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SENSA - SENSibilité à l’Anthropocène et ambiances urbaines – Projet exploratoire et émergent

Structures partenaires :

  • AAU-CRESSON (porteur du projet)
  • AAU-CRENAU
  • UMR PACTE

Equipe :

  • Jean-Paul Thibaud Directeur de recherche (Porteur de projet)
  • Rainer Kazig Chargé de recherche AAU-CRESSON
  • Théa Manola Maîtresse de Conférences AAU-CRESSON
  • Nicolas Tixier Professeur AAU-CRESSON
  • Marc Higgin Post-doctorant AAU-CRESSON
  • Laurent Devisme Professeur AAU-CRENAU
  • Charles Ambrosino Maître de Conférences UGA PACTE
  • Jennifer Buyck Maîtresse de Conférences UGA PACTE
  • Olivier Labussière Chargé de recherche PACTE

Nous partons de l’hypothèse que la question de la sensibilité est une entrée particulièrement pertinente pour penser les changements actuels et à venir de la relation que nous entretenons avec nos milieux de vie. A l’heure où de nombreuses recherches s’intéressent à la thématique de l’anthropocène et au changement climatique, nous proposons de l’aborder au plus près de l’expérience située et des milieux de vie quotidiens. La notion d’ambiance sert de fil conducteur de l’ensemble de la recherche (nous pourrons mobiliser les ressources du Réseau International Ambiances qu’animent le CRESSON et l’UMR AAU). Au croisement de la recherche et de la fabrique, cette perspective engage une conception située, incarnée, enactée et partagée du monde sensible. Elle permet d’ouvrir un nouveau champ de questionnement en matière de socio-esthétique écologique.

L’objectif de ce projet est de mettre la question de l’anthropocène à l’épreuve des ambiances urbaines. Qu’en est-il de la puissance heuristique et du potentiel opératoire de l’ambiance ? Si le domaine des ambiances s’est largement développé ces vingt dernières années, aucun état des lieux raisonné et mise à l’épreuve empirique n’existe actuellement qui rend compte de la capacité de l’ambiance à ouvrir une nouvelle piste de réflexion et d’action en matière d’anthropocène et de transition socio-écologique.

Le programme scientifique consiste à s’interroger sur les changements climatiques et les dérèglements écologiques à l’aune de la sensibilité ordinaire. Il s’agit de tester l’hypothèse de l’émergence d’une sensibilité ambiante, c’est à dire d’une sensibilité diffuse et commune, située et enchâssée dans une forme de vie, attentive aux enjeux socio-écologiques du monde contemporain. Si cette recherche s’inscrit dans le vaste champ de recherche sur l’anthropocène, nous questionnons la prégnance des écologies locales et des expériences situées en prenant la région grenobloise comme terrain d’étude privilégié.

Ce questionnement sur les transformations d’une sensibilité locale sera mis en oeuvre à partir de trois plans complémentaires impliquant une perspective généalogique (plan 1 : récits et politiques locales -> frise chronologique), pragmatiste (plan 2 : actions collectives et mobilisations habitantes -> cartographie illustrée) et micrologique (plan 3 : gestes et pratiques ordinaires -> film ethnographique). Chacun des trois plans constitue une déclination et une mise à l’épreuve de l’hypothèse de l’émergence d’une sensibilité ambiante, en faisant varier la focale, les observables et les méthodologies adoptées. Qu’elle soit de nature politique et historique, de nature sociale et collective, ou de nature corporelle et infra-sensible, l’enquête interrogera les conditions, formes et processus de mise en ambiance des expériences habitantes.

 

EN

SENSA – Ambient Sensitivity to Anthropocène – Exploratory and emerging project

Funding:  IDEX Université Grenoble Alpes

Partnering structures:

  • AAU-CRESSON (Project lead)
  • AAU-CRENAU
  • UMR PACTE

Team:

  • Jean-Paul Thibaud, Research Director (Project lead)
  • Rainer Kazig, Research Fellow AAU-CRESSON
  • Nicolas Tixier, Professor AAU-CRESSON
  • Laurent Devisme, Professor AAU-CRENAU
  • Charles Ambrosino, Lecturer UGA PACTE
  • Jennifer Buyck, Lecturer UGA PACTE
  • Olivier Labussière, Research Fellow PACTE

and, one post-doc (Half-time over 24 months), two 6-month internships, M2 level.

We start from the assumption that the question of sensitivity is a particularly relevant entry to think about the current and future changes in our relationship with our living environments. At a time when many research works focus on the Anthropocene and climate change, we propose to tackle them as close as possible to the situated experience and everyday living environments. The concept of ambiance is used as the main thread for the whole research (we may mobilise resources from the International Ambiances Network, which is moderated by CRESSON and UMR AAU). At the crossroads between research and construction, this perspective involves a situated, embodied, enacted and shared conception of the sensitive world. It allows to open a new field of questions in terms of ecological socio-aesthetics.

This project aims to question the Anthropocene in the face of urban ambiances. What about the heuristic power and operating potential of ambiance? While the field of ambiances has been broadly developed during the past twenty years, no reasoned overview nor empirical test exist to account for the ability of ambiance to open a new field of questions in terms of Anthropocene and socio-ecological transition.

The scientific programme aims to question climate change and climate disruptions with ordinary sensitivity. The point is to test the hypothesis of an emerging ambient sensitivity, i.e. a diffuse and common sensitivity, which is situated and embedded into a form of life, paying attention to the socio-ecological issues of the contemporary world. While this research work belongs to the large field of research on Anthropocene, we question the pervasiveness of local ecologies and situated experiences by taking the Grenoble region as preferred study site. This questioning on the transformations of local sensitivity will be operated based on three complementary plans involving a genealogical perspective (Plan 1: stories and local policies -> historical timeline), a pragmatist one (Plan 2: collective actions and inhabitant mobilisations -> illustrated cartographies) and a micrological one (Plan 3: ordinary practices -> ethnographic film). Each of the three plans represents a declination and a test for the hypothesis of an emerging ambient sensitivity by diversifying the focal point, the observables and the chosen methodologies. Whether it is political and historical, social and collective or corporal and infra-sensitive, the study will question the conditions, forms and processes of staging an ambiance in inhabitant experiences.