FR

Au cœur de nos sociétés dites innovantes, intégratives et adaptatives, la question des systèmes urbains durables passe par une réflexion et des actions en faveur d’environnements favorables aux usagers et habitants. Parmi ceux-ci, les « aînés »  occupent une place croissante dans les discours internationaux et leur parole alimenterait la gouvernance participative des « villes amies des aînés » (VADA). Le projet Citizenbench propose de questionner la place des aînés dans la Cité en se concentrant sur les « bancs publics ».

En effet, ceux-ci illustrent la manière dont peuvent s’organiser des formes de gouvernance urbaine à travers les démarches de type VADA. Mais les bancs sont également un support pour tester les conditions dans lesquelles des personnes plus âgées acceptent ou osent encore sortir, déambuler et participer de l’espace public en tant que citoyen·ne·s à part entière. Prenant en compte les rapports réciproques Sud/Nord dans une logique de comparaison internationale, le projet est construit à partir de quatre études de cas de métropoles diversifiées, parmi lesquelles deux ont adopté une démarche VADA (Manchester, Grenoble), deux autres non (Dakar, Chambéry). L’originalité de la recherche ne se limite pas seulement à l’exploration d’un champ peu connu en sciences sociales à partir du croisement de différentes disciplines (sociologie, géographie, urbanisme et aménagement, et sciences de la santé). Elle se concrétise également dans l’opérationnalisation d’une vaste « enquête participative » couplant des méthodes qualitatives (« cartes Gulliver » ; « parcours commentés » ; 80/100 entretiens qualitatifs) et quantitatives (relevé de données de cartographie géolocalisées ; relevé de déplacements piétonniers par traceurs GPS).

L’analyse de ces observations permettra de :

  • 1) mieux comprendre la manière dont l’espace public est géré (ou non) par une diversité d’acteurs à une pluralité de niveaux (depuis les instances internationales de l’Organisation Mondiale de la Santé défendant la démarche VADA, jusqu’aux élus et associations de quartier) (H1 : économie politique des bancs publics) ;
  • 2) de mieux appréhender la construction sociale des rapports de pouvoir, d’inégalité, et de justice sociale dans l’espace public, notamment en fonction des genres, des générations et des cultures (H2 : usages et appropriations des bancs publics).

Ces deux axes éclaireront in fine la manière dont l’expérience du vieillir dans l’espace urbain aujourd’hui dans une gouvernance mondialisée en quête d’une société plus inclusive des plus âgés de ses membres.

EN

At the heart of our so-called innovative, integrative and adaptive societies, the question of sustainable urban systems goes through a reflection and actions for good environments for uses and inhabitants. Among them, the “elders” hold a growing place in international discourses, and their voice would help the participatory governance of “age-friendly cities”. The Citizenbench project aims to question the place of elders in the city by focusing on “public benches”.

Indeed, they illustrate the way certain forms of urban governance can be organised, with initiatives like age-friendly cities. Benches are also a base to test conditions in which older people accept or date to go out, wander and take part in public space as a citizen in their own right. Taking into account the South/North mutual relationships, in a logic of international comparison, the project is based on four case studies of diversified cities – two have adopted an age-friendly approach (Manchester, Grenoble) and two have not (Dakar, Chambéry). The originality of this research is not limited to the exploration of one little-known field of social science from the crossing of different fields (sociology, geography, urban planning and health sciences). It also comes to fruition in the running of an extensive “participatory survey” combining qualitative (“Gulliver maps”; “commented walks”, 80/100 qualitative interviews) and quantitative methods (data survey regarding geo-tagged; pedestrian tracklogs with GPS trackers).

Analysing these observations will allow us to:

  • 1) better understand the way public space is managed (or not) by a plethora of actors on different levels (from the World Health Organisation promoting the age-friendly approach to the elected representatives and neighbourhood associations) (H1: political economy of public benches);
  • 2) better grasp the social construction of relationships of power, inequality, social justice in public space, in particular depending on gender, generation and culture (H2: use and appropriation of public benches).

These two lines will ultimately highlight the way we experience growing old in the urban space nowadays, in a globalised governance in search of a society that would be more inclusive for its older members.