SMART FRENCH – Le logement collectif du second XXe siècle, au prisme de l’énergie
Financement : Ministère de la Culture et de la Communication dans le cadre du programme interministériel de recherche et d’expérimentation en architecture 2016-2020 "Architecture du XXe siècle, matière à projet pour la ville durable du XXIe siècle. Outils conceptuels et techniques pour le recyclage, la transformation et la restauration des architectures récentes"
Responsable(s) scientifique : Raphaël Labrunye, ENSA Bretagne - Participants CRENAU : Ignacio Requena et Daniel Siret
Contrat de recherche terminé en décembre 2018
Partenaires :
- GRIEF / ENSA‐Bretagne
- UMR CNRS 1563 AAU - Equipe CRENAU / ENSA‐Nantes
- UMR CNRS 5319 Passages / ENSAP‐Bordeaux
- GRF Ressources / ENSA‐Clermont‐Ferrand
- EA ARCHE / Université de Strasbourg – ENSA‐Strasbourg
- GRF ATE Normandie / ENSA‐Normandie
- Département d'ingénierie architecturale / Vrije Universität Brussel, Belgique
Résumé :
Le projet SMART FRENCH propose de définir une nouvelle approche concernant l'amélioration thermique des édifices de logement construits dans l'après‐guerre, qui constitue une part importante du parc de logement actuel. Ces bâtiments constituent un réservoir considérable d'économies d'énergie et présentent en même temps une esthétique singulière et fragile. Or, les modes d’intervention actuels montrent leurs faiblesses en aboutissant à des édifices étanches où l'ensemble des dispositifs thermiques et aérauliques sont mécanisés, mettant l'homme à distance de son environnement. Les qualités initiales des édifices existants ne sont pas exploitées car les valeurs sont réduites à des catégories types aboutissant à des interventions peu pertinentes d'un point de vue économique, environnemental, patrimonial et social.
Ce projet de recherche a donc pour objectif la construction d’une connaissance fine et approfondie du parc des ensembles de logements collectifs produits après la seconde guerre mondiale afin de réévaluer au mieux les qualités intrinsèques de l’existant et, en même temps, de développer des possibles scénarios d'interventions. Du fait de sa masse et de la focalisation fréquente des études sur des exemples iconiques, la connaissance de ce parc reste à ce jour encore limitée. Le projet propose ainsi d’articuler la production de la connaissance à des études prospectives sur les possibilités de mutation des édifices existants.
Pour répondre à ces objectifs, le projet se concentre sur un corpus d’étude large selon une méthode spécifique élaborée pour son étude. Le corpus est constitué par une base de données d'environ 300 opérations déjà identifiées par des inventaires précédents, permettant d’approcher ces questions sur un échantillonnage relativement significatif. Pour étudier ce large panel, de nouveaux critères d'analyses seront établis au regard de la nature de ces opérations et des approches d’analyse envisagées. Ces méthodes permettront de revisiter et d’affiner la connaissance sur la période des "Trente Glorieuses" comme sur les objets produits lors de différentes phases caractéristiques de cette période.
L’équipe de recherche constituée pour participer à l’opération, pilotée par le département de recherche de l'ENSA‐Bretagne, rassemble des compétences diverses : historiens, architectes, sociologues, urbanistes et ingénieurs spécialisés. Ainsi, des enseignants chercheurs provenant de 6 ENSA sont réunis et 7 structures de recherche différentes sont représentées dont une étrangère (VU‐Brussel). L'équipe de recherche sera coordonnée par un comité de suivi, qui se réunira en séminaires bimestriels et de chercheurs associés, veillant à une évaluation pluridisciplinaire tout au long du projet.
Le projet se développera sur une durée de 24 mois selon deux étapes distinctes. La première phase, se déroulant sur 18 mois, sera une phase de collecte et d'analyse des données concernant 300 opérations déjà repérées. L’objectif est de faire émerger des motifs récurrents et de repérer des séries caractéristiques au sein de ce large panel. La deuxième phase, couvrant deux semestres universitaires et chevauchant la première étape, sera principalement constituée par les expériences pédagogiques menées dans les différentes écoles partenaires de l’étude. S’appuyant sur les premiers résultats comme sur le corpus d’étude, les expériences menées auront pour objet de tester des solutions de transformations conçues à partir des qualités initiales des opérations, pouvant être reproduits à des échelles significatives. Confortant le dialogue entre recherche et enseignement, l'analyse scientifique et les scénarios possibles d'interventions sur l’existant seront ainsi articulés. Les formes de valorisation et de diffusion des résultats de cette recherche se devront de refléter cet aspect. Outre les voies de diffusion propres à chaque champ disciplinaire mobilisé, les communications avec les réseaux professionnels seront favorisées. Un colloque international viendra, après 18 mois d'étude, confronter les résultats obtenus aux travaux de chercheurs, de praticiens et de maîtres d’ouvrages.