présentation des enregistrements

Cette recherche porte sur les qualités sonores des espaces publics ainsi que des espaces intermédiaires situés en façade de bâtiments que sont les balcons, les loggias, les terrasses et les circulations (BLTC). Elle étudie un panel de terrains assez large pour faire émerger des formes architecturales remarquables, innovantes et pour aborder une variation d’usages d’une même forme selon les climats et les cultures.

Six terrains-quartiers ont été étudiés dans 4 pays différents, la France, la Suède, l’Allemagne et l’Espagne. Ils répondaient aux critères suivants :
– Les terrains devaient être suffisamment récents pour proposer une typologie architecturale de BLTC intéressante en termes de formes, de matérialités, de composition de façades.
– Il fallait que le terrain ait été livré depuis quelques années déjà pour que les usages puissent avoir eu le temps de s’installer, pour qu’un esprit de quartier puisse exister.

Nous nous attachons ici à restituer les 71 prises de sons in situ qui ont été sélectionnées à l’issue de réunion entre membres de l’équipe grâce à une méthode d’écoute collective comparée.

Ces extraits sonores accompagnent le rapport de recherche cresson n° 88

ESQUIS’SONS ! Outils d’aide à la conception d’environnements sonores durables

Index

I – Hammarby Sjöstad – Stockholm

 

01 – Détachement exposé – 1min 50s

Prise de son effectuée sur un petit balcon semi-encastré à R+2. On entend un mixage de sons extérieurs (oiseaux, circulation routière) et intérieur (un homme qui parle). L’ensemble est couvert par intermittence par le passage de tramways, qui tintent en continu.

 

02 – Belvédère acoustique discret – 1min50s

Terrasse partagée de 3m x 5m en rez de jardin. Fond sonore grave, plutôt calme et léger de la rumeur urbaine sur lequel vient s’ajouter le bruissement du vent dans les arbres, discret, enveloppant et doux qui s’amplifie progressivement. L’ensemble est très fluide, berçant accompagné de quelques cris d’oiseaux marins. Tous les sons semblent lointains, aériens et on entend très peu ou alors de façon très faible les sons plus proches.

 

03 – Ecoute enserrée – 2min 25s

Terrasse de 2m x 3m située en rez-de-chaussée, donnant sur un coeur d’ilot semi-public, calme et peu passant. Le fond principal est composé de cris aigus d’enfants qui jouent et de piaillement d’oiseaux, qui semblent plutôt proches et assez hauts par rapport au point d’écoute. On peut noter un contraste entre le fond grave de la rumeur urbaine continu, lointain et calme et le fond discontinu, aigu et fort du premier plan. La majorité des sons résonnent légèrement.

 

04 – Calme urbain – 2min 38s

Grand balcon d’angle en saillie, 6m x 2m, R+1, environ à 3,50m depuis la rue. Rumeur urbaine grave et continue. Atmosphère plutôt calme, teintée par de nombreux petits événements sonores tels que des bruits métalliques, petits éclats de voix, d’oiseaux, sifflements et bruissements. Dans la deuxième partie du fragment, on sent une petite agitation sonore à l’intérieur de l’appartement (porte, paroles).

 

05 – Théâtre sonore urbain – 4min 46s

Terrasse en rez-de-chaussée légèrement surélevée (environ +1.5m) donnant accès au logement depuis la rue, cuisine en rez-de-chaussée, dispositif ouvert sur l’extérieur, directement sur rue. Fond sonore plutôt grave et doux. A proximité, on entend de l’agitation côté cuisine. Espace sonore urbain très varié, on ne ressent pourtant pas de gène liée à la circulation ou aux passages pourtant présents. Beaucoup de sources, intérieures et extérieures, se mixent sans vraiment prendre le pas les unes sur les autres.

 

06 – Oreille sur cour – 4min 20s

Grande cour intérieure privée d’environ 60m par 25m. Espace partagé faisant lien social et logistique entre les différents immeubles de l’ilot. On entend un espace de vies sonores multiples. Les jeux d’enfants se réverbèrent sur les façades, et en arrière-plan, les activités de jardin se mêlent aux émergences domestiques du premier étage. La présence du végétal et d’une légère rumeur urbaine au loin, ouvrent une spatialisation plus étendue, d’où émergent les passages d’un train puis d’un avion.

 

07 – En hauteur, le proche se fond dans le lointain – 3min 30s

Grande coursive d’environ 1,9 m en largeur et 60 m en longueur séparée au centre, en R+4, env. 13 m depuis la rue. Très ouverte sur le paysage et la vie sonore de l’ilot, elle sert de distribution aux logements. On entend en surplomb le quartier d’Hammarby, mais aussi les infrastructures de transport qui le bordent tout en étant particulièrement plongé dans les activités de l’ilot et de la cour intérieure. Pour autant l’homogénéité de l’espace sonore, caractéristique du quartier d’hammarby, tend à lisser ces émergences dans la rumeur urbaine.

 

08 – Belvédère encastré – 3min 36s

Petit balcon en saillie de 4m x 1,5m, à environ 12m depuis la rue, dans un coeur d’ilot en «U» ouvert sur un canal fluvial.
Alternance entre les sons domestiques, dont la musique émise par une radio, et ceux plus lointains du trafic maritime qui s’amplifient jusqu’à dominer l’espace sonore. Champ lexical maritime, principalement à travers le passage d’embarcations à moteur mais également du chant des oiseaux marins. Environnement sonore plutôt clair qui se couple aux sons proches très réverbérés.

 

09 – Ecoute paysagère – 3min 40s

Petit balcon en saillie de 3m x 1,50m à 12m au dessus d’une rue secondaire et donnant sur une cour intérieure. De ce petit balcon très exposé, on entend au premier plan les cris des oiseaux marins, qui se réverbèrent sur les façades, et dans le lointain la rumeur du trafic fluvial. Le passage d’un avion envahit momentanément l’espace sonore. En fin de séquence émergent quelques sons domestiques. Entre proche et lointain, les émergences sonores s’articulent et construisent un environnement sonore particulièrement lisse et homogène.

 

10 – Cour intérieure en hauteur : résonnance panoramique – 2min 42s

Grande cour de copropriété située en terrasse et en coeur d’ilot, R+2, environ 7 m depuis la rue. On se retrouve dans une situation d’écoute panoramique associant à la fois paysage lointain et émergences proches. On entend la vie de l’ilot qui se forme peu à peu avec une multitude de petits sons domestiques venant s’articuler aux bruissements du vent dans les arbres. Des pas sur le sol en bois, puis quelques voix viennent ensuite faire sonner l’espace extérieur. Les cris des oiseaux marins se réverbèrent sur les façades et en fin de séquence un klaxon d’automobile émerge de la rue.

 

11 – Auditorium – 2min 30s

Grande cour de copropriété située en terrasse, en coeur d’ilot et ouverte vers un canal sur toute une face, R+2, environ 7 m depuis la rue. Cette grande terrasse est protégée de la jetée par sa position haute et orientée à la fois sur les sons du jardin et du canal. Principalement caractérisée par les sons aériens, l’écoute nous projette rapidement vers le lointain via les différents sons urbains qui pénètrent dans l’ilot. En tendant l’oreille, on entend quelques émergences domestiques venant se coupler à l’atmosphère sonore de la ville et à celle des bateaux passants par vagues.

 

12 – Projection dans le lointain – 2min 31s

Grand balcon en saillie filant d’environ 20 m x 2m séparé en compartiment par des séparateurs en verre, R+5, environ 16m depuis la rue. Le balcon très exposé engendre une projection vers le paysage extérieur du quartier, mais aussi le paysage marin adjacent. L’espace sonore reflète complètement cette position en hauteur très dégagée, presque à 360 degrés. Un univers acoustique très paysagé qui offre beaucoup de lointain à travers des sons assez distants, jusqu’à la vieille ville de Stockholm. On distingue ensuite certaines légères émergences encore plus lointaines qui parviennent de la ville et ainsi finissent de construire le paysage sonore en réponse aux quelques sons de proximité.

 

II – Caserne de Bonne, Grenoble

 

13 – Recul aéré apaisant – 1min 39s

Balcon et loggia en R+3. On entend la diversité des sources sonores : au premier plan, les passants et les sons du voisinage, un homme qui siffle et au deuxième plan, la rumeur urbaine faite de jeux d’enfants dans le parc à côté et de bruits de circulation des grands axes proches, qui passent par vague. La forme particulière de ce dispositif « deux en un » (balcon/loggia) donne la possibilité d’être à l’extérieur tout en préservant son intimité; grâce à un recul acoustique apaisant. Le fond sonore est présent et continu mais peu envahissant. Les sons proches résonnent un peu sous la double hauteur de la loggia.

 

14 – Invisible à l’écoute – 2min

Petit balcon à R+5 à 15 mètres du sol. Ce balcon donne sur la Rue Lazare Carnot. On entend une diversité de sources sonores : circulation urbaine (vélo, mobylette, automobile, camion), activités du voisinage (ouverture de porte, clé, sifflement d’oiseau, bricolage ou chantier). Les sons proches sont réverbérés sur les bâtiments d’en face. On se sent projeté dans la rue.

 

15 – Projection protégée – 1min 52s

Grande coursive partagée en bois de largeur 2m au 5ème étage qui s’ouvre sur le cœur de l’îlot végétalisé. Le balcon est relativement ouvert sur les activités extérieures à proximité et sur le logement. On entend les enfants jouer dans la cour, le vent bruisser dans les arbres, et la circulation urbaine au loin. On se sent protégé par le cœur de l’ilot végétalisé. Au premier plan sonore, on entend l’intimité de la vie familiale.

 

16 – Calme inattendu – 1min 30s

Grande coursive partagée en bois, 1.20 m de large, qui s’ouvre sur une terrasse privative devant la porte d’entrée du bâtiment au 1er étage. Elle est orientée sur la rue André Maginot qui est assez passante. Espace qualifié de calme et intime. Les sons proches et domestiques se mixent avec ceux plus distants de la rue : bruit de talons réverbérés, circulation présente mais discrète.

 

17 – Galerie sonore – 1min 31s

Grande coursive partagée en bois, de 1.20 m de large, R+3, qui s’ouvre sur une terrasse privative devant la porte d’entrée du bâtiment dont on entend les allers et venues. Elle est orientée sur la rue André Maginot qui est assez passante. La circulation et la rumeur urbaine sont très présentes et semblent à proximité.

 

18 – Espace d’illusion sonore – 1min 54s

Coursive de 1.50 de large tout au long de la façade qui donne accès à chaque logement du sixième étage. Elle est très ouverte sur le cœur de l’îlot végétalisé sans qu’on en perçoive la réverbération. La rumeur urbaine, à la fois dense et distante, laisse pourtant la place aux sons proches de la vie familiale.

 

19 – Entre les deux – 1min 13s

Loggia de 10 m2 donnant sur une pièce de vie et la cuisine au 2éme étage, orientée sur la rue André Maginot qui est assez passante. Montage de deux fragments juxtaposés. Fenêtre fermée, on entend la vie dans l’appartement et la rumeur assourdie de la rue. Cela donne le sentiment d’un manque d’intimité sonore. Fenêtre ouverte, les bruits de circulation, réverbérés sur la façade, émergent et recouvrent les sons intérieurs.

 

20 – Entre les deux bis – 1min 40s

Loggia de 12 m2, R+2, orientée sur un cœur d’ilot végétalisé. Fenêtre ouverte, la diversité des sources sonores issue de la circulation urbaine (trams, voitures, piétons…) et des activités qui se déroulent dans le cœur de l’ilot, est cependant filtrée par le vitrage de la loggia. Le fond est présent mais tenu à distance, les sons sont lourds et assez anonymes, il y a peu d’émergences.

 

21 – Exposition théâtrale – 1min 47s

Balcon de 16m2 donnant sur une pièce de vie d’un appartement au 1ère étage. Ce balcon s’ouvre sur une aire de jeu et un parc végétalisé. Intense vie sociale au premier plan, avec une forte présence des enfants et des familles autour des jeux. Les voix, les rires et les cris se réverbèrent sur les façades alentour, tandis que la rumeur urbaine est mise à distance.

 

22 – Séquences sonores – 1min 31s

Montage de trois fragments sur une place publique d’environ 92 m x 92 m. Il s’agit d’un lieu de transition entre l’éco-quartier et la ville. Dans le premier fragment, près du boulevard, la circulation par vague au rythme des feux tricolores, masque tout autre son. Dans le deuxième, on se rapproche d’un bassin où jouent des enfants, leurs cris émergent nettement des bruits d’eau et se réverbèrent sur les façades alentour. Dans le troisième, on est tout près d’une série de fontaines jaillissantes dont le bruit masque à son tour la plupart des autres sons, et en partie aussi les cris des enfants qui batifolent.

 

23 – Le Cocon sonore – 1min 35s

Cour végétalisée d’environ 60m x 30m, partagée et privative, en coeur d’îlot entre trois immeubles, ouverte sur le quatrième côté. Relativement protégé des bruits lointains, cet espace laisse entendre les activités et les bruits qui proviennent de l’intérieur des logements. Différentes scènes domestiques s’y mixent et réverbèrent, créant une atmosphère protectrice. En deuxième plan, on perçoit au loin les jeux d’enfants et l’émergence occasionnelle du bruit de la circulation peu fréquente sur l’Allée Henri Frenay.

 

24 – Cour miroir – 1min 55s

Cour d’environ 70m x 30m, privative et partagée entre trois immeubles et ouverte sur le quatrième côté. La proximité du boulevard Gambetta amène une forte présence des bruits de circulation, mais légèrement adoucis par la protection des immeubles. Dans la cour les activités (conversations, jeux d’enfants) se réverbèrent sur les façades vitrées.

 

III – Vigny-Musset, Grenoble

 

25 – Métabolisme résidentiel  – 2min

Prise de son effectuée dans une grande terrasse-loggia située en rez-de-jardin. Espace sonore protégé de la rumeur urbaine qui semble reculée. Au premier plan sonore dans le jardin en cœur d’îlot, des enfants jouent et crient, leurs voix sont réverbérées par les bâtiments tout autour.

 

26 – A l’écoute du quartier – 3min 07s

Long balcon, en «L», en saillie, R+1, environ 4 m au dessus de la rue. Un balcon bien exposé et projeté vers les sons de la rue et du quartier : passages ponctuels d’automobiles, vélos, piétons, au premier plan et à l’arrière, l’agitation d’une cour d’école. Cette immersion dans les sons extérieurs cohabite avec ceux de la vie familiale à l’intérieur : jeux d’enfants, voix, bruit de machine, ouverture et fermeture de la porte principale de l’immeuble.

 

27 – Panaromique linéaire – 3min

Très longue coursive servant de passage à vélo, R+3, environ à 11.60 m de la rue. La prise de son surplombante offre une écoute panoramique à plusieurs échelles : du lointain – rumeur urbaine – jusqu’aux micro-évènements au bas de l’immeuble – conversation, pas sur le gravier, terrasses de café, jeux d’enfants, bruit de porte. Tous ces sons sont recouverts et masqués par le passage, par vague, des véhicules, roulant vite sur le boulevard Marie Reynoard.

 

28 – Recul Acoustique – 2min 10s

Grande Terrasse d’angle à R+5, environ + 15,20 m de la rue. Grand terrasse très projetée dans la scène urbaine et dans ses émergences sonores. La position haute donne une écoute distante du quartier : au loin l’agitation d’une cour d’école réverbérée par les immeubles alentour. La circulation routière locale, est incessante mais douce et enveloppante.

 

29 – Comme au village – 2min 08s

Longue loggia, R+4, environ +15,20 m de la rue, orientée sur le jardin public du quartier. Une grande diversité de sources sonores composent l’ambiance : en fond, le piaillement vif d’oiseaux dans le parc se mixe avec la circulation, présente sans être envahissante, d’autos, de vélos, de scooters. Au premier plan, les voix d’un groupe d’hommes qui s’interpellent & discutent, réverbérées par les façades, celles d’enfants qui jouent un peu plus loin et d’autres, des voisins sur les balcons environnants.

 

30 – Couloir sonore – 2min 30s

Grande loggia, R+1, à 4m de la rue, donnant sur une rue résidentielle. Cette loggia peut se fermer complètement par des volets créant un phénomène sonore particulier, celui d’«un couloir sonore» : dès que les volets sont fermés, on entend l’hyper présence des voisins dans les loggias du même étage. Ouverte, elle est exposée à la diversité des sons de la rue. Un enfant appelle à plusieurs reprises ses camarades. Leurs cris emplissent l’espace et se réverbèrent sur les immeubles.

 

31 – Alcôve exposée – 2min 40s

Grande loggia, à R+2, à environ 6,80 m de la rue, ouverte sur le grand jardin du cœur d’îlot et sur une rue. Une ambiance sonore très vivante comme une ambiance du café. Un espace sonore, riche en sociabilité : sons de cuisine, de repas venant du voisinage, beaucoup de conversations provenant de plusieurs directions, voix amplifiée de radio-télé. Au deuxième plan on entend la circulation sur un boulevard, les chants d’oiseaux et le vent dans les arbres. Grande perméabilité aux sons proches et lointains dont la cour en augmente les effets par réverbération.

 

32 – Perméabilité filtrée – 2min 07s

Grand balcon en «L», en R+2, entre une rue passante et un jardin de cœur d’îlot. Fragment très dense en termes d’événements sonores, ce balcon est très perméable à une multitude de sons. Au premier plan, à l’intérieur du logement, des conversations audibles et des sons de la vie domestique. A l’extérieur, les chants d’oiseaux dans les arbres et des cris d’enfants parfois masqués par la circulation routière qui parvient filtrée par la configuration de l’espace.

 

33 – Cascade sonore – 2min 40s

errasse R+3, à environ 9m de la rue, donnant sur une petite cour minérale. Une conversation téléphonique d’un homme se détache clairement et donne la dimension de l’espace. La rumeur urbaine est assez fluide et lointaine. Les chants des oiseaux, quelques émergences de bruit de voisinage et de rares véhicules, donnent à ce fragment un caractère calme et tranquille.

 

34 – Cour à deux voix – 2min 16s

Long balcon en R+2 à 6,60 m de la rue, orienté sur une cour intérieure quasi fermée par des bâtiments, fortement relié à l’habitat. Un arrière fond de calme enveloppant et réverbérant qui rend les voix très claires : cris d’enfants jouant dans la cour sur un sol en bois et en gravier, peu de bruit de circulation, une lointaine conversation entre hommes dans les rues adjacentes. Une forte présence des oiseaux et de la végétation que le vent fait bruisser, avec quelques émergences des sons domestiques issus des logements tout autour. Une ambiance enveloppante et protectrice mêlant densité et sécurité.

 

35 – Suspension sur jardin – 1min 32s

Longue terrasse en R+4 à 12.20 m de la rue, dont une partie est couverte, orientée sur une rue principale qui donne sur un parc et l’aire de jeux principale du quartier. On est très imprégné dans les sonorités du quartier composées de nombreuses petites émergences, de mouvements et d’échanges verbaux, le tout bercé par l’incessant chant des oiseaux et des vagues de véhicules.

 

IV – Trapèze de l’Île-Seguin, Boulogne-Billancourt

 

36 – Double écoute – 2min 08s

Loggia fermée à R+3, donnant sur un parc. Montage de deux fragments, volet ouvert et volet fermé. Les bruits de chantiers, de machines, de travaux, dominent le paysage sonore, duquel émergent cependant des cris d’enfants et chants d’oiseaux. La fermeture des volets filtre et réverbère l’ensemble de ces sons, sans en altérer la prédominance, mais permet de sentir une présence humaine intérieure.

 

37 – Emboitement sonore – 2min 31s

Terrasse-cour en rez de chaussée orientée sur la cour d’entrée des logements. Une série d’emboîtements de plans sonores provoque un effet de mixage de sons intérieurs et extérieurs. Les claquements des portes, cliquetis des clés et jeux de ballons habitent l’espace d’entrée de l’immeuble. Des cris d’enfants, des pas, des voix, le passage de motos viennent depuis l’extérieur baignés par la rumeur urbaine au loin.

 

38 – Ecoute panoramique – 3min 18s

Balcon en porte-à-faux à R+4, comme suspendu au dessus du quartier. On est saisi par la très forte densité et diversité des sons essentiellement extérieurs qui envahissent l’espace. Ils proviennent d’un chantier proche très actif, d’une cour d’école, de la circulation urbaine et du parc où jouent des enfants. Les chants d’oiseaux survolent l’espace sonore.

 

39 – Transparence sonore et visuelle – 1min 52s

Grand balcon à R+4 donnant sur un vaste parc. On entend avec clarté tous les événements sonores aux alentours. L’agitation des enfants dans l’aire de jeux puis l’activité du chantier de nouvelles constructions dominent l’ambiance sonore. Les rencontres dans d’entrée au bas de l’immeuble et la circulation automobile de l’avenue demeurent perceptibles. L’intense activité humaine témoigne de la forte densité résidentielle.

 

40 – Boîte à réverbération – 2min 59s

Loggia fermée en verre à R+4 qui s’ouvre à l’intérieur sur la cuisine de l’appartement. La fermeture complète de l’espace par les parois en verre provoque un très fort effet de réverbération des discussions et de l’activité qui ont lieu à l’intérieur. Les sons extérieurs, l’activité du chantier et les cris des enfants, tout en étant filtrés, habitent fortement l’espace sonore.

 

41 – Ecoute alternée – 2min 31s

Grand balcon en saillie de 10m2 à R+7. Il y a un aspect panoramique dans l’écoute dû à la grande hauteur. On est exposé à deux paysages sonores latéraux contrastés : un côté avenue, avec une forte fréquentation routière, de l’autre côté, le calme du parc central du quartier. Le passage, par vague, des automobiles rythme l’écoute, masquant ou bien laissant émerger le paysage sonore du parc avec ses voix et ses oiseaux.

 

V – EcoCiudad de Sarriguren, Aire métropolitaine de Pamplona, Espagne

 

42 – Un balcon très juste – 2min 26s

Balcon en saillie entièrement vitré à R+2. Fenêtre ouverte. Une conversation se déroule à voix basse dans la cuisine de l’appartement. L’ambiance sonore est stable dans la rue piétonne, avec quelques émergences de voix d’enfants en bas ou en balcon, et le passage de véhicules à l’extrémité est de la rue. On perçoit, atténuée, la circulation routière sur la grande artère (av. del Reino de Navarra) masquée par le bâtiment qui fait face au balcon. L’avifaune et le vent sont très présents dans les jeunes arbres de la rue.

 

43 – Double peau à vivre – 3min 58s

Balcon quasi-loggia en empilement à R+1. Fragment sonore resituant l’ambiance sonore du lieu, panneaux ouverts, puis fermés partiellement, puis fermés complètement. Les panneaux articulés agissent faiblement selon leur position sur la circulation sonore sur le balcon, en confinant un peu les sons micro-locaux ou en filtrant modérément les sons d’en-bas. La conversation dans l’appartement est très atténuée par un double vitrage efficace. A l’extérieur, sons urbains distants, lointains de la rocade, ambiance large avec les jeux d’enfants du parc ou dans les jardinets, chants d’oiseaux et chants des grenouilles dans la fontaine paysagée. Sur la balcon, le chien rêve, se réveille aux sons inquiétants et révèle l’espace de la place publique.

 

44 – Terre-à-terre – 2min 04s

Jardinet en RDC sur jardin. Les jeux d’enfants et les conversations de mamans, dans les espaces publics ou dans les jardinets, sont omniprésents depuis le rez-de-jardin. L’interprétation de la réverbération laisse entendre que le jardin est entouré de bâtiments. Le bruissement de la fontaine est perceptible du côté d’où proviennent les lointains de la rocade. Quelques passereaux et chants de grenouilles. Sonorités humaines et ludiques.

 

45 – Pied-à-terre – 3min 33s

Loggia devancée par un jardinet en RDC sur rue. La rumeur urbaine est distante avec une petite circulation en bout de rue de véhicules détachés, de vélos et de nombreux piétons qui promènent. Les enfants font beaucoup pour l’ambiance de la rue, notamment quand ils jouent là ou dans les jardinets. La vie familiale à l’intérieur du logement est bien présente avec ses conversations à voix basses et ses mouvements quotidiens. Les chants des passeridés sont nombreux et offrent un continuité sonore au fragment.

 

46 – Déserté pour l’instant – 4min 40s

Loggia étroite vitrée réglable, R+4. Montage de 4 fragments sonores donnant à entendre l’environnement sonore vitres ouvertes, puis progressivement de plus en plus fermées. Premier fragment fenêtre ouverte. Les sons automobiles, surtout ceux des bus urbains thermiques (Villavesas), dominent sans effacer une série de petits sons plus discrets : un petit carillon provenant d’une loggia voisine, les oiseaux dans les arbres, le passage d’enfants dans la rue. Un véhicule dérape comme dans un rodéo diurne, un autre klaxonne, révélant la réverbération du quartier. Les moments calmes apportent les lointains de la rocade. Dans les fragments suivants, la fermeture progressive des fenêtres filtre les sons extérieurs. La conversation dans la cuisine commence à émerger ainsi que les sons micro-locaux, les pas glissés, les mouvements de la vie quotidienne, dans la loggia. Vitres closes, les sons de circulation sont considérablement affaiblis et laissent maintenant la conversation filtrer de la cuisine.

 

47 – Bruyant, mais protecteur – 2min 45s

Loggia en RDC devancé par une terrasse. Moment plutôt paisible en ce début de chaud après-midi un peu ventilé. Le décaissé de la terrasse met en valeur les vagues de roulement des véhicules passant à faible allure. Quelques sons domestiques ponctuent cette atmosphère : un carillon accroché à un balcon, des grincements… Les sons émis sur la terrasse sont concentrés par les haies, les murs en béton, le sol carrelé et la loggia elle-même.

 

48 – Buanderie malgré tout – 3min 08s

Loggia avec face extérieure totalement vitrée, R+2. Ce fragment sonore est composé de deux temps, donnant à entendre l’espace sonore de la loggia panneaux ouverts puis panneaux fermés. Panneaux ouverts, la circulation masque presque tout, laissant quelques moments apaisés, par vague : bus urbains, démarrage de véhicules, doux roulements de pneus. Parmi les passereaux, les pleurs de l’enfant révèlent la largeur de l’avenue et les immeubles en face. Un monomoteur survole la ville à plusieurs reprises. Panneaux fermés, les vitrages coupent considérablement la rumeur urbaine tandis que la conversation à l’intérieur de l’appartement émerge légèrement. Les sons locaux sont amplifiés dans cet espace étroit et résonant.

 

49 – Rideau trompeur – 3min 27s

Terrasse découverte d’un triplex à R+3. C’est midi au clocher. La rocade n’est pas loin à droite. Quelques véhicules passent au pied du bâtiment, un bus urbain à distance. L’avifaune est nombreuse dans les jeunes arbres et dans le terrain vague. L’habitant et l’enquêteur entrent sur la terrasse. Des enfants jouent sur les terrasses voisines. Une voiture se gare, ses portes claquent. Des pas dans la rue qui paraissent dotés d’écho flottant. Une conversation animée s’engage.

 

50 – On joue le jeu – 3min 55s

Coursive d’accès filante en R+1. Les sons urbains sont renforcés par la coursive qui les concentre et les focalise en accentuant la largeur du panorama sonore. Très forte présence de l’avifaune et bruissement des feuilles au vent. Un père avec ses enfants en bas. Quelques véhicules passent dans la rue et un chantier est perceptible à gauche. Un habitant emprunte la coursive et la fait résonner. Les jeux d’enfants proviennent de l’autre côté du bâtiment (côté lac). La circulation est constante sur la rocade à droite.

 

51 – Pas pour vivre – 4min 50s

Balcon-loggia à R+2 vitrée sur 2 côtés, avec 4 panneaux coulissants qui permettent d’ouvrir plus ou moins l’espace. Montage de 3 fragments : Dans le premier, coulissants et cuisine ouverts, on a une co-présence entre le haut et le bas, le dedans et le dehors. On entend l’enquêteur et l’enquêté échanger à propos des usages du balcon. A l’extérieur, en contre-bas une maman joue avec son enfant et leurs cris se réverbèrent. La circulation apparaît par bouffées très courtes. Des sons d’un chantier, quelques persiennes qui s’animent complètent la scène. Dans le deuxième fragment la cuisine est fermée et les coulissants mi-ouverts. La conversation dans la cuisine parvient très filtrée et assourdie. Emergent les sons du bâtiment et de la cour avec sa réverbération propre, des oiseaux solistes dans les arbres locaux. Dans le troisième fragment, coulissants et cuisine fermés, on n’entend plus que la conversation très filtrée de la cuisine, l’extérieur étant presque totalement effacé, à part le roulement de quelques véhicules et quelques appels dans la cour.

 

52 – Small is beautiful – 3min 23s

Balcon-loggia à R+3 vitrée sur 2 côtés, avec 4 panneaux coulissants qui permettent d’ouvrir plus ou moins l’espace. Coulissants ouverts, on perçoit un groupe d’enfants dans la cour et leurs échos sur les façades, ils écoutent et chantent un morceau de musique du moment (« El Taxi » de Pitbull, 2015) sur un téléphone portable. Au loin les sons d’un chantier, la présence des oiseaux et la circulation urbaine. Une conversation à l’intérieur est à peine perceptible jusqu’à ce qu’on ferme le coulissant. Elle émerge alors plus nettement mais filtrée par l’acoustique propre du dispositif, tandis que les sons extérieurs disparaissent quasiment. FX echo – coupure – filtrage.

 

53 – Jardin assumé – 2min 15s

ardinet en rez de chaussée. Sensation de placette villageoise fréquentée, pleine de passeridés. Une rue piétonne plantée de jeunes arbres sépare le bâtiment et ses jardinets d’un autre bâtiment doté de jardinets plus réduits, on se trouve comme dans un large couloir sonore réfléchissant, où on s’interpelle facilement. Les portes claquent, les enfants jouent, les mères discutent. L’habitant décrit son jardin, à l’enquêteur, comme le plus beau du monde, qui lui procure beaucoup de bonheur et lui permet de recevoir les amis. Au fond plusieurs tondeuses à fil ou souffleuses, et la rumeur de la rocade qui indique la direction de la capitale.

 

54 – La terrasse collective – 1min 56s

Terrasse à R+3 avec une petite avancée sur la façade. Le vent dans les feuillages produit un fond continu duquel émergent les chants des passereaux, la voix d’un entraîneur sur un terrain de sport voisin, légèrement réverbérée, une conversation très étouffée dans l’appartement et, dans le lointain, la circulation sur la rocade.

 

55 – A découvert – 2min 40s

Grande terrasse entièrement découverte tournée vers un espace vert réservé. Mixage assez homogène entre les sons d’activité dans la cuisine d’un logement latéral, et ceux de l’extérieur. De Nombreux sons et voix proviennent de la façade et des logements. Le vent bruisse fortement dans les arbres où pépient des oiseaux. Plus loin des jeux d’enfants se réverbèrent sur les façades, en fond, la circulation sur la rocade et le passage d’un avion à réaction.

 

VI – Französisch Viertel, Tübingen, Allemagne

 

56 – Discret observatoire vert – 2min 38s

Petit balcon fortement encastré en R+ 2. La circulation dans la rue centrale du quartier, dans laquelle émerge le bus thermique local, est assez présente. Parmi les sons locaux on repère notamment ceux de la terrasse de Latour, l’un des principaux cafés du quartier. Des enfants passent en courant dans la rue et un merle chante discrètement. Dans l’appartement, l’ambiance est vocale et rieuse : on entend l’enquêteur échanger avec l’habitante des lieux. Les sons produits sur le balcon lui-même évoquent sa petite échelle et son incidence plutôt protectrice.

 

57 – Invitation à l’exposition – 3min 10s

Balcon protégé par le balcon supérieur, R+3. Chaude soirée d’été. Rumeur urbaine stable. Depuis les balcons, les terrasses et dans les pièces attenantes, en famille et entre amis, on regarde la fin du match Allemagne-Ghana lors de la Coupe du Monde 2014. Quand un but est marqué, explosion de joie des supporters du Ghana et du chien d’une maisonnée : percussion chez les uns, trompe wagnérienne chez les autres, des tirs de feu d’artifice au loin se répercutent dans l’espace, des groupes passent en scandant leur enthousiasme et des discutions animées émergent. Plusieurs véhicules passent dans la rue. Puis les explosions de la fête commencent dans le centre-ville distant.

 

58 – Balcon détourné – 2min 33s

Balcon quasi loggia en angle rentrant, protégé par le balcon supérieur, R+3. On perçoit la présence lisse d’un grand centre urbain distant et d’un nœud routier important à peine repérable ici malgré les chaussées mouillées après la pluie. Un joint de dilatation très reconnaissable se révèle au passage des véhicules sur le viaduc de la Stuttgarter Straße sur la Reutlinger Straße. Un avion à réaction passe au-dessus, un bus urbain devant nous, des chants d’oiseaux sur différents plans évoquent l’espace arboré. Quelques passants, un petit chantier en-bas et quelques échanges. Activités de rangement et de jardinage sur le balcon, qui en donnent l’échelle.

 

59 – Balcon vivant – 1min 20s

Balcon protégé par celui qui le surplombe, R+3. Un engin de nettoyage et quelques véhicules passent sur la chaussée mouillée par la rue de contournement au sud du quartier (Eisenhutstr.). Le cœur d’îlot est muet à ce moment, personne aux balcons ni dans le jardin. La forme en U des bâtiments renforce les sons de la rue et de la colline où sont en cours plusieurs chantiers. Oiseaux perchés dans les arbres de la cour, sons de l’intérieur de l’appartement (tiroir dans la cuisine) et ceux de la toiture qui continue à s’égoutter après la pluie, tout cela donne la sensation plutôt protectrice d’un mixage entre le dedans et le dehors dans lequel l’acoustique propre au balcon n’intervient pas.

 

60 – Entre-deux pour tous – 2min 12s

Terrasse en R+4. Le centre-ville manifeste sa présence à droite. Après la pluie, le roulement des véhicules est amplifié sur la chaussée mouillée. Nombreux passereaux et corvidés sur les toits. La grue du chantier paraît toute proche sur un chantier sur la colline à gauche. Activité dans une cuisine à gauche.

 

61 – Terrasse en front – 1min 52s

Terrasse totalement découverte, avec avancée du toit très réduite en R+4. La circulation est continue sur la rocade, avec le claquement de son joint de dilatation caractéristique, largement propagée à cette hauteur, elle paraît très proche. Les passereaux chantent dans les arbres de l’Aixer Straße quasiment à notre hauteur, des piétons passent dans cette rue apaisée le dimanche. On entend pleinement la vie dans l’appartement auquel appartient la terrasse, avec les échanges entre la maman et ses enfants. Vent léger.

 

62 – Dégagement protecteur – 3min 05s

Terrasse totalement découverte, avec avancée du toit très réduite, R+4. Sur la terrasse côté jardin, le logement fait totalement écran à la rocade. On devine en fond la rumeur du centre-ville. Passage lointain d’un engin agricole sur la colline. Nombreux passereaux sur plusieurs plans enveloppants, dans la cour et les bois voisins au sud. Plusieurs pôles d’activités (jeux d’enfants dans le jardin, martèlement et rires sur des balcons ou des terrasses plus proches). Sons boisés de la terrasse. La transparence est presque totale avec la pièce principale traversante attenante (activité des enfants, sonnerie de portable…). Léger vent.

 

63 – Balcon à la fontaine – 2min 19s

Balcon isolé découvert en R+1 (légèrement protégé par une terrasse filante 3 étages plus haut) dominant une terrasse en rez-de-jardin. Enregistrement depuis le balcon d’un duplex. L’ambiance de la cour est centrée sur les notes liquides de la fontaine et les jeux d’enfants. Les oiseaux sont absents par cet après-midi gris tempéré. De la musique enregistrée s’échappe d’un logement. Sous le balcon, entre la terrasse et la cuisine, l’habitant discute avec sa famille. Le sol métallique amplifie les sons locaux, le vent fait bruisser le feuillage très généreux de la cour. Un avion passe. Étonnamment en ce dimanche un chantier local fonctionne avec sa grue et un marteau piqueur.

 

64 – Dispositif modulaire transparent – 1min 48s

Balcon filant nord-sud, quasi-loggia en R+2 : couvert et fermé au nord, élargi au nord (loggia encastrée) et au sud (balcon saillant dégagé sur 3 côtés). À 7m de hauteur, R+2.
Bien qu’on enregistre depuis le balcon, à environ 35m d’une halle couverte (sans murs), on a la «sensation» d’être au milieu de plusieurs groupes d’enfants de tous âges, qui y jouent en criant (ballon). Amplifiés par la configuration de la halle, ces sons couvrent les nombreux chants d’oiseaux et la rumeur lointaine de la voie rapide. Le quartier paraît vide, assourdi.

 

65 – Repas-spectable en hauteur – 2min 10s

Balcon filant couvert par celui de l’étage supérieur + renfoncement en loggia en R+4. Le drône urbain est modéré et stable au centre de la scène. L’avifaune se déchaîne dans le végétal. Quelques enfants s’entraînent au basket sous la Panzerhalle. Un bus urbain passe au nord à droite, un autre à l’ouest. L’enquêteur et l’habitante discutent sur le balcon inférieur, en saillie. Préparatifs du dîner familial, le couvert est mis sur la table métallique du balcon par le grand fils. Transmission boisée des pas sur les lattes, craquements. Ça circule dans le duplex, quand l’un des membres de la famille rentre, la porte métallique claque. Dedans et dehors se confondent.

 

66 – Coursive amplificatrice – 4min 18s

Coursive couverte sur toute sa longueur qui dessert 5-6 logements en R+4. Toute la vie urbaine pénètre par la grande béance au nord de l’îlot à gauche ; il forme un U tourné vers le sud, mais avec une large ouverture au nord qui ôte beaucoup d’intimité à notre jardin : camions sur la voie rapide, circulation locale avec le bus urbain, jeu de basket sous la Panzerhalle derrière le bâtiment, arrivée des enfants, passage d’un avion à hélices. L’avifaune s’est placée à une certaine distance, surtout sur la colline toute proche du Wagenburg au sud. Beaucoup d’événements à cette heure dans les logements qui nous entourent. La scène paraît schizophonique, avec la circulation à gauche et la « nature » potentiellement disponible à droite.

 

67 – Belsonère quasi panaromique – 2min 30s

Trois terrasses découvertes autour du local des habitants sur 3 faces, en R+5. La terrasse est très exposée au vent, qui fait bruisser le feuillage des arbres animés d’oiseaux. La rumeur urbaine et la circulation sur la voie rapide arrivent par bouffées, avec des altérations dans les fréquences aiguës. Quelques sons parasitent un peu la séquence (grue d’un chantier sur la colline, moteur électrique). Des jeunes s’entraînent au handball sous la Panzerhalle sans excès vocaux.

 

68 – Bien protégé de l’enfer – 1min 53s

Terrasse en U (quasi-loggia découverte) dans l’angle d’un bâtiment en R+5. Un local partagé avec la terrasse voisine fait mur au sud. En hauteur sur ce cœur d’îlot assez tranquille malgré la proximité de la voie rapide, sur une terrasse qui tourne le dos à la tempête. Les bâtiments au nord offrent un long écran protecteur, mais l’ensemble des bâtiments et une façade en particulier renvoient des réflexions simples et complexes de la cour, du quartier et de la ville. Nous parviennent des roulements sur les pavés, des oiseaux dans les platanes, des enfants qui jouent en bas sur fond de fontaine. Une grue pivote à gauche. Quelques sons proviennent de l’intérieur du logement. L’absence de couverture et la hauteur sont évidentes. La réverbération sur les pas donne l’échelle de la terrasse et ses qualités «conservatrices» des sons.

 

69 – A chacun sa terrasse ! – 1min 33s

Terrasse filante en R+5, servant de coursive privée sur trois faces du logement, disposant d’un petit encastrement en quasi-loggia. Presque au ras des toits, on bénéficie à la fois d’une écoute plongeante sur la vie de la cour en cœur d’îlot aménagée avec une fontaine et d’une écoute plus lointaine sur le quartier et la ville. L’ambiance de la cour est apaisée et apaisante, les enfants y jouent sur fond de fontaine-cascade, une musique parvient d’un logement. Une grue pivote dans le quartier à gauche, un avion passe longuement.

 

70 – Pas d’écran, c’est pas grave – 2min 23s

Terrasse filante et découverte en U en R+5. Au centre, les sons de la circulation sur la voie rapide s’engouffrent dans une grande béance entre les bâtiments. On entend beaucoup de réflexions sur les façades des anciennes casernes sur la rue (Landkutschersweg), mais aussi dans la cour de l’îlot à gauche. D’une grande terrasse au 1er étage proviennent les sons d’un joyeux déjeuner. Quelques sons aigus émergent, comme la sonnerie de bicyclette. Mais la vie de quartier paraît quand même bien masquée par le drone urbain.

 

71 – Bruyant belvédère – 2min 22s

Terrasse sommitale entièrement découverte, avec bloc d’accès aux escalier en R+6. La circulation est dominante, avec des moments plus calmes dus au fonctionnement des feux sur la voie rapide (Reutlinger Straße), qui génèrent en particulier des redémarrages de camions en pied de côte. La fontaine-cascade de la cour intérieure masque un peu les sons qui s’y produisent, les voix des enfants et des adultes, qui paraissent provenir de très loin en bas. Les formes urbaines locales sont révélées par le passage d’une motocyclette et d’un vélo. Avifaune absente ici. Quelques passages d’avions à réaction et quelques sons de chantiers locaux. Absence de réverbération, transparence du dispositif.