Thèse de doctorat en urbanisme, mention aménagement, intitulée
« Ambiances de l’anthropocène. À l’écoute des milieux de vie dans un arrière-pays de la métropole grenobloise »
La soutenance se tiendra le
jeudi 20 novembre, à 14h, à l’école d’architecture de Grenoble (amphi Maglione 3).

Thèse préparée au sein du laboratoire AAU-Cresson, à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble, Université Grenoble-Alpes, sous la direction de Rachel Thomas et Jean-Paul Thibaud.
École doctorale n°454, Sciences de l’Homme, du Politique et du Territoire.

Le jury sera composé de :

  • Denis Chartier, Professeur, Université Paris-Cité, rapporteur
  • François Taglioni, Professeur, Université de La Réunion, rapporteur
  • Sabine Bognon, Maîtresse de conférences, Université Paris Est Créteil, examinatrice
  • Serge Briffaud, Professeur, ENSAP de Bordeaux, examinateur
  • Christine Guillebaud, Chargée de recherche, CNRS, examinatrice
  • Rachel Thomas, Directrice de recherche, CNRS, directrice de thèse
  • Jean-Paul Thibaud, Directeur de recherche, CNRS, co-directeur de thèse
  • Anthony Pecqueux, Chargé de recherche, CNRS, membre invité
  • Olivier Soubeyran, Professeur, Université Grenoble-Alpes, membre invité
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Résumé de la thèse

À partir d’une enquête ethno-géographique menée dans le sud de la métropole grenobloise, cette thèse s’intéresse à ce que peuvent apporter des approches sensibles aux travaux sur les problématiques socio-écologiques contemporaines. L’écoute, comprise comme une attention au sonore tout autant qu’une manière d’être attentif au monde qui nous entoure, est le fil rouge de ce travail. Elle est à la fois une figure de description des relations sensibles aux milieux de vie et une modalité d’enquête sur le terrain. Sur un territoire traversé par d’importantes strates d’industrialisation (chimie du chlore et hydro-électricité en particulier) et exposé à des pollutions et des risques industriels majeurs, il s’agit notamment d’interroger les sensibilités habitantes à ce milieu de vie. À côté de formes assez classiques d’entretiens semi-directifs, la thèse emprunte à des épistémologies de l’imprégnation et de l’incorporation (Fiori et Thomas, 2016), et mobilise diverses méthodologies d’enquête, « par corps », « par initiation » ou par expérimentation : marches exploratoires, parcours accompagnés, ateliers collectifs et dispositifs expérientiels conviant des pratiques particulières à se confronter à ce terrain d’étude. Ce travail s’inscrit dans le champ de recherche sur les ambiances et mobilise l’écologie du sensible telle que développée par l’anthropologue Tim Ingold. Il cherche à montrer tout l’intérêt de travailler à l’échelle des sensibilités ordinaires et de cette toile de fond du sensible qui configure nos relations à nos milieux de vie. Différentes figures d’écoute sont identifiées et décrites, qui désignent des manières de porter attention au milieu de vie et de s’y mouvoir, et mettent en évidence des formes de partage du sensible. Cette thèse ouvre enfin sur des questions relatives à la dimension politique de l’écoute et à ce que ces démarches peuvent apporter à l’aménagement du territoire.

Mots-clés : ambiance ; écoute ; géographie du sensible ; Grenoble ; milieux de vie ; paysage sonore