Diane Aymard soutiendra sa thèse de doctorat intitulée « Une mouvance “tiers-mondophile” et ses ambiguïtés (1968-1998).
Vers un décentrement géographique et épistémologique de l’enseignement de l’architecture en France »

vendredi 15 novembre à 14 heures dans amphithéâtre d’honneur des Beaux-Arts de Paris, 14 rue Bonaparte.

  • École doctorale « Sociétés, Temps, Territoires » (STT).
    Spécialité : Aménagement de l’espace et urbanisme.

Composition du jury :

  • Gauthier Bolle, professeur, École nationale supérieure d’architecture de Strasbourg, ARCHE (rapporteur)
  • Johan Lagae, professeur, université de Gand (rapporteur)
  • Emmanuelle Chérel, professeure, École nationale supérieure des Beaux-arts de Nantes, UMR AAU-CRENAU (examinatrice)
  • Stéphanie Dadour, maîtresse de conférences, École nationale supérieure d’architecture de Paris-Malaquais, UMR AUSser-ACS (examinatrice)
  • Éléonore Marantz, maîtresse de conférences, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, HiCSA (examinatrice)
  • Łukasz Stanek, professeur, université du Michigan, Taubman College (examinateur)
  • Jean-Louis Violeau, professeur, École nationale supérieure d’architecture de Nantes, UMR AAU-CRENAU (directeur de thèse)

Résumé :

Deux « évènements » marquèrent la France durant les années 1960 : les indépendances, dont la guerre d’Algérie fut l’ultime funèbre étendard, et la révolte ouvrière et étudiante de Mai 68. Liés d’une manière complexe et peut-être paradoxale, ils firent naître dans les décennies qui suivirent une mouvance « tiers-mondophile » – plus qu’un mouvement tiers-mondiste – au sein de la discipline architecturale. Si le voyage et la découverte de l’Ailleurs étaient déjà d’usage au XIXème siècle dans la formation des architectes, l’intérêt pour les pays non-occidentaux participa au renouveau de la discipline française qui se trouvait alors en crise, autant en raison de la fascination qu’inspiraient leurs architectures passées qu’au travers des questions que posait leur développement futur.
Durant près de trois décennies, différents groupes d’enseignants consacrèrent leurs activités pédagogiques et scientifiques à cette aire géographique aux limites aussi vastes que floues, développant divers théories, méthodes et outils, au regard de la multiplicité des positions idéologiques et politiques de ceux-ci. Cette thèse propose de dresser tant une cartographie de cette mouvance, comprise dans son ensemble, que le portrait de ces enseignements, en révélant la singularité de chacun, afin de montrer qu’ils doublèrent le décentrement géographique amorcé au siècle précédent par un décentrement épistémologique, dont les Écoles nationales supérieures d’architecture demeurent de nos jours les héritières.
De la genèse de ces enseignements au cours des années 1960-1970 et de leur relation organique avec la politique de Coopération, il en fut issu des théories développées au sein des UP (aujourd’hui ENSA) ainsi qu’un rapport complexe à la notion d’altérité. Mais tandis que le tournant des années 1980-1990 coïncida avec un bref âge d’or, il fut suivi d’un déclin de l’intérêt pour ces pays. Avec cette séquence chronologique, c’est aussi la question de l’ambiguïté de l’ethnocentrisme et de l’hégémonisme que nous avons voulu explorer au fil de ces enseignements et du décentrement épistémologique qu’ils initièrent.

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  • ID de réunion : 365 519 252 53
    Code secret : beFWee

Illustration : double-page tirée de Jean-Charles Depaule et Sawsan Noweir, « Atelier du Caire 1 : rue Charaïbi », Bulletin d’informations architecturales, suppl. n°80, nov. 1983.