Cette thèse saisit comme une opportunité de réflexion et d'enquête, le constat de l'absence de questionnement global sur la visite, alors qu'elle est actuellement une dynamique essentielle de transformations des espaces urbains. Posée comme expérience spatiale particulière, la visite est renseignée dans l'objectif de l'inscrire comme un registre de la spatialité des individus. Cette recherche est structurée en deux parties. La première est un travail de construction d'une approche géographique de la visite et du visiteur, une justification de l'intérêt d'une investigation « microspatiologique ». Volontairement exploratoire, elle compile et collecte les exemples et les cas, et remet cette expérience dans le contexte du XIXe siècle. Elle aboutit à une typologie des modalités de l'expérience de la visite permettant de croiser entre elles différentes situations, véritable parti pris méthodologique. La deuxième partie restitue les données empiriques en privilégiant, arrimée aux courants pragmatistes, le visiteur en action, la visite dans son déroulement et l'activité de transmission du « voir la ville en train de se faire ». Les actes d'énoncer, de voir sont ainsi saisis depuis leur contexte de production obligeant à prendre en considération toute l'exigence de la situation comme la dynamique commune. Le visiteur n'est plus dès lors dominé mais bien un récepteur actif, ce qui conduit in fine à envisager la dimension politique de cette activité. Le dernier chapitre opère un changement de focale afin de réfléchir l'urbain à l'épreuve de la visite. Mots-clés : visite, visiteur, expérience spatiale, expérience urbaine, géographie de l'action, situations, forme urbaine perception visuelle, réception (collective)