Administrophone est un projet de recherche-création entre une artiste- Marianne Villière et un sociologue - Anthony Pecqueux. Fondé sur la provocation d’un échange insolite avec le service administratif en charge des espaces publics municipaux, et devant déboucher sur une proposition d’intervention artistique en espace public qui sera performée, ce projet entend engager un dialogue constant au sein du duo chercheur / artiste ; ainsi qu’avec des collègues au sein de séminaires réguliers. Dans son articulation, chaque phase nous permettra de réinterroger nos évidences réciproques. A ce titre, nous aménagerons une méthode hybride en connexion avec le processus créatif et les situations convoquées, générées. L’aspect perturbateur de l’interaction qui permet la création “artistique” autorise aussi une approche sociologique nouvelle. Face à ce que remarque l’autre, confronté aux différences de perception des situations, le duo s’attachera à composer un texte commun. Cette vision recueillie, discutée, partagée nous permettra d’aborder des axes essentiels et souvent dissimulés, de manière à leur redonner forme. Cette collaboration, en plus de sa réflexivité, souhaite reconstruire l’échange. Les structures sociales élémentaires mises à mal par l’intervention artistique liminale vont être pensées à nouveau. En même temps, la performance est débridée, nourrie des prises sociologiques. Nous cherchons à avancer “par tangentes”, autrement-dit à croiser subtilement nos engagements. Les disciplines artistiques et sociologiques fusionnent précisément dans une porosité théorique et sensible axée sur la démarche d’”Administrophone”. Ce dialogue transversal se poursuit aussi à travers diverses thématiques/questions : la traduction de la confiance, le transfert de responsabilité, les espaces de négociation comme zones de liberté dissimulés, l’émergence de l’art, les pratiques de liberté (Foucault) dans nos villes contemporaines...

partenariat : Maison de la création - Université Grenoble Alpes