Résumé du projet :

L’objectif du projet GeTeM est de mener une enquête exploratoire sur les pratiques de dispersion de cendres hors du cimetière, plus particulièrement sur les lieux et les gestes à travers lesquels ces pratiques prennent place dans les territoires grenoblois.

Avec la crise du Covid-19, les communes et services funéraires ont eu du mal à répondre au besoin de concessions et d’accompagnement des familles endeuillées. Le problème de saturation des cimetières, mais aussi le manque d’adaptation de l’offre funéraire par rapport à l’évolution des pratiques correspondant à des préoccupations écologiques grandissantes se sont révélées alors avec une certaine urgence. L’essor encore assez récent en France de la crémation n’a pas donné lieu à une cristallisation des pratiques et des gestes autour de la crémation et nous souhaitons explorer le potentiel des territoires grenoblois et des gestes autour de la cendre pour l’invention de nouveaux agencements et rituels. Ces réflexions permettent d’inclure d’autres propositions actuellement en débat concernant la décomposition des corps (humusation, aquamation) et le rapport à ces nouvelles matérialités des restes dans le cadre d’un deuil sans corps.

 

Descriptif et contexte :

La France est l’un des derniers pays d’Europe à se tourner massivement vers la crémation qui représente aujourd’hui environ la moitié des modes de sépultures dans de nombreuses zones urbaines. Ces dernières décennies, le pays a dû s’équiper en crématorium et jardins du souvenir (emplacements de cavurnes, columbariums ou puits de dispersion au sein des cimetières) pour répondre à cette demande croissante. La législation française (contrairement à la législation allemande qui impose le cimetière) autorise la dispersion des cendres hors du cimetière, « en pleine nature » c’est-à-dire sur des terrains publics hors voie publique comme dans des parcs communaux, régionaux ou nationaux, mais ces pratiques encore à la marge sont très mal documentées et peu de concitoyen.nes savent exactement ce qu'il est possible de faire, où et comment disperser "en pleine nature" les cendres de proches défunts. Pourtant avec la pandémie et la conscientisation croissante de l’impasse écologique de nos modes de vie, de plus en plus de personnes semblent se tourner vers ces pratiques qui libèrent des contraintes du cimetière et de l’impact écologique des pratiques conventionnelles.

De nombreux témoignages entendus au gré des discussions sont forts d’enseignement, car ils relatent le manque de préparation, le manque d’information, certaines expériences fortes, parfois très bien vécues, mais assez souvent aussi décevantes, car certains détails mal anticipés viennent noircir le tableau du rituel de la dispersion « en pleine nature ».

Cette enquête exploratoire vise à combler le défaut d’information sur ces pratiques émergentes et à explorer le potentiel esthétique de la mort en cendres. Nous prévoyons pour cela 4 principales actions : 1. un appel à témoignages diffusé sur une interface numérique, 2. des ateliers publics adossés à l’évènement national « Le printemps des cimetières », 3. une journée exploratoire avec des étudiants en Art, 4. un séminaire transdisciplinaire permettant de se ressaisir collectivement depuis différents points de vue des données issues de l’enquête.

 

Lien vers la présentation des ateliers du Printemps des cimetières :

https://openagenda.com/agendas/52053564/events/52526153

 

Lien vers le formulaire de témoignage :

https://framaforms.org/nos-morts-disperses-1678793226

 

Equipe :

Pascaline Thiollière, AAU Cresson

Eleonore Bak, AAU Cresson

Nuria Alvarez Coll, AAU Cresson

Martin Julier-Costes, UMR Pacte

Clément Mulassano et Bertrand Ferragut, Pompes Funèbres Intercommunales

Françoise Acquier, AAU Cresson

juL McOisans, AAU Cresson