangères, fait de ce quai des Belges un espace urbain cosmopolite de mise en scène de soi. Ici on se situe plus au cœur de la ville maritime que dans le port ou la ville portuaire. Le bruit urbain menace l’activité vocale, même si, dans le fragment, il paraît moindre que dans la réalité et ne parvient pas à « couvrir la dispute ».

[effets sonores] Attraction Enveloppement Intrusion Métabole

 

48 – Le silence des « pros » : pêcheurs du PAM – 46s

Scène de pêche sur la digue du Large (quai Jean-Charcot), en face des hangars J2-J3 de la Joliette, sur fond de moteurs auxiliaires d’un ferry de la SNCM. Sifflement et communication sur un mode (très) lent entre trois pêcheurs amis. Sons de moulinet et de lancer. Passage d’une embarcation à moteur. La communication entre les pêcheurs n’est pas ici du « bavardage continu » (comme chez « ceux de la Corniche »), elle indique la présence de « pros » très concentrés, solitaires, mais jamais bien loin de leurs semblables, installés en un point où ne parviennent ni les sons maritimes, ni les sons urbains.

[effets sonores] Attraction Bourdon

 

49 – Tourbillon sonore : sous le viaduc de la Joliette – 1min 34s

À la terrasse d’un café sous le viaduc autoroutier du quai de la Joliette. Passage d’un groupe d’employés de bureau (propos professionnels). Circulation de véhicules légers sur le viaduc, de véhicules lourds sur le quai de la Joliette et passage d’un Klark derrière les grilles du port. Chocs métalliques de remorques. Le fragment évoque le monde du travail des « cols blancs » (bureaux du PAM, Douane, ou n’importe quel bureau) mixé avec l’intense activité routière à proximité d’une des portes d’accès au port.

[effets sonores] Enveloppement

 

50 – Etat de nature du port : Bassin National – 1min 47s

Chargement de minéraux sur le quai aux Charbons enregistré depuis l’extrémité du môle BC. Signaux divers dans le bassin National (clapotis, grincements et moteurs des grues, martellement, avertisseurs de convoi ferroviaire, signal indéterminé avec échos multiples, alarme de voiture, démarrage d’un Klark, etc.). Bruit de fond de l’autoroute du Littoral. L’enquêté désire investir un tel site et profiter de cette « réserve » de calme portuaire. Quand on abandonne l’interprétation esthétisante du fragment, il évoque soit un port traditionnel décadent (grues grinçantes, absence de vitalité), soit un port de science-fiction, aux nouvelles technologies silencieuses.

[effets sonores] Attraction Bourdon Enveloppement Harmonisation Phonotonie Sharawadgi