Céline Bonicco-Donato, soutiendra son Habilitation à Diriger des Recherches (HDR)  le 1er décembre à Sorbonne-Université à 14 heures, intitulée :

  • De l’expérience morale et sociale des situations ordinaires à l’expérience esthétique des espaces quotidiens. L’expérience comme fil de la subjectivation. 

Garante :

  • Marianne Massin, Professeure émérite de philosophie de l’art à Sorbonne Université.

Membres du jury :

  • Jacques-Olivier Bégot, Professeur de philosophie allemande à l’Université de Rennes 1.
  • Catherine Grout, Professeure dans le champ Ville et Territoires à l’École Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Lille.
  • Patricia Limido, Professeure de philosophie et d’esthétique à l’Université de Paris.
  • Bernard Sève, Professeur émérite d’esthétique et de philosophie de l’art à l’Université de Lille.
  • Jean-Paul Thibaud, Directeur de recherche au CNRS, sociologue, UMR Architectures, Ambiances, Urbanités, École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble.

Résumé :

Depuis la soutenance de mon doctorat de philosophie en 2008, je n’ai jamais cessé de m’interroger sur la subjectivation et plus précisément sur la manière dont elle se constitue au fil de l’expérience. Mes premières publications se sont intéressées à cette dernière comme expérience morale et sociale des situations ordinaires à partir de l’examen de la philosophie de David Hume et de son héritage dans la sociologie interactionniste d’Erving Goffman, avant de l’envisager aujourd’hui comme expérience esthétique des espaces quotidiens, à partir de l’élaboration d’une voie originale entre le pragmatisme et la théorie des atmosphères.

Qu’un problème et non un concept, un auteur ou même un courant philosophique, constitue l’ossature de mes recherches, si souple soit-elle, permet de comprendre qu’elles aient pu le poser :

  • en explorant différents types d’expérience où la question prend sens (expériences morales, sociales et esthétiques) et en s’intéressant à des situations variées ;
  • en mobilisant différentes notions pour identifier la relation entre la subjectivité en devenir et la situation dont elle fait l’expérience : principalement la sympathie, l’interaction et l’atmosphère;
  • en interrogeant différents concepts critiques de la subjectivité : principalement l’identité humienne relative aux passions, la face goffmanienne, le self meadien et deweyen, le Dasein heideggérien, ainsi que le corps ému dans le Mémoire inédit.

Je reviens sur ce parcours dans le Mémoire de synthèse en insistant sur l’enrichissement progressif de ma compréhension de l’expérience comme rapport sensible aux situations.

Le Mémoire inédit, Se mouvoir et être ému. La philosophie esthétique à l’épreuve de l’architecture prolonge mes publications sur l’expérience esthétique de l’espace, en interrogeant ce dernier de manière frontale dans sa modalité architecturale. Il se propose de rendre compte de la possibilité des expériences esthétiques en architecture, en prenant au sérieux les difficultés de la philosophie à les penser. En effet, au regard de l’esthétique constituée comme champ autonome à partir du XVIIIème siècle, tant le statut de l’architecture que la manière dont elle est éprouvée, apparaissent problématiques : l’architecture est utile, éminemment matérielle et perçue de manière distraite dans le flux de la vie quotidienne. Ces caractéristiques en font un objet artistique imparfait qui ne peut donner lieu à un jugement esthétique pur. Pourtant des lieux peuvent nous toucher, nous émerveiller, nous émouvoir. Comment rendre compte de ce type d’expérience ?

Composition du dossier:

Le dossier comprend 6 documents :

  • Le Mémoire de synthèse (141 p. )
  • Le volume inédit, Se mouvoir et être ému. La philosophie esthétique à l’épreuve de l’architecture (223 p.)
  • Le Recueil d’articles (568 p.)
  • ainsi que trois ouvrages: Apprendre à philosopher avec Hume, Paris, Ellipses, 2010 (224 p.); Une archéologie de l’interaction. De David Hume à Erving Goffman, Paris, Vrin, 2016 (256 p.); Heidegger et la question de l’habiter. Une philosophie de l’architecture, Paris, Parenthèses, 2019 (205 p.).

Photo : ©Bassin extérieur, Thermes de-Vals. Peter Zumthor. Ouvrage de Celine Bonicco-Donato 2019 : Heidegger et la question de l’Habiter. Page 175