« Le trajet du Bateau Ivre (Saint-Marcellin, Isère, 1952-1956) ;
une maison conçue par un collectif d’artistes à faire revivre. »

La maison a été inscrite à l’inventaire des Monuments Historique en 2007 et achetée par la ville de Saint-Marcellin en 2022 ; celle-ci s’interroge aujourd’hui sur son devenir. Si quelques interventions urgentes de sauvegarde s’imposent pour assurer le clos et le couvert, la municipalité réfléchit à un programme adapté au site, dans le cadre d’une stratégie de revitalisation d’un territoire plus vaste qui profiterait de la dynamique engendrée par le processus de mise en valeur de la villa.

Motivations de la recherche

Les études fragmentaires sur les concepteurs et leur production (qui reste en grande partie inconnue ou très peu documentée) complexifient la reconstruction de la genèse du projet, des apports de chacun et des modalités de leurs collaborations. Le rôle des commanditaires reste également peu clair : des discussions et des séances de travail partagées sont évoquées. Seule une analyse fine de la villa, abordée selon des points de vue nombreux et à l’aide d’outils interdisciplinaires, pourra éclaircir la contribution de chaque intervenant à cette pratique de la ‘Synthèse des arts’ qui a permis la réalisation d’une « œuvre d’art totale ». Le Bateau Ivre pourrait ainsi entrer dans le catalogue des nouvelles formes d’habitat réalisées après-guerre, de manière spécifique pour chaque commanditaire, visant l’expérimentation de spatialités inédites et jouant sur les effets de perception de la matière, de la lumière, de la couleur. L’analyse du Bateau Ivre s’avère donc importante, car elle alimentera le répertoire des formes que les collaborations permettent, leurs dynamiques, les règles du jeu, les stratégies mises en place pour ouvrir les espaces de la création. En conséquence, elle participe de l’avancement des recherches sur les interactions entre les arts et l’architecture.

La connaissance profonde de l’œuvre, de sa matérialité et de son caractère unique (un travail de relevés et d’enquêtes sur le terrain y contribuera de manière décisive) dans le panorama des villas construites au cours des années 1950 de l’intégration de l’art dans la vie quotidienne, permettra d’étayer et orienter les actions de conservation comme la réflexion sur la programmation. Il est en effet crucial d’identifier une destination et un fonctionnement adaptés qui respecteraient autant que possible les ambiances des intérieurs, de chaque pièce ou groupe de pièces, ainsi que la relation entre le bâtiment et son environnement. La mise au point d’une telle démarche (de son phasage et de ses critères) est l’un des objectifs de la recherche. Menée en lien étroit avec les acteurs locaux, elle pourrait constituer un exemple pour d’autres collectivités (locales, territoriales ou scientifiques) et produire des effets bénéfiques sur la préservation et la valorisation du patrimoine.

Télécharger l’offre détaillée du projet doctoral.

Équipe encadrante, profil du candidat

  • Nicolas Tixier, professeur HdR en TPCAU, directeur du CRESSON, UMR AAU, Ensa Grenoble (direction) ;
  • Annalisa Viati Navone, professeure HdR en HCA, membre du LéaV – Ensa Versailles (co-direction) ;
  • Xavier Dousson, docteur, maître de conférences en TPCAU à l’Ensa Paris Val de Seine, membre du LACTH – Ensap Lille (comité de suivi) ;
  • Guillemette Morel Journel, ingénieure de recherche HdR, directrice du laboratoire ACS, UMR AUSSER, Ensa Paris Malaquais (comité de suivi) ;
  • Philippe Pourtier, Directeur Général des Services, Ville de Saint Marcellin.

Le/la candidat.e doit être titulaire d’un Master 2 mention recherche, et avoir un profil d’architecte, d’historien de l’art ou de l’architecture ou de toute autre discipline ayant trait à la création artistique. Il-elle est amené.e à organiser fréquemment des séjours de recherche et de travail :

  • A Saint-Marcellin, au sein des différents services de la Ville ;
  • A Grenoble, au sein de l’équipe CRESSON – laboratoire AAU à l’Ensa Grenoble ;

L’inscription doctorale (spécialité architecture) se fera à l’Université Grenoble Alpes au sein de l’Ecole Doctorale SHPT (Sciences de l’homme, du politique et du territoire).

Les candidatures sont à envoyer à nicolas.tixier(a)grenoble.archi.fr avant le 15 octobre 2022 avec :

  • Un Curriculum Vitae ;
  • Une lettre de motivation ;
  • Une copie du mémoire réalisé dans le cadre du master ou tout autre travail écrit personnel relevant de la recherche.

Une convention entre les parties (Ville de Saint Marcellin, AAU_Cresson, ANRT, candidat.e) établira les conditions de travail pour la durée des 3 années de thèse.

La ou le candidat doit répondre aux conditions d’éligibilité des Cifre (§ 1.1 des conditions générales d’octroi).

Crédit photos : ValérieTreilleford, Ville de Saint-Marcellin