Chercheurs du CRENAU impliqués dans le projet : Elise Roy, Kevin Chesnel, Florie Colin, Lucile Garnier.

Partenaires : Géo Archi Brest - Lionel Prigent, Patrick Dieudonné,  ESO Nantes - Isabelle Garat.

  • Appel à recherches intitulé « (Ré)gé(né)rer les copropriétés – Connaître et comprendre les copropriétés, les mobiliser pour la ville durable » du Plan Urbanisme Construction Architecture (PUCA), service interministériel sous la tutelle des Ministères de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.
  • Durée : 30 mois.

À partir du terrain singulier des copropriétés inscrites dans le tissu des villes de la Reconstruction qui composent les centres de différentes villes françaises, cette recherche s’intéresse aux copropriétés comme « objet urbain ».

Diverses caractéristiques du patrimoine des centres-villes de Saint Nazaire, Lorient et Brest en font un terrain de choix pour développer de nouvelles perspectives de recherche en entrant « par les copropriétés ». Ces territoires sont constitués d’ensembles d’habitat collectif d’échelle petite à moyenne, dans de petites unités foncières. Les immeubles et leurs logements offrent des qualités architecturales reconnues par leurs habitants, en contrepied d’une mauvaise presse auprès du grand public. Ils apprécient le bénéfice d’extension de l’espace domestique dont certains sont partagés et la petite échelle de ces immeubles collectifs qui peut être propice au développement de sociabilités de voisinage. Sans être des copropriétés en difficulté, et loin de la situation des grandes copropriétés dégradées, ces immeubles sont toutefois aujourd’hui confrontés à leur vieillissement technique qui nécessite la conduite de travaux et la mobilisation des instances de la copropriété. Les situations peuvent varier selon que les immeubles sont gérés en auto-administration (avec une forte représentativité au sein de ce parc), et selon le niveau de structuration de la vie de l’immeuble.

En outre, ce parc, composant les espaces de centralités de villes moyennes, est porteur d’importants enjeux urbanistiques de valorisation, positionnant les copropriétaires comme des partenaires potentiels des autorités locales. Les politiques mises en œuvre par les différentes villes concernées constituent une forme de répertoire d'actions riche des différentes expérimentations locales, en faisant un terrain de choix pour analyser des politiques d’accompagnement des copropriétaires.

Dans ce contexte, la recherche se déploie selon trois axes :

  • Saisir dans un continuum vie dans l’immeuble, vie de l’immeuble, vie de la copropriété

La recherche étudiera les liens entre la vie dans l’immeuble, la vie de l’immeuble et la vie de la copropriété.

  • Ficelles et trajectoires de transformation des centres-villes Reconstruits par leur tissu de copropriétés, avec les copropriétaires ?

La recherche cherchera à situer les copropriétés comme des objets urbains, parties prenantes à la composition de la ville, et ici embarquées dans des politiques locales de revalorisation des centres-villes. Il s’agit d’observer une action urbaine prend une tournure collaborative actée par l’apparition d’un nouveau vocabulaire : café-copro, forum des copropriétés, thermo-copro, appel à projets auprès des copropriétés, et de voir quelles sont les épreuves de réalisation d’actions d’aide ou de soutien aux copropriétaires.

  • Les copropriétaires et les habitants des copropriétés issues de la Reconstruction : acteurs urbains collectifs ?

L’équipe analysera les rapports que copropriétaires et habitants des copropriétés peuvent entretenir avec les politiques et dispositifs de soutien à une revalorisation des centralités et du parc qui les compose. Elle étudiera les modes d’engagements des copropriétaires entre eux et/ou avec les pouvoirs urbains, dans une histoire au plus long court, permettant d’observer les conditions de ces ensembles à porter une voix et à s’instituer comme acteur collectif, dans la fabrique urbaine contemporaine.

Méthode :

Ce projet suit une démarche ethnographique et qualitative. Une double enquête sera réalisée.  D’une part, auprès des copropriétaires et habitants des immeubles des centres-villes : à l’aide d’entretiens et d’observations, menés dans 3 à 4 immeubles (issus de la Reconstruction ou plus récents) choisis dans chacune des villes, nous chercherons à qualifier les appropriations et la vie sociale au sein des immeubles et serons attentifs aux « usages sociaux » de la copropriété. La recherche étudiera également les rapports que les copropriétaires entretiennent avec leur ville et leur quartier, ainsi qu’avec les politiques urbaines menées. D’autre part, elle enquêtera auprès des instances en charge des politiques de l’habitat et de la valorisation des centralités, ainsi que sur les scènes intermédiaires entre copropriétaires et pouvoirs urbains, afin d’évaluer le regard porté sur les copropriétés, et les modalités de construction d’un partenariat avec les copropriétaires.

Le jury a distingué ce projet par sa capacité à interroger le lien entre ville et copropriété – lien très peu exploré à ce jour.