Contribution du CRESSON au séminaire « Une atmosphère commune ? »
Actualité publiée le 22 février 2022
Dans le cadre du Collège International de Philosophie, le séminaire « Une atmosphère commune » est construit en 7 séances qui se tiendront de mars à juin 2022, accessibles en visioconférence ou en hybride.
Une atmosphère commune ?
1. Les contemporains peuvent-ils penser l’atmosphère ? Atmosphère : la consistance subtile de cette dimension – ni être, ni néant – s’avère en effet particulièrement énigmatique, tout comme sa puissance, d’autant plus importante qu’elle est discrète. Cette énigme de l’atmosphère travaille à la fois la phénoménologie des ambiances (depuis Heidegger et Merleau-Ponty jusqu’à H. Schmitz et B. Bégout), la philosophie du mouvement vital (P. Sloterdijk, Deleuze-Guattari) et la pensée pragmatique des situations d’action (Dewey). C’est elle qu’affrontent également, sur le plan des pratiques, aussi bien un certain art des atmosphères – en architecture et en peinture (les impressionnistes) – que l’élaboration, par les (géo)ingénieurs et le capitalisme contemporains, de dispositifs spécifiques d’atmosphérisation.
2. À la fois reconnaître et problématiser la singularité de ce « tournant atmosphérique » contemporain : tel est l’objectif de ce séminaire. Nous questionnerons ce tournant – porteur de perspectives hétérogènes – depuis l’exigence écologique d’établir aujourd’hui un commun déjouant le primat aussi bien de l’humain (anthropocentrisme) que de la vie (biocentrisme). Telle qu’elle est méditée par les contemporains (bien au-delà, naturellement, de son acception chimique), l’atmosphère peut-elle être adéquate à cette exigence du commun, tout à fait irréductible au paradigme dit des « communs » ? Si, ni environnement, ni milieu, l’atmosphère engage un entre nous soustrait à l’ambiance de type phénoménologique – malgré tout humano-centrée –, peut-elle pour autant instituer du commun qui ne soit pas subordonné à une puissance vitale ? Est-il donc possible aujourd’hui de penser une atmosphère commune ?
Les séances :
- Jeudi 10 mars : Hugues Choplin, Université de technologie de Compiègne, CIPh :
Problématiser le « tournant atmosphérique » contemporain.
Discutant : Jean-Paul Thibaud, CRESSON, UMR CNRS 1563 Ambiances Architectures Urbanités - Jeudi 7 avril : Pierre Steiner, Université de technologie de Compiègne :
L’atmosphère sans l’être : à partir de Dewey et de Wittgenstein.
Discutant : Olivier Gaudin, École de la nature et du paysage de Blois, INSA Centre Val de Loire / UMR CITERES - Jeudi 21 avril : Bruce Bégout, Université Bordeaux Montaigne :
Ambiance et air du temps. Approche écophénoménologique de l’actualité.
Discutant : Bertrand Renaud, École spéciale d’architecture de Paris - Jeudi 12 mai : Jean-Paul Thibaud, CRESSON, UMR CNRS 1563 Ambiances Architectures Urbanités :
Vers un art des imprégnations.
Discutant : François Laplantine, Université Lyon-2 - Jeudi 19 mai : Bertrand Renaud, École spéciale d’architecture de Paris :
Les atmosphères sont-elles d’architecture ?
Discutante : Agnès Barincou, Collège Descartes, Mons-en-Barœul ; Musée LAM, Villeneuve d’Ascq - Jeudi 2 juin : Alexis Lavis, Université du peuple de Chine, Pékin :
La vacance commune : essai d’interprétation phénoménologique du sens bouddhique de la communauté (Saṃgha).
Discutant : Xavier Guchet, Université de technologie de Compiègne - Jeudi 16 juin : H. Choplin :
Entre nous : subtilité de l’atmosphère ou simplicité du silence ?
Discutant : Pascal Amphoux, CRESSON, UMR CNRS 1563 Ambiances Architectures Urbanités.
Les informations pour chacune de ces séances sont sur le site du CIPh.
Catégorie : AAU, CRESSON
Tags : Atmospheres, Collège International de Philosophie, phénoménologie des ambiances