L’apparition du loup, survenue en Normandie lors du premier confinement, a posé un cadre concret et symbolique à une réflexion sur notre relation à l’animal, et a initié une série d’ateliers pédagogiques et de rencontres avec des chercheurs et artistes autour des relations entre sauvage et domestiques Nous restituons ci-après le cheminement de ce premier temps d’enquêtes et d’expérimentations.

Cette recherche fut initiée dans le cadre d'ateliers d'arts plastiques et visuels à l'ENSA Normandie en partenariat avec le laboratoire ATE de Rouen et fut associée à la journée d’étude : Cohabiter, coexister avec l’animal, organisée par Anne Bossé, Léa Mosconi, Emmanuelle Cherel et Anne Philippe du laboratoire Le Crenau à Nantes1.

Avant le début de la pandémie, nous avions amorcé une série de rencontres avec des éleveurs implantés aux alentours de Rouen avant que les normes sanitaires ne stoppent cette initiative. Réorientant notre proposition autour d’auteurs et de chercheurs travaillant sur la relation aux animaux, nous avons organisé des entretiens et rencontres pédagogiques avec les cinéastes normands Ariane Doublet et Pierre Creton, Jocelyne Porcher ancienne éleveuse devenue chercheuse à l’INRAE et Johanna Chopin du centre de sauvegarde des animaux sauvages (CHENE). Notre projet de recherche s’est alors cristallisé autour de trois représentations : le bestiaire issu du film Va Toto de Pierre Creton ; le loup Vert de Jumièges ; le cheval de la grotte Cosquer.

Perspectives

Le cadre du dispositif "Pulsar" nous permettra d’orienter notre recherche sur les relations entre pédagogies nouvelles et écoles du vivant. Nous documenterons les expériences menées au centre hippique de Moulières, crée dans les années 70 par Josette Rabouan, ancienne institutrice et pédagogue, ayant développé au collège la pédagogie Freinet dans les années 60, puis s’étant formée à Philadelphie aux méthodes du médecin Glenn Doman sur l’apprentissage précoce de la lecture. Elle monte dans les années 70 un lieu d’apprentissage et de transmissions des connaissances avec le cheval, dans la forêt de Moulières près de Poitiers, avec des enfants très jeunes. « Ce qui est important, c’est l’apprentissage de la connaissance, avec l’aide de l’animal indirectement … l’animal permet une transmission non verbale, et aide à ressentir et exprimer différemment. ». Aujourd’hui, se poursuit dans ce lieu de nouvelles formes d’apprentissages autour et avec le cheval, sous le nom d’équitation naturelle. Dans les alpes de Hautes Provence, un domaine de 50 hectares est le terrain de jeu d’une école du vivant qui propose des formations et ateliers qui s’appuyant étroitement sur le territoire naturel autour des Rayes. Ces entretiens nous mèneront à l’organisation d’un séminaire-rencontre d’une journée au centre hippique de Moulières. Ces deux terrains pourront être le lieu d’un atelier pédagogique avec les étudiants de l’école d’architecture.