L’architecture en temps de crise. Pratiques et postures face à l’incertitude -1973-2023
Léonor Chabason Thèse de doctorat débutée en 2024
Encadrement : Jean-Louis Violeau
Financement : Salariée
Cinquante ans après le choc pétrolier de 1973, les dernières décennies ont été bouleversées une instabilité récurrente et une succession ininterrompue de crises. La recherche s’intéresse à cette période particulière de l’Histoire, durant laquelle les épisodes critiques ont acquis une forme inédite de périodicité, et où « la crise », économique, climatique, sociale, politique, est sortie de la sphère financière qui l’a vue naître, en constituant un nouveau référentiel, la condition même de notre temps présent. Qu’est-ce que ce nouveau référentiel fabrique comme postures, comme pensées, comme positionnements intellectuels, théoriques, artistiques ? Dans le champ de l’architecture et de l’urbanisme, peut-on parler d’une « architecture de la crise » concernant le demi-siècle écoulé ? Entre injonction au « moins », remise en cause de l’acte même de projeter ou de planifier, fragmentation de la pensée architecturale et absence de « grand récit », la recherche vise à interroger la façon dont ce contexte de crise et d’incertitude a pu influencer et percoler dans la discipline, en émettant l’hypothèse d’un « shift » incarné dans des formes renouvelées de pratiques et de postures chez les architectes et urbanistes. En creux, nous nous interrogerons sur leur capacité à se saisir des grandes injonctions économiques, et sociales qui pèsent sur la discipline et qui la dépassent bien qu’elles l’influencent profondément dans la pratique quotidienne.