FR

Son ambition scientifique est d’impulser des travaux et de fédérer la communauté nationale et internationale œuvrant dans le domaine des ambiances architecturales et urbaines. Outre le Réseau International Ambiances, la revue Ambiances et l’implication des enseignants-chercheurs de l’équipe dans l’innovation pédagogique au sein des écoles d’architecture, cette ambition s’appuie sur les 3 objectifs suivants :

Conforter la puissance opératoire de la notion d’ambiance dans le champ de la recherche architecturale, urbaine et paysagère

La montée en puissance, ces dernières années et dans ce champ, de travaux attentifs à l’expérience habitante et à la qualité sensible des espaces habités, au renouvellement de l’activité de conception par la prise en compte des modalités sensorielles et de leur rôle dans la configuration des pratiques spatiales et des interactions sociales a conduit AAU à travailler les proximités entre le sensible et l’ambiance. Il s’agit de poursuivre dans cette voie tout en maintenant le nécessaire travail de spécification des recherches menées sur les architectures et les urbanités depuis le champ des ambiances.

Approfondir sur les plans théoriques et pratiques la connaissance des relations entre les ambiances, les architectures et les urbanités

La mise en résonance des trois termes Ambiances, Architectures, Urbanités se construit au sein de AAU à partir de perspectives disciplinaires et d’épistémologies contrastées. Cette pluralité est une richesse : elle permet d’aborder nos objets de recherche depuis des points de vue, des méthodes et des échelles d’analyse variés. Elle nécessite toutefois de poursuivre un travail de cartographie et de clarification essentiel à l’intelligibilité réciproque des travaux, au positionnement de chacun dans le collectif AAU, à la solidification de thématiques scientifiques porteuses pour le laboratoire et dans son champ. Ce travail de cartographie est alimenté par les divers groupes de recherche du laboratoire existant depuis 2016.

S’engager dans les débats contemporains sur les enjeux architecturaux, urbains, paysagers, environnementaux, politiques de la transformation de nos milieux de vie au travers de lignes d’horizon

Une ligne d’horizon est la perspective à partir de laquelle les membres du laboratoire s’emparent de problématiques contemporaines liés à la transformation des sociétés urbaines et de nos milieux de vie, depuis un point de vue spécifique et en assumant une prise de risque dans la formulation du ou des problèmes à investiguer. Elle est donc aussi le lieu de débat et de positionnement de l’équipe vis-à-vis des communautés scientifiques auxquelles elle appartient.

Six lignes d’horizon sont identifiées et s’expriment sous les intitulés suivants :

EN

Its scientific ambition aims to propel its works and to bring together the national and international community working on the field of architectural and urban ambiances. Beyond the Ambiances International Network, the Ambiances journal and the involvement of professors-researchers of the team to bring pedagogical innovation to architecture schools, this ambition relies on the following three objectives:

To bolster the operating power of the concept of ambiance within the field of architectural, urban and landscape research

Over the last few years, the increasing power in this field of works focusing on the inhabitant experience and on the sensitive quality of inhabited spaces, on the renewal of the design activity by taking into account sensory modalities and their role in the configuration of spatial practices and social interactions made AAU work on the proximities between the sensitive and ambiances. The laboratory aims to continue this work while maintaining the necessary specification of the research carried out on architectures and urbanities from the field of ambiances.

To further the knowledge of the relations between ambiances, architectures and urbanities theoretically and practically

The resonance of the three terms Ambiances, Architectures, Urbanities is built within AAU from contrasted disciplinary and epistemological perspectives. This plurality is rich: it allows us to tackle research subjects from various points of view, methods and analysis scales. However, it requires that we continue an essential work of cartography and clarification to guarantee the mutual intelligibility of the works, the position of each member within the AAU group, the solidification of supporting scientific themes for the laboratory and its field. This cartographic work is sustained by the various research groups of the laboratory, which have been implemented since 2016.

To take part in contemporary debates on the architectural, urban, landscape,  environmental and political challenges of the transformation of our living environments by means of lines of research

A line of research is the perspective from which the members of the laboratory seize contemporary challenges regarding the transformation of urban societies and our living environments, from a specific perspective and by taking a risk in the formulation of the challenge(s) to study. It is thus a place for debate and positioning for the team regarding the scientific communities to whom it belongs.

Six lines of research have been identified. They are the following:

 

SITUER les approches en termes d'ambiance dans le champ des Atmospheres studies / To SITUATE approaches in terms of ambiances in the field of Atmosphere studies

FR

Les recherches sur les ambiances et les atmosphères connaissent un essor sans précédent depuis une vingtaine d’années à l’échelle nationale et internationale. Cette émergence de ce que l’on pourrait appeler les atmospheres studies offre une opportunité sans précédent de mieux comprendre et de rendre intelligible le rôle et la puissance des configurations perceptives, des agencements matériels et des tonalités affectives des lieux sur les formes de vie ordinaires et le partage d’expériences sensibles toujours singulières. Toutefois, ce champ des atmospheres studies se développe à partir de cadres théoriques et de modalités d’approches pluriels des espaces habités. Citons, à titre d’exemple, la nouvelle phénoménologie (H. Schmitz), la théorie esthétique des atmosphères (G. Böhme), la théorie des sphères (P. Sloterdjik) ou encore le courant des affectives atmospheres, issus d’une tradition post-phénoménologique largement répandue dans le monde anglophone. Si le champ des ambiances questionne aussi les dimensions sensibles et infra-sensibles des mondes habités, sa perspective demeure toutefois largement orientée par l’intérêt porté aux espaces architecturaux et urbains, par l’ancrage empirique de ses travaux et par une attention sans cesse renouvelée à l’innovation méthodologique.

Qu’en est-il des proximités et des écarts entre ces diverses perspectives de travail ?

Quels sont les apports réciproques de ces 2 champs à la connaissance sensible de nos milieux de vie ?

De quelle manière peuvent-ils contribuer à un renouvellement des manières de penser, d’enquêter et de concevoir les situations d’habiter ?

3 pistes de travail seront déployées :

  • Mettre en dialogue les approches des ambiances et les atmosphere studies
    et discuter de la spécificité de la notion d’ambiance dans ce nouveau champ. Cette discussion cherchera à comprendre les possibilités et limites du dialogue entre différentes approches des atmosphere studies ancrées dans des histoires de pensée différentes. Il s’agira également de questionner la manière dont le champ des ambiances s’empare de l’émergence de nouvelles épistémologies à l’œuvre dans le champ du sensible.
  • Saisir la dimension culturelle des ambiances architecturales et urbaines.
    Les études architecturales et urbaines sont les principaux terrains de déploiement de la notion d’ambiance au sein de AAU. Nous chercherons à traiter explicitement 2 défis dans l’articulation des ambiances avec les architectures et les urbanités. D’un côté, il s’agira d’ouvrir une réflexion sur la part sociale et culturelle des ambiances pour prendre en compte les diversités des sociétés contemporaines. De l’autre, l’apparition des technologies numériques a profondément modifié le rapport sensible à l’espace urbain. Nous chercherons à mieux comprendre comment la notion d’ambiance permet de saisir cette nouvelle condition de l’expérience augmentée de l’espace urbain, en faisant l’hypothèse qu’elle constitue une des dimensions culturelles des sociétés urbaines contemporaines.
  • Valoriser la compétence méthodologique.
    La recherche au sein de AAU est caractérisée depuis son origine par une forte tradition empirique et par la place importante accordée à la réflexion méthodologique. Elle se distingue ainsi des autres courants de recherche des atmosphere studies. Cette expertise autant dans les approches qualitatives (parcours commentés, enquêtes in situ) que quantitatives (métrologie, modélisation-simulation, expérimentation à l’échelle 1) sera mise en valeur sous la forme d’une publication collective internationale qui pourra renouveler l’ouvrage fondateur L’espace urbain en méthodes (Thibaud et Grosjean, Ed.Parenthèses) publié en 2001. Il s’agira d’alimenter au sein du laboratoire la discussion méthodologique sur le potentiel transdisciplinaire de l’ambiance et sur la question des hybridations entre sciences de la conception, sciences humaines et sociales et sciences pour l’ingénieur, mais aussi entre science et création.

Groupes de recherche susceptibles de devenir un attracteur fort :

EN

Research works on ambiances and atmospheres have been increasing in an unprecedented way for the past twenty years, both at the national and international level. The emergence of what we could call atmosphere studies represents a unique opportunity to better understand and make intelligible the role and the power of perceptual configurations, material layouts and affective tones of places on forms of ordinary life and the sharing of particular sensitive experiences. However, this field of atmosphere studies is developed from theoretical frames and modalities of plural approaches to inhabited spaces. We can mention, for example, the new phenomenology (H. Schmitz), the aesthetic theory of atmospheres (G. Böhme), the theory of spheres (P. Sloterdjik) or the approach of affective atmospheres, stemming from a post-phenomenological tradition that is widely spread across the Anglophone world. While the field of ambiances also questions the sensitive and infra-sensitive dimensions of the inhabited worlds, its perspective remains mainly guided by the interest given to architectural and urban spaces, by the empirical foothold of its works, and by a renewed attention to methodological innovation.

What about the proximities and gaps between these two work perspectives?

What are the reciprocal contributions of these two fields to the sensitive knowledge of our living environments?

How can they contribute to the renewal of the way of thinking, investigating and designing dwelling situations?

Three work areas will be mobilised:

  • To create a dialogue between the ambiance approaches and the atmosphere studies and to discuss the specificity of the concept of ambiance within this new field. This debate aims to grasp the possibilities and limits of the dialogue between different approaches to the atmosphere studies, rooted in various reflections. It will also aim to question the way the field of ambiances takes hold of the emergence of new epistemologies in play within the field of the sensitive.
  • To grasp the cultural dimension of architectural and urban ambiances.
    Architectural and urban studies are the main fields to develop the concept of ambiance within AAU. We will attempt to tackle explicitly two challenges in the articulation of ambiances with architectures and urbanities. On the one hand, we will open a reflection on the social and cultural side of ambiances in order to account for the diversities of contemporary societies. On the other hand, the apparition of digital technologies has deeply transformed our sensitive relation to urban spaces. We will investigate to better understand how the concept of ambiance allows to grasp this new condition of augmented experience of the urban space, by making the hypothesis that it is one of the cultural dimensions of contemporary urban societies.
  • To promote the methodological skill.
    Research at AAU has been defined since the beginning by a strong empirical tradition and by the significant place given to methodological reflection. As such, it stands out from the other research fields of atmosphere studies. This expertise, regarding both qualitative (commented walks, in-situ studies) and quantitative approaches (metrology, modelling-simulation, scale-1 experiment), will be promoted as an international collective publication that could renew the founding book L’espace urbain en méthodes (Thibaud et Grosjean, Ed. Parenthèses) published in 2001. It will aim to continue within the laboratory the methodological discussion on the transdisciplinary potential of ambiances and on the questions of hybridization between design sciences, humanities, social sciences and engineering sciences, as well as between science and creation.

Research groups likely to become strong attractors:

DÉPLOYER les enjeux politiques de la notion d’ambiance / To UNFOLD the political stakes of the concept of ambiance

FR

Cette ligne d’horizon explore l’articulation entre l’ambiance et le politique entendu comme ensemble négocié de manières d’être et de faire ensemble, dont la finalité est de rendre possible l’existence en commun dans la cité. Nous distinguons donc le politique de la politique définie comme l’organisation et l’exercice institutionnels du pouvoir.
Cette articulation se déploie à un double niveau : les configurations sensibles ont des effets sur les formes de vie sociale et les secondes agissent, en retour, sur les premières.

Cette proposition de travail naît du constat d’un double manque dans le champ des ambiances et des études urbaines. L’approche résolument microsociologique du premier le conduit souvent à occulter les questions d’inégalité, de jeux de hiérarchie ou encore de violence symbolique. Ainsi les travaux sur le rôle que peuvent jouer les ambiances dans des situations de trouble, de stigmatisation ou encore de sidération – bref, dans ces situations qui orientent nos conduites, en inhibant ou en mettant en défaut nos capacités de participation à la vie sociale ordinaire – sont peu nombreux.
Si les études urbaines – notamment dans les Critical urban studies – travaillent sur les questions d’inégalité, de jeux de pouvoir ou encore de violence symbolique, elles le font depuis un angle macrosociologique peu attentif au vécu ordinaire des citadins. Il s’agit donc d’enrichir le champ des ambiances et des études urbaines en se demandant comment l’analyse sur et à partir des ambiances, attentive aux expériences incarnées et quotidiennes, offre une meilleure compréhension des enjeux sociaux et moraux des configurations des formes de vie dans l’espace urbain ?
Cette orientation de travail permettra de revenir sur un certain nombre de travaux antérieurs du laboratoire sur les espaces publics en les enrichissant.

2 pistes de travail seront déployées :

  • Le rôle des ambiances architecturales et urbaines dans la fluctuation des conduites sociales.
    Il s’agira non seulement de comprendre comment des ambiances données peuvent conduire des conduites – cette conduite fut-elle souple et insidieuse – mais aussi de s’interroger sur le rôle éventuel joué par des qualités ambiantales dans la configuration de certaines conduites. L’hypothèse défendue ici est que la prise au sérieux de la dimension politique des ambiances – qu’il s’agira de préciser – permet de faire de ces dernières une entrée pour penser différents processus de mise en forme de la vie sociale. De quelles structures les ambiances sont-elles le dépôt, et comment reconduisent-elles ou créent-elles des formes de catégorisation, de ségrégation, de vulnérabilisation ? Comment est-il possible de les contester, voire de les renverser en transformant les ambiances données pour déployer d’autres normes, synonymes de félicité pour d’autres conduites ? Ces questions seront débattues en lien avec les travaux menés dans la ligne d’horizon Tracer et critiquer la fabrique architecturale, urbaine et territoriale qui repère ces structures depuis la question de la poiesis et de la complexité du réseau des actants contribuant à l’élaboration des milieux habités.
  • Le prolongement des recherches sur la standardisation et l’aseptisation des ambiances.
    Il s’agira d’une part d’interroger la manière dont les nouvelles esthétiques architecturales et urbaines pèsent sur nos pratiques et nos manières de sentir, à partir de différents terrains français et internationaux. De plus en plus soumises à des processus de normalisation, de contrôle et/ou de mise en scène, comment ces nouvelles esthétiques sont-elles vécues par les différents usagers dans leurs particularités ? Permettent-elles ou non la réalisation de l’urbanité, entendue comme société urbaine ou civitas ? A côté de ces formes de soft power, il s’agira également de s’interroger sur la manière dont la configuration sensible des milieux de vie peut être une véritable arme politique.

Groupes de recherche susceptibles de devenir un attracteur fort :

EN

This line of research examines the articulation between ambiances and the political, understood as a negotiated set of ways to be and to do together, whose final aim is to make co-existing possible in the city. We thus differentiate the political and politics, defined as the institutional organisation and practice of power. This articulation is mobilised at two levels: sensitive configurations have effects on the forms of social life, and the latter affects, in turn, the former.

This proposition stems from the observation of a dual lack in the field of ambiances and urban studies. Indeed, the resolutely micro-sociological approach of the former often makes it overlook questions of inequality, of hierarchy or of symbolic violence. Therefore, works on the role that can be played by ambiances in situations of conflict, stigmatisation or shock – in short, in situations that guide our behaviour by inhibiting or subverting out abilities to participate in ordinary social life – are very few.
While urban studies – in particular critical urban studies – work on questions of inequality, power plays or symbolic violence, they do so from a macro-sociological perspective that gives little attention to the ordinary experience of citizens. Therefore, we aim to expand the field of ambiances and urban studies by examining how the analysis of and from the ambiances, focusing on felt and everyday experiences, offers a better understanding of the social and moral stakes of the configurations of life forms in urban spaces.
This orientation will allow us to go back to a certain number of previous works from the laboratory on public spaces, as to expand them.

Two work areas will be mobilised:

  • The role of architectural and urban ambiances in the variations of social behaviour.
    It will aim not only to understand how ambiances can influence behaviour – should it be flexible and insidious – but also to question the potential role played by ambient qualities on the configuration of certain behavioural patterns. The hypothesis here is that taking the political dimension of ambiances seriously – which we will specify – enables such ambiances to become an entry point to reflect on different formatting processes of social life. Of which structures are ambiances the deposit, and how do they carry or generate forms of classification, segregation, vulnerability? How is it possible to challenge them, even to overturn them by transforming the given ambiances to develop other standards, seen as happiness by other behaviours? These questions will be tackled regarding the works carried out in the line of research To outline and critique the architectural, urban and territorial construction, which identifies these structures from the question of poiesis and the complexity of the network of agents contributing to the development of inhabited spaces.
  • The continuation of research on the standardisation and sanitization of ambiances.
    We will question the way new architectural and urban aesthetics constrain our practices and ways of feeling, from various French and international study fields. Increasingly subjected to normalisation, monitoring and/or stang processes, how are these new aesthetics experienced by different users in their specificities? Do they allow, or not, for the realisation of urbanity, understood as urban society or civitas? Beside these forms of soft power, we will also question the way the sensitive configuration of living environments can become a true political weapon.

Research groups likely to become strong attractors:

SENSIBILISER les transformations socio-écologiques des milieux de vie / To SENSITISE the socio-ecological transformations of living environments

FR

La crise socio-écologique que nous traversons fait l’objet d’approches renouvelées des interrelations entre les êtres, les milieux de vie, les entités non-humaines qui les peuplent et avec lesquelles nous cohabitons. Outre la question de l’épuisement des ressources environnementales, elle met en exergue le rôle fondamental que jouent les éléments naturels (l’eau, l’air, les sols, les odeurs, le végétal…) dans la mise en ambiance de nos milieux de vie et dans les manières de les habiter. Par ailleurs, cette crise socio-écologique est concomitante de métamorphoses des sensibilités et des manières de concevoir qu’il convient de saisir et de spécifier. Or, si la compréhension de ces rapports sensibles et affectifs aux milieux de vie est une thématique historiquement présente au sein de AAU, les travaux développés jusqu’à présent n’ont pas toujours été explicitement en lien avec les enjeux socio-écologiques actuels.
Ce constat nous invite aujourd’hui à « sensibiliser » ces transformations socio-écologiques. Il s’agit non seulement de nous y rendre plus attentifs en cherchant à les qualifier finement et à les donner à percevoir mais aussi de les rendre sensibles (intelligibles et appréhendables) en s’interrogeant sur le rôle que peut jouer la dégradation (ou à l’inverse l’amélioration) de certains facteurs ambiantaux dans nos relations ordinaires à nos milieux de vie.
Autrement dit, comment les approches sensibles portées par AAU questionnent-elles les transformations socio-écologiques et participent-elles du renouvellement actuel des débats sur l’anthropocène ? Inversement, de quelle manière la prise en compte de la crise socio-écologique questionne-t-elle les approches sensibles portées par AAU et les manières de concevoir ?

3 pistes de travail seront déployées :

  • Croiser métrologie, simulation et qualification sensible des milieux de vie.
    Les approches métrologiques et de simulation numérique visant à la caractérisation physique fine des environnements construits se développent de longue date au sein de AAU. Une évolution majeure se dessine récemment et sera à amplifier : confronter des modes de qualification des sciences de l’ingénieur avec des approches en sciences humaines et sociales centrées sur les expériences incarnées des milieux de vie. Ce renouvellement méthodologique aura des implications épistémologiques qu’il s’agira de discuter, par l’intégration du temps long et des expériences situées dans les modèles informatiques.
  • Manières de sentir et d’habiter les transformations socio-écologiques.
    En continuité de travaux existants au sein de AAU, il s’agira d’interroger les manières de (co)habiter et de « transitionner » dans les territoires métropolitains et péri-métropolitains, en abordant avec nos outils d’enquête les pratiques habitantes et manières d’habiter les transformations socio-écologiques. Cette piste de travail dessine un premier infléchissement des travaux du laboratoire : l’évolution de la nature des terrains d’enquête principalement urbains vers des terrains périurbains, voire ruraux. Le second infléchissement a trait à l’ouverture des questionnements aux non-humains (morts, animaux, sols, airs…). Penser les transformations réciproques entre vivants (humains et non humains), sensibilités et milieux de vie sera une manière de déplacer les conceptions environnementales jusqu’ici très anthropocentrées et d’explorer la puissance heuristique et critique du sensible / de l’ambiance pour les instruire.
  • Vers une « écologisation » de la production architecturale, urbaine et paysagère.
    Cette piste de travail cherchera à interroger l’ouverture des politiques publiques, de l’action et de la production architecturale, urbaine et paysagère aux questions écologiques et, spécifiquement, à la place accordée au sensible dans cette écologisation. En quoi et comment le sensible peut-il devenir un argument / un outil / un enjeu / un prétexte à cette « écologisation » de l’action et de la production architecturale, urbaine et paysagère ? Les approches sensibles permettront d’explorer des controverses situées, matérielles, techniques, réglementaires, politiques et infra-politiques susceptibles de constituer des forces de propositions et/ou de construire des épistémès alternatives pour l’avenir. Un tel questionnement nous amènera à interagir avec des champs non académiques et à des sensibilités autres, en nous mettant en lien avec des réseaux militants orientés vers les champs de l’action (par exemple réseau ENSA-ECO, réseau des Territorialistes).

Groupes de recherche susceptibles de devenir un attracteur fort :

EN

The socio-ecological crisis that we are living is subject to renewed approaches of interrelations between beings, living environments, non-human entities that live inside and with whom we cohabit. Beyond the question of environmental resource depletion, it highlights the crucial role played by natural elements (water, air, soils, smells, vegetation…) in the creating of ambiances in our living environments and in the ways we inhabit them. Moreover, this socio-ecological crisis is occurring at the same time as changes in sensitivities and in the ways we design, which we must understand and specify. However, while the understanding of these sensitive and affective relations to living environments is a historical theme at AAU, the works that have been carried out up to the present day have not always been explicitly connected to current socio-ecological stakes.
Nowadays, this observation invites us to “sensitise” these socio-ecological transformations. It aims not only to make us more attentive to them by trying to finely qualify them and by making them perceptible, but also to make them sensitive (intelligible and comprehensible) by questioning the role played by the deterioration (or, conversely, improvements) of certain ambient factors in our ordinary relations to our living environments. In other words, how do the sensitive approaches carried by AAU question the socio-ecological transformations and take part in the current renewal of debates regarding the Anthropocene? Conversely, how does considering the socio-ecological crisis question the sensitive approaches carried by AAU and the ways to design?

Three work areas will be mobilised:

  • To cross-reference metrology, simulation and sensitive qualification of living environments.
    Metrological and digital simulation approaches pursuing the fine physical characterisation of built environments have long been developed at AAU. Recently, there has been a major evolution, which we will have to amplify: to confront the modes of qualification of engineering sciences with humanities and social sciences approaches that are centred on embodied experiences of living environments. This methodological renewal will have epistemological implications that we will discuss, through the integration of a long-term vision and of situated experiences in computer models.
  • Ways of feeling and inhabiting socio-ecological transformations.
    In line with AAU’s existing works, we will question the ways to (co-)inhabit and “transition” in metropolitan and peri-metropolitan territories, by using our survey tools to discuss the inhabitant practices and ways to inhabit socio-ecological transformations. This work area outlines a first shift in the laboratory’s works: the evolution of the nature of study fields, mainly urban, towards peri-urban and even rural ones. The second shift touches upon the opening of questions to non-humans (the dead, animals, soils, airs…). Reflecting on mutual transformations between the living (humans and non-humans), sensitivities and living environments will be a way to dislodge rather anthropocentric environmental conceptions and to explore the heuristic and critical power of the sensitive/the ambiance to instruct them.
  • Towards a greening of the architectural, urban and landscape production.
    This work area will question the openness of public policies, architectural, urban and landscape action and production to ecological questions, and, specifically, to the place given to the sensitive in this greening. In what way and how can the sensitive become an argument/a tool/a stake/an excuse to this “greening” of the architectural, urban and landscape action and production? Sensitive approaches will allow us to explore situated, material, technical, regulatory, political and infra-political controversies that could represent forces for the propositions and/or build alternative epistemes for the future. Such questions will lead us to interact with non-academical fields and other sensitivities by connecting us with activist networks geared towards the fields of action (e.g. the ENSA-ECO network, the Territorialistes network).

Research groups likely to become strong attractors:

TRACER et CRITIQUER la fabrique architecturale, urbaine et territoriale / To OUTLINE and CRITIQUE the architectural, urban and territorial construction

FR

Cette ligne d’horizon aimante des travaux inscrits dans le champ des études urbaines. Du paysage scientifique contemporain de la recherche urbaine, on peut retenir 2 points saillants qui font ressortir les apports de AAU.
Sur un plan analytique, un savoir critique s’est constitué, relatif à la production urbaine, ses actants et ses processus, son histoire. Simultanément, une attention renouvelée au développement d’expertises citoyennes et alternatives dans la production urbaine, desquelles les chercheurs peuvent être partie prenante, est notable et renouvelle les figures de la recherche-action et de la recherche-formation.
À la lumière de ces tendances, et à rebours d’approches résolutoires et techno-fonctionnelles, les travaux engagés associent de manière délibérée les mouvements descriptifs et critiques considérés comme inséparables dans l’enquête. Il s’agit d’une part de prioriser des approches ethnographiques de la fabrique, sensibles à la matérialité, à la spatialité et à la place des actants dans les dispositifs ; d’autre part de se rendre attentif aux régimes de l’expérience et de l’action, susceptibles de faire surgir d’autres récits de la fabrique territoriale, pointant ce qui peut relever d’un conditionnement par l’ambiance (cf. la ligne d’horizon Déployer les enjeux politiques de la notion d’ambiance) : comment des opérations de jugement, de classement sont-elles enracinées dans l’expérience ordinaire, attribuent-elles des places et modifient-elles des distances entre les actants ?
Il s’agit enfin, au travers d’un glissement vers la « fabrique territoriale », d’explorer les écritures du périurbain et les nouveaux régimes de planification d’espaces aux frontières floues (cf. la ligne d’horizon Sensibiliser les transformations socio-écologiques).

3 pistes de travail seront déployées :

  • Étendre les travaux sur l’évolution des savoirs professionnels. Nous souhaitons accentuer la connaissance de l’évolution des savoirs professionnels : l’agir urbanistique, les compétences en actes, les nouvelles professionnalités, attentifs à ce qui se loge au sein des routines professionnelles. La convergence avec les travaux du réseau RAMAU est à approfondir. La volonté est de questionner par exemple davantage la manière dont les questions sensibles participent (ou pas) à l’évolution de certaines professionnalités (cf projets ANR PROSECO commencé en 2020 et POPSU Nantes Les petites mains de l’urbanisme).
  • Déplacer la focale, de la conception vers la fabrique. L’ancrage dans des écoles d’architecture permet d’y insuffler de nouvelles approches de la conception via le paradigme de la fabrique (et de la fabrication). Les transformations de l’activité de conception requièrent notamment une analyse des médiations socio-techniques du projet. Que nous dit le réel quand on « l’expérience » ? L’attention au sensible et à l’ordinaire relève d’un concevoir qui table sur le « faire dans le projet », insiste sur l’existant, les arts du tracé ou encore l’urbanisme descriptif. Les approches par les ambiances et les urbanités sont alors porteuses d’enjeux de projet qui sont à la fois architecturaux, artistiques et anthropologiques.
  • Discuter les apports des approches pragmatiques aux sciences de l’aménagement et du projet. Insuffisamment objectivées dans la recherche urbaine, ces approches méritent que se déploie un séminaire permettant d’explorer la portée de ce paradigme de la fabrique (un ethno-aménagement ?) et débouchant sur une publication spécifique abordant les apports des approches pragmatiques aux sciences de l’aménagement et du projet.

Groupes de recherche susceptible de devenir un attracteur fort :

EN

This line of research has a special affection for works that are part of urban studies. Within the contemporary scientific landscape of urban research, we can mention two key points that highlight AAU’s contributions.

At the analytic level, critical knowledge has appeared regarding urban production, its agents, processes, and history. Simultaneously, renewed attention to the development of citizen and alternative expertise in urban production, in which researchers can take part, is significant and updates the figures of research-action and research-training.

In light of these trends, and backward from resolutory and techno-functional approaches, the works initiated deliberately associate descriptive and critical movements, considered as inseparable within the study. On the one hand, it aims to prioritise ethnographic approaches of the construction, sensitive to materiality, to spatiality and to the place of agents within the systems. On the other hand, it aims to pay attention to experience and action, capable of bringing about other stories of the territorial construction, highlighting a conditioning by the ambiance (see To unfold the political stakes of the concept of ambiance): how are judgments and rankings rooted into ordinary experience, give ranks, transform the distances between agents?

Lastly, with a shift towards “territorial construction”, we aim to explore the writings of the peri-urban and new space planning with blurry boundaries (see To sensitise the socio-ecological transformations of living environments).

Three work areas will be mobilised:

  • To expand the works on the evolution of professional knowledge. We would like to emphasise the knowledge regarding the evolution of professional knowledge: urbanistic action, competences in action, new professionalisms, focusing on what takes place within professional routines. The convergence with the RAMAU network’s work needs to be deepened. Our aim is to further question, for example, the way in which sensitive questions take part (or not) in the evolution of certain professionalisms (see. The ANR project PROSECO, initiated in 2020 and POPSU Nantes Les petites mains de l’urbanisme).
  • To transfer the attention from design to construction. The attachment to architecture schools enables the introduction of new design approaches via the paradigm of construction (and production). The transformations of the design activity require in particular an analysis of socio-technical mediations of the project. What does reality tell us when we experience it? The attention to the sensitive and to the ordinary relies on a conception that “makes within the project”, underlines what exists, the signs of the past or descriptive urban planning. The approaches through ambiances and urbanities are thus carrying stakes of the project that are both architectural, artistic and anthropological.
  • To discuss the contributions of pragmatic approaches to planning and project sciences. Insufficiently objectified in urban research, these approaches deserve a seminar to explore the scope of this paradigm of construction (ethno-planning?) and to lead to a specific publication addressing the contributions of pragmatic approaches to planning and project sciences.

Research groups likely to become strong attractors:

EXPÉRIMENTER les ambiances par l’architecture / To EXPERIENCE ambiances through architecture

FR

Encouragée par la Stratégie Nationale pour l’Architecture, l’expérimentation fait preuve d’un nouvel élan depuis une dizaine d’années dans les ENSA. Au sein d’AAU, les travaux menés ont pour visée de mettre à l’épreuve l’acte de concevoir en proposant une entrée par les ambiances, qui se structure autour de 2 grandes orientations.
La première consiste à concevoir et construire l’architecture par l’expérimentation sur les ambiances : il s’agit de se placer dans une démarche qui remet en question les méthodes et processus de travail habituels pour faire émerger de nouvelles manières de faire, au-delà de l’expérience menée. Aborder la conception par les ambiances participe à la transformation des écritures architecturales et urbaines et à la mise en place de nouvelles esthétiques. L’expérience par le faire, associée au temps long de la fabrication, est propice à une acculturation commune et à l’acquisition d’un vocabulaire partagé au sein des acteurs du projet.
La seconde est de travailler au « continuum » concevoir-fabriquer-expérimenter : il s’agit de travailler sur une continuité entre la conception, la fabrication et l’expérience de l’espace vécu afin d’interroger les ambiances de l’esquisse à l’expérience en passant par la fabrication. Les paramètres d’ambiance perçus sont projetés / évalués / quantifiés tout au long du processus et font la continuité, mais aussi la singularité de ce continuum.

3 pistes de travail seront déployées :

  • Replacer les matériaux au cœur du débat architectural. Les expérimentations s’appuieront sur des partenaires industriels intéressés par le regard décalé porté sur la matière et sur la construction à l’échelle 1 de dispositifs d’ambiances pour concevoir, construire et vivre une expérience sensible. Nous faisons l’hypothèse que l’évolution du processus de conception passera notamment par un rapprochement entre architectes et industriels et que les ambiances de demain se feront par l’innovation et l’inspiration, à travers le recours à de nouvelles matières issues de décloisonnements entre les secteurs de l’industrie.
  • Développer des prototypes pour l’habitat en transition. Dans le cadre de la chaire partenariale d’architecture Habitat du futur sur l’habitat économique et écoresponsable de demain, nous construisons des prototypes (Solar Décathlon, Terra Nostra, RFL, FERMUD) démontrant une réponse possible à des questions locales sensibilisant aussi l’expérience du grand public sur l’habitat. Ces diverses expérimentations permettent un partage d’expériences sensibles entre habitants, élus et chercheurs qui renouvellent en retour les problématiques et hypothèses de travail des derniers. Il s’agit ainsi de s’interroger sur la manière dont les prototypes renouvellent la recherche sur l’habitat en transition.
  • Construire la transition numérique de l’architecture. La singularité de la chaire Research by Design Laboratory est de développer une recherche par le design centrée sur la morphogenèse de milieux ambiants programmés, conçus, réalisés, perçus puis évalués et reconfigurés. Cette démarche de design environnemental va au-delà d’une pratique classique de living lab en ce qu’elle est plus étendue (de la conception à l’usage) et s’appuie sur la reconfiguration des objets de recherche en situations « réelles » qui impactent directement la société civile (mobilier connecté / espace immersif / architecture interactive).

Groupes de recherche susceptibles de devenir un attracteur fort :

EN

Encouraged by the National Strategy for Architecture, experimenting gained new momentum in the past ten years in architecture schools. At AAU, the works carried out aim to put the action of designing to the test by proposing an entry point through ambiances, structured around two main trends.

The first one consists in designing and building architecture through the experiment of ambiances: this is an approach that questions the usual methods and processes to highlight new ways of conceiving, beyond the experience carried out. Addressing conception through ambiances is part of the transformation or architectural and urban writings and of the implementation of new aesthetics. Experiencing by doing, associated with the long-term time of production, is favourable to a common acculturation and to the acquisition of a shared vocabulary among the actors of the project.

The second one consists in working on the designing-building-experimenting “continuum”: it aims to have continuity between the design, the production and the experimenting of spaces to question ambiances from a sketch to its experience, including its production. The ambiance parameters experienced are projected/assessed/quantified throughout the process and create a continuity, as well as the singularity of such continuum.

Three work areas will be mobilised:

  • To replace materials at the heart of architectural debates. The experiments will rely on industry partners who are interested by the offbeat outlook on the materials and the construction at scale 1 of ambiance mechanisms to design, build and live a sensitive experience. We hypothesise that the evolution of the design process will go, in particular, through a convergence between architects and industrialists and that the ambiances of tomorrow will be realised through innovation and inspiration, with the use of new materials stemming from the decompartmentalization between industry sectors.
  • To develop prototypes for the habitat in transition. As part of the architecture partner chair Habitat du future on economic and eco-friendly habitat of the future, we are building prototypes (Solar Décathlon, Terra Nostra, RFL, FERMUD) proposing a potential answer to local questions raising awareness of the general public about issues regarding the habitat. These various experiments enable the sharing of sensitive experiences between inhabitants, elected representatives and researchers, and they renew in turn the problems and hypotheses for the work of the latter. We thus aim to question the way in which prototypes renew the research on habitat in transition.
  • To build the transition to digital architecture. The specificity of the Research by Design Laboratory chair is that it aims to develop a research through design that focuses on the morphogenesis of ambient environments that are programmed, designed, produced, experienced, then assessed and reconfigured. This approach in environmental design goes beyond a classic practice of living lab, as it is more comprehensive (from conception to use) and relies on the reconfiguration of research objects in “real” situations that directly influence civil society (connected furniture/immersive space/interactive architecture).

Research groups likely to become strong attractors:

EXPRIMER les mondes perçus / To EXPRESS the perceived worlds

FR

Dans le cadre de ses travaux de recherche, AAU s’empare de plusieurs formes de captation, de traduction et de médiation des perceptions sensibles, moins comme objets d’études à part entière qu’en tant qu’étapes heuristiques nécessaires à la compréhension, à la conception et à la critique de registres pluriels de réalité (matérielle, sensible, virtuelle, augmentée, fictionnelle).
Cette ligne d’horizon réaffirme la singularité de AAU à interroger dans une même recherche ces diverses étapes afin d’énoncer et de rendre manifeste – d’exprimer – la pluralité des manières de percevoir les mondes dans lesquels nous sommes plongés, nous agissons et nous nous côtoyons. Dans le même temps, cette ligne d’horizon réaffirme la nécessité d’un croisement ténu entre des méthodes, des notions et des terrains issus de champs disciplinaires variés. L’argument défendu est que la fabrique partagée de captations, de traductions et de médiations des mondes perçus devient un espace d’échange renforcé entre les sciences et techniques, les sciences humaines et sociales, les sciences du design et les pratiques artistiques.
Enfin, si cette pluridisciplinarité est constitutive de la singularité des approches des architectures et des urbanités en termes d’ambiances, elle est aujourd’hui à mettre à l’épreuve d’une diversité de terrains et de corpus tout autant que d’une pluralité de publics (académiques, professionnels, habitants…). De ce point de vue, c’est la puissance méthodologique, pédagogique et sociale d’une approche sensible des mondes perçus qui est ici mise en avant.

3 pistes de travail seront déployées :

  • Captations : appréhender, collecter, mesurer. Nos modes de captation interrogent les liens entre les effets physiques et les coalescences qui se construisent autour des phénomènes perçus. Les recherches en cours s’engagent dans un élargissement des types de modalités captées et des formes de captation. Il s’agira d’une part de conforter nos expertises sur le sonore, la thermique et le visuel tout en développant notre attention à des modalités sensorielles (olfactif, tactile, « sens de masses », sens vibratoire…) jusqu’ici peu prises en compte, ou de les élargir en intégrant des perceptions numériques ou mixtes. Il s’agira d’autre part d’engager un renouvellement des formes d’appréhension de ces modalités sensorielles via des techniques de captation (capteurs embarqués, réseaux de capteurs, « enregistrements sensibles ») et d’enquête (parcours commentés instrumentés, techniques immersives, sensibilités réactivées) repensées. Cette piste de travail s’ouvrira par ailleurs, en lien avec les perspectives ouvertes dans la ligne d’horizon Sensibiliser les transformations socio-écologiques des milieux de vie, à la prise en compte et à la captation des perceptions du vivant au sens large du terme et en intégrant différents points de vue.
  • Traductions : modéliser, représenter, écrire. La seconde étape a trait à la mise en forme et la modélisation de ces captations pour les stocker, les analyser, les représenter ou les traduire afin de rendre intelligible et partageable le message ou la posture prise. AAU s’investit également dans la recherche de médiums, de formes et de formats d’expression les plus ouverts possibles pour dessiner des espaces de traduction où peuvent potentiellement être mises en débat des représentations et des perceptions renouvelées.
  • Médiations : restituer, partager, recevoir, critiquer. Les restitutions des perceptions fabriquent une ouverture sur le monde incluant habitants, usagers, institutions, professionnels, grand public, voire aujourd’hui, non-humains et parties prenantes du monde perçu. Ce volet prend plus d’ampleur dans nos travaux récents. Nous travaillons à la création d’objets intermédiaires soumis au débat et nourrissant par un processus rétroactif notre compréhension/connaissance des mondes perçus. Nous nous engageons également dans la diffusion de la science, depuis la communication professionnelle, l’expression artistique jusqu’à la vulgarisation.

Groupes de recherche susceptibles de devenir un attracteur fort :

Chaire Digital RDL

Dispositifs et récits immersifs

Espaces sonores

Expériences sensibles en environnements mixtes

Matérialités et immatérialités des ambiances

Mobiance, mobilité et ambiances urbaines

L’usage des ambiances, pratiques scientifiques, pratiques artistiques

Vision, visibilité, visualisation, médiation numérique du rapport visuel à la ville.

EN

As part of its research works, AAU takes hold of several forms of capture, translation and mediation of sensitive perceptions, less as objects of studies in themselves and more so as necessary heuristic steps for the understanding, the design and the critic of pluralistic registers of reality (material, sensitive, virtual, augmented, fictional).

This line of research reaffirms the specificity of AAU of questioning in the same research the different steps as to express and make manifest the plurality of the ways to perceive the worlds in which we are living, acting and meeting other people. Simultaneously, this line of research reaffirms the necessity of a tenuous intersection between methods, conceptions and fields from various disciplinary fields. The argument supported is that the shared production of the captures, translations and mediations of the perceived worlds becomes a reinforce space for exchange between sciences and techniques, the humanities and social sciences, the design sciences and artistic practices.

Lastly, while this multidisciplinarity is an integral part of the specificity of approaches of architectures and urbanities in terms of ambiances, we must now put it to the test of a diversity of fields and corpora as well as a plurality of publics (academic, professional, inhabitant…). From that perspective, we highlight here the methodological, pedagogical and social power of a sensitive approach to the perceived worlds.

Three work areas will be mobilised:

  • Captures: grasping, collecting, measuring. Our modes of capture question the connections between the physical effects and the coalescences that are built around perceived phenomena. Current research works are addressing a broadening of the types of captured modalities and the forms of capture. On the one hand, we will consolidate our expertise on sound, thermal engineering and the visual while developing our attention on sensory modalities (olfactory, tactile, “sense of masses”, vibratory sense…) that have been little considered so far or in order to expand them by integrating digital or mixed perceptions. On the other hand, we will start to renew the forms of capture of these sensory modalities through techniques of capture (embarked sensors, networks of sensors, “sensitive recordings”) and study (instrumented commented walks, immersive techniques, reactivated sensitivities) that have been reconsidered. Moreover, this line of work will unfold in connection with the perspectives opened in the to sensitise the socio-ecological transformations of living environments line of research, to take into account and to capture perception of the living the broadest sense and by integrating various points of view.
  • Translations: modelling, representing, writing. The second step deals with the formatting and modelling of these captures to store, analyse, represent or translate them as to make intelligible and shareable the message or the position taken. AAU is also committed to research media, forms and formats of expression that are as open as possible in order to outline the translation spaces where debates can take place regarding the renewed representations or perceptions.
  • Mediations: reproducing, sharing, receiving, criticizing. The reproduction of perceptions represents an openness on the world that includes inhabitants, users, institutions, professionals, the general public, and even non-humans and stakeholders of the perceived world. This section has increased in our recent works. Indeed, we are working on the creation of intermediary objects for debate and, through a retroactive process, fostering our understanding/knowledge of the perceived worlds. We are also committed to the diffusion of science, from professional communication, artistic expression to popularisation.

Research groups likely to become strong attractors: