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présentation des enregistrements

Ces fragments sonores sont représentatifs des cours d’immeubles anciens du centre historique, des Grands Boulevards et de la Villeneuve de Grenoble. Ils rendent compte des évènements sonores caractéristiques des lieux étudiés. L’espace architectural « sonne » selon les qualités ou défauts qu’il a (on entendra ainsi des études instrumentales sur tel sol ou dans tel couloir). Ces séquences donnent une idée des rythmes qui articulent la vie sonore du lieu.

Les prises de son, nombreuses et ouvertes aux variations climatiques, sont accompagnées de notations ethnographiques et d’échanges verbaux avec les habitants.

Pour l’enregistrement, plusieurs micros sont dispersés de manière à jouer sur les différences haut/bas, proche/ lointain, global/ ponctuel.

Ces extraits sonores accompagnent le rapport de recherche cresson n°4 Sonorité, sociabilité, urbanité : méthode pour l’établissement d’un répertoire des effets sonores en milieu urbain.

Index

I – Cour Barnave
La cour est située au 2 rue Barnave, à Grenoble. De forme carrée, entourée de 4 escaliers et reliée à la rue par un long couloir.

01-B1 – La cour – 9min 06s
« Climat sonore de la cour entendu depuis une fenêtre du 3ème étage, un après-midi de printemps ».
Bruits de voisinage, voix, des portes qui claquent, des bruits de pas, le quotidien dans une cour à l’abri des bruits de la ville.

02 – B2 – Appels de chats – 3min 04s
« Deux emblèmes sonores caractéristiques de cette cour ».
Montage de deux courts extraits sonores dans lesquels un habitant et une habitante appellent leur chat à deux moments différents, mais dans le même lieu. La prise de son suit les mouvements déambulatoires. Trois espaces sonores sont présents : la rue et la boulangerie, le corridor et la cour, la montée d’escalier.

03 – B3 – Deux trajets – 3min 58s
« En deux séquences, on entendra les pas, les passages et les échos d’actions sonores dont la cour est le résonateur ».

04 – B4 – Pluie sur la cour – 3min 10s
« 1ère séquence, la cour sous la pluie, 2ème séquence, vers la fin de l’averse ».
Montage de deux séquences sonores : pluie et ruissellements divers, ensuite, les gouttières continuent de ruisseler mais c’est l’éclaircie. Voix, oiseaux et moteurs divers ont l’air de s’être mis aussi à l’éclaircie

II – Cour de Chaulnes
La cour de Chaulnes est communicante avec la Grand’Rue par un long et étroit couloir et avec la place d’Agier par un porche.

05 – CH1 – L’heure de midi – 3min 01s
« Au mois de Juin juste avant midi ».
Des bruits divers entourent la scène, une dame traverse petit à petit la cour, l’écho nous parvient, puis elle monte les escaliers. Bruits des téléviseurs, des oiseaux et des pigeons, l’opérateur éternue, battage des œufs chez le voisin.

06 – CH2 – Un aprés‑midi tranquille – 6min 44s
« Quelques moments d’un après-midi assoupi ».
Mélodie provenant du piano de la voisine, le bruit des oiseaux, de sonnettes dans l’immeuble et de clés. Constant va et vient de visiteur dans l’escalier, ouverture, grincement et craquement des portes. Conversations entre hommes perceptible.

07 – CH3.1 – Communication micro‑sociale – 2min 17s
« Entendu d’une fenêtre ».
Les sons sont recueillis depuis une fenêtre. Des voix de femmes, des bruits d’oiseaux, un enfant court dans l’immeuble, claquement des portes métalliques. Pleurs d’un bébé et rires d’une femme.

08 – CH3.2 – Echos sonores d’entretiens – 6min 26s
L’entretien avec une habitante sur les sons dans les cours et les immeubles commence par un rire de la part de celle-ci. En fond, une musique d’opéra d’une voisine. La voix féminine indique qu’elle entend les cloches de l’église Saint-André le dimanche. Elle arrive à distinguer les bruits de pas des visiteurs qu’elle reçoit dans le couloir de l’immeuble. Le plus dur pour elle étant de repérer la source d’un bruit. Un voisin en face de l’habitante l’interpelle et commence un dialogue. Cris d’enfants dans la cour.

III – Cour st Laurent
La cour du 42 rue Saint-Laurent est situé entre une colline escarpée et la rue Saint-Laurent. Selon les lieux d’écoute, elle présente des caractéristiques très différentes. Soit les sons urbains se mêlent à ceux de la nature dans un drône assez particulier, soit un calme remarquable s’installe au niveau même du sol de la cour.

09 – st.Lo1 – La cour et la ville – 4min23s
« Un montage résumant une après-midi de printemps où la vie urbaine environnante fait irruption dans l’intimité de la cour ».

10 – st.Lo2 – La cour et l’ilot – 2min 32s
« Séquence où la vie sonore de la cour l’emporte sur le fond urbain. »
Une conversation entre deux femmes est clairement audible. Écho. Appels du chien « bobby ». Aboiements de celui-ci. Une boîte de biscuit est trainé au sol afin de faire venir le chien.

11 – st.Lo3 – Trois micro‑évènements – 4min 12s
« Une série d’évènements sonores permet d’entendre le son propre de la cour et d’en évoquer la vie sociale. »
Les enfants jouent dans la cour, font claquer les portes dans une certaine confusion jusqu’à ce qu’un voisin leur demande de sortir. Voix, rires et jeux d’enfants, les cloches de l’Église retentissent, grincements du sol, voix d’hommes. Une planche est trainé au sol. Musique d’opéra chez la voisine, bruits de la boîte à biscuits. Bruits d’oiseaux. Planche qui tombe au sol.

12 – st.Lo4 – Trajet de la rue jusque dans la cours – 2min 52s
Au premier plan, des pas, qui vont et viennent dans la cour, passage constant. Au deuxième plan, une musique assez électrique qui enveloppe la cour petit à petit. Aboiements d’un chien, une mobylette passe. Toussotements et sifflements d’un homme qui monte quelques marches.

 

IV – Grands boulevards
Le secteur grenoblois appelé « les grands boulevards » (urbanisme années 45-60) correspondant à l’ancienne périphérie de la ville est constitué de voies de circulation routière (4 voies et contre-allée) bordées d’immeubles de 10 niveaux.
Le signe dominant de ces grands boulevards grenoblois est le bruit dû à une circulation intense que les habitants appelle « un flot de bruit » ou un « vacarme permanent ».

13 – GB1 – Entre boulevard et appartement – 6min 53s
« Du boulevard à l’appartement et vice-versa ».
Prise de son mobile qui permet de capter l’environnement sonore des boulevards et par contraste les sons de la cage d’escalier, des portes palières, des sonnettes, de l’ascenseur. Depuis les fenêtres de l’appartement, on se retrouve à nouveau dans les bruits extérieurs. L’habitante se plaint du niveau sonore extérieur qui pénètre son habitat.

14 – GB2.1 – Les halls et leurs effets (trajet 1) – 2min 27s
« Entrée, puis sortie de l’immeuble situé au bord de l’intersection de deux boulevards ».
Bruits divers dû à la circulation des transports sur les grands boulevards, puis entrée dans le hall qui permet de faire place à un silence absolu. Descente dans l’escalier par un habitant qui regagne le hall, sort, et arrive sur le boulevard : vacarne immense. Rupture du bruit des boulevards par le calme du hall.

15 – GB2.2 – Les halls et leurs effets (trajet 2) – 1min 17s
« Trajet sonore partant d’une cour intérieure, traversant le hall et aboutissant sur un grand boulevard ».
Silence, puis bruits des oiseaux et des enfants. Claquement de portes. Un habitant dévale l’escalier de l’immeuble et ouvre la porte du hall. Le bruit est envahissant et agressif.

16 – GB2.3 – Les halls et leurs effets (trajet 3) – 2min 01s
« Entrée et sortie d’un immeuble d’une rue qui est perpendiculaire au boulevard ».
Bruits de circulation du boulevard, sifflements d’un homme, puis entrée d’une habitante dans l’immeuble, elle monte l’escalier et ferme sa porte.

17 – GB3 – Les arrière‑cours – 1min 33s
« Le son d’une arrière-cour entendu depuis une fenêtre. »
Enregistrement réalisé au cinquième niveau d’un immeuble des Grands Boulevards et depuis une fenêtre donnant sur la cour. Le silence propre à la ville demeure, les oiseaux chantent, le calme revient suivi par des échos.

18 – GB4.1 – La parole perdue 1 – 1min 19s
« Quelques mots dans un hall d’entrée. »

19 – GB4.2 – La parole perdue 2 – 2min 21s
« Echanges verbaux et passages dans les escaliers. »

20 – GB4.3 – La parole perdue 3 – 2min 45s
« Essai de dialogue devant la porte d’un immeuble. Un intervenant émet un commentaire. »

21 – GB4.4 – La parole perdue 4 – 1min 33s
« Echanges verbaux à la terrasse d’un café bordant un grand boulevard ».

22 – GB4.5 – La parole perdue 5 – 1min 19s
Dans le parc Paul Mistral, entouré par les boulevards à grande circulation.

 

V – Allee de la colline
L' »allée de la colline » traverse un ensemble d’immeuble qui est l’oeuvre de P. Chemetov et qui fait partie du quartier 2 de la Villeneuve de Grenoble. Cet ensemble immobilier pour une part locatif et pour une part en co-propriété jouit d’un situation sonore enviable. Aucun véhicule, hormis ceux de service public, n’y passe dans un rayon de 400 mètres. A quoi il faut ajouter le voisinage immédiat d’un parc de 15 hectares qui jouxte les bâtiments au Nord et à l’Ouest. L’alliage de cet environnement et des qualités sonores induites par le matériau et les formes de l’architecture et de l’aménagement présente un cas d’espace sonore remarquable en sans doute représentatif d’un type d’habitat assez nouveau : l’habitat collectif vertical inséré dans un aménagement piétonnier.

23 – AC1 – 8 minutes sur l’allée de la colline – 8min 03s
« Huit minutes tentant de restituer le climat sonore de la galerie ».

24 – AC2 – Un hall et ses entours – 2min 01s
Cette séquence illustre les transitions physiques qui assurent le passage entre l’intérieur des halls d’entrée et l’extérieur, c’est à dire l’allée de la Colline.

25 – AC3.1 – Entre le logement et l’extérieur – 2min 11s
Echange, discussion entre un habitant et le preneur de son sur le trajet qui mène de l’extérieur, un hall, vers le logement.

26 – AC3.2 – Sortie de l’appartement vers la galerie – 2min 09s
Le preneur de son dialogue avec un habitant qui sort de son appartement vers le parc. Cet habitant évoque le calme des lieux à part les bruits des enfants. Il le qualifie d’un coin agréable.

VI – Galerie de l’arlequin
Le quartier de l’Arlequin, situé dans la Villeneuve de Grenoble-Echirolles, restera probablement une des réalisations marquantes de l’habitat social des années 70. Les 1800 logements se distribuent sur des modules semi-hexagonaux variant de 16 à 4 niveaux mais tous connexes et articulés sur un linéaire piétonnier continu qu’on appelle « Galerie ». 

Les prises de son essaient, d’une part, de faire entendre des caractères sonores répétitifs sur le quartier, d’autre part, de rendre compte des propagations sonores entre les logements et les espaces publics ou semi-publics.

27 – AR1 – Entre la galerie et le marché – 5min 39s
« Parcours sonore passant par la galerie et la place du marché ».

28 – AR2 – De la galerie au logement – 9min 48s
« Trajet de la galerie à la coursive qui dessert les appartements ».

29 – AR3.1 – Jeux d’enfants – 1min 42s
« Les sons publics perçus dans l’espace privé : jeux d’enfants dans la crique du n°30 entendu depuis le 9ème étage »

30 – AR3.2 – La crique bleue – 2min 10s
« Les sons publics perçus dans l’espace privé : sons de la crique ouest du 100, dite crique bleue, entendus depuis le 6ème niveau du 90 de la galerie de l’Arlequin ».

31 – AR3.3 – Rodéo nocturne – 1min 57s
« Les sons publics perçus dans l’espace privé : rodéo nocturne entendu depuis le 170, 4ème niveau ».

32 – AR3.4 – Le soir du 10 mai 1981 – 2min 34s
« 4ème fragment dans la galerie de l’Arlequin. Le soir du 10 Mai 1981, entendu depuis le 8ème niveau du 150 ».
Les sons publics sont perçus dans l’espace privé : sifflements, applaudissements, trompette à la mélodie incertaine, crécelles. Puis on revient dans l’espace privé. Commentaire « Il arrive à Château-Chinon, non non il arrive Place de la Bastille ». On entend François Mitterand s’exprimer à travers le poste de télévision ou de la radio : « A l’heure où je m’exprime, j’annonce que les françaises et les français ont choisi le changement que je leur proposais. Cette victoire est encore celle des forces de la jeunesse, des forces du travail… ».

[Effets sonores] Rémanence – Ubiquité

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