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Cette thèse explore l’évolution de la critique urbaine à l’aune de la métropole et de la métropolisation. Equivoques et composites, ces notions sont considérées au ras des expériences qu’elles produisent sur un milieu contestataire au moyen d’une enquête ethnographique multi-située réalisée à Nantes et à Grenoble. L’objectif est d’interroger la manière dont les acteurs des mobilisations urbaines formulent aujourd’hui un problème métropolitain et les façons qu’ils ont de s’organiser pour le résoudre. L’enquête traverse les scènes et les coulisses d’une action militante coalisée et dévoile les processus de cadrage à l’origine de positionnements communs permettant de faire tenir ensemble ou de scinder une pluralité de collectifs engagés contre les différents maux de la ville. La restitution de l’enquête par des formes d’écritures ethnographiques permettent de rendre compte des lieux-moments de représentation,des modèles et de circulations ainsi que de la place des savoirs et de ses représentants. Le récit de deux mobilisations contre des projets urbains révèlent les épreuves auxquelles se confronte la critique lorsqu’elle se risque à la diversité sociale et politique des habitants métropolitains et à des collectifs qui n’ont pas les mêmes raisons d’agir. Ce chainage d’expériences permet de saisir l’activité critique comme participant à une fabrique urbaine « par le bas ». La thèse révèle que si la métropole « mobilise » au prix d’une confusion entre différentes acceptions, elle tend à s’installer comme un horizon émancipateur pour un monde contestataire spécifique. La thèse met autant en lumière les freins à l’expression d’une démocratie métropolitaine qu’elle ne prend au sérieux les modèles d’une critique urbaine reconfigurée.

Mots clés : Métropole, action collective, projet urbain, mobilisations urbaines, ethnographie

EN

Supervision: thesis supervisor Laurent Devisme (AAU-CRENAU ensa Nantes), Gilles Pinson (Centre Emile Durkheim, Sciences Po Bordeaux)

Funding: doctoral contract funded by the French Ministry of Culture and the Pays de la Loire Region

This thesis explores the evolution of urban critique through the lens of the metropolis and metropolization.
Ambiguous and multifaceted, these notions are examined through the experiences they generate within a dissident milieu, using a multi-sited ethnographic study conducted in Nantes and Grenoble. The objective is to analyze how the actors of urban mobilizations currently frame metropolitan issues and the ways in which they organize to address them. The research navigates both the public and behind-the-scenes aspects of a coalition of activist efforts, revealing the framing processes that lead to shared positions, allowing a plurality of collectives engaged in combating various urban ills to either cohere or divide. The ethnographic account sheds light on the key moments and places of representation, the models and circulations, as well as the role of knowledge and its representatives. The narrative of two mobilizations against urban projects highlights the challenges critique faces when confronting the social and political diversity of metropolitan residents and collectives with differing motivations for action. This chain of experiences captures critical activity as part of a « bottom-up » urban fabric.
The thesis reveals that while the metropolis « mobilizes, » often at the cost of confusion between its various meanings, it tends to establish itself as an emancipatory horizon for a specific dissident milieu. The thesis illuminates both the obstacles to expressing metropolitan democracy and takes seriously the models of a reconfigured urban critique.

Keywords : Metropolis, Collective action, Urban project, Urban mobilizations Ethnography