présentation des enregistrements

Les collectifs de jardins potagers installés aux abords d’infrastructures de transport, en même temps qu’ils se confrontent à des conditions difficiles et font preuve d’une résistance surprenante, créent des milieux spécifiques et portent des services inattendus. L’objectif est de mettre à jour et d’énoncer des critères à partir de la connaissance des situations étudiées et des modalités de transformation spatiales qui semblent émerger. Les critères transversaux et les leviers d’action définis à l’issue de ce travail visent à aider ces projets et à les mettre en discussion. Les terrains français (situés essentiellement en Ile-de-France) sont confrontés à d’autres situations, l’une européenne (Lisbonne), l’autre nord-américaine (San Francisco). 12 enregistrements sonores pour explorer le terrain de cette recherche situé à Lisbonne sont rassemblés ici. Ces situations de confrontation entre infrastructures de transport et jardins cultivés amènent à se demander plus largement s’il est possible de concevoir la ville, plus globalement l’espace urbanisé et circulé, en incluant une composante agricole installée dans certains de ses interstices ?

Ces enregistrements sonores accompagnent le rapport de recherche Cresson N° 90 :

La nature au bord de la route et de la voie ferrée 2 : Des jardins collectifs pour une conception soutenable des infrastructures de transports terrestres

 

Index

I – Ile de France

01 – Les jardins dans le bois – Garches – 1min 22s

Leq 48 dB(A)
Point d’écoute fixe. Une écoute linéaire qui se caractérise par deux plans sonores, le fond routier, plutôt lointain et qui fabrique une ligne sonore sans émergences, et les chants d’oiseaux, continus qui eux plus proches constituent un deuxième plan d’écoute. Les deux plans laissent entendre un échange distant qui révèle leur homogénéité et finit de construire l’écoute. L’effet de calme est étrange. Une mesure simultanée en allant vers la route indique 57,5 dB(A) à̀ seulement  50 m de ce point d’enregistrement.

02 – Ecoute en haut d’un chemin – Garches – 1min 22s

Leq 59,6 dB(A)
Point d’écoute fixe sur le chemin haut. Ici le fond routier est plus présent, on perçoit à nouveau une conversation, presque noyée dans les sons de circulation, et les chants d’oiseaux n’apparaissent plus comme un plan sonore mais plutôt à travers des événements par instant. L’espace sonore et lissé par le fond routier et on se représente difficilement ses subtilités/reliefs. A noter que le leq de 59, 6 par rapport à une mesure simultanée dans des parcelles situées en bord de route indique 8 db(A) d’écart seulement (leq simultané bas vers les jardins au plus près de l’autoroute : 67,7)

03 – Train sur ruisseau – Garches – 2min 10s

Point d’écoute fixe. Les différentes émergences permettent ici une représentation précise de l’écoute et de l’espace à travers le fond routier. Un léger écoulement d’eau, ramène une nouvelle variable proche, qui permet de prendre de la distance avec la circulation. On entend également des voix intelligible mais détachées du fond sonore et des chants d’oiseaux qui laissent entendre l’environnement proche. Enfin, l’émergence d’un train au troisième plan vient couvrir le fond routier et confirmer ce relief sonore.

04 – En passant par le tunnel – Garches – 1min 24s

Trajet : Sortie tunnel. On entend très bien le déplacement dans l’espace à trois points clefs à travers la variation du fond routier mais aussi des réverbération proches. Dans un premier temps le fond routier est très présent, puis viennent s’ajouter des émergences proches de plus en plus réverbérées coupleés à un fond routier moins bien « défini » et légèrement atténué. Enfin on entend sur la fin du fragment une ouverture, plus soudaine que l’entrée et qui nous projette immédiatement dans la circulation proche.

05 – Marche sur butte anti bruit – Thiais – 1min 37 s

Leq 61,6 dB(A) sur la butte
Trajet : De la butte au jardin. L’écoute commence très proche de la circulation qui peu à peu devient fond et se retrouve grignotée par un moteur plus isolé. On se rapproche très rapidement d’un espace en contre-bas, duquel parviennent plusieurs émergences : voix, portail, voiture, debroussailleuse et qui nous plongent dans un nouvel univers, différent et moins lisse qu’au début du trajet.

06 – Deux fonds routiers – Thiais – 1min 40s

Leq 46,3 dB(A)
Montage Cut de deux prises qui montre l’effet d’une protection sonore de la route. Le premier point d’écoute laisse encore entendre un moteur éloigné et mélangé au fond routier sur lequel se découpe, de manière plutôt homogène, quelques échanges de voix et des chants d’oiseaux. Le passage au deuxième point et très marqué puisque l’on entend  clairement la forte présence du fond routier qui lisse l’écoute et laisse peu de place aux autres plans du paysage sonore. Cette différence de fond est due à la fin  de la couverture de l’autoroute située derrière la butte de terre qui la sépare des jardins familiaux.

07 – Présences discrètes – Thiais – 3min 21s

Leq 49,5 dB(A) 48,5 dB(A)
Montage Cut  de trois prises. Le premier point laisse entendre un échange intelligible ainsi que quelques sons d’outils, lissés par un fond de circulation assez présent. On entend ensuite au deuxième point une légère atténuation du fond routier et le chant d’un coq à distance. La présence humaine est beaucoup plus claire et proche. On entend une bêche, des voix, un sifflement, et des sons d’outils ; ces émergences laissent entendre une ambiance sonore « détachée » du fond routier. Au troisième point, on semble s’être éloigné, les outils sont toujours présent et l’on entend une radio, mais on est comme « en dehors » de l’univers sonore du jardin.

08 – Contre route – Epis d’Or – 1min 35s

Trajet puis point fixe. La scène se constitue petit à petit. Sur un fond routier homogène, les pas permettent de saisir le sol et donne un repère proche/immédiat. Les chant d’oiseaux fabriquent également un plan un peu plus éloigné mais toujours émergent sur le fond routier, on entend ensuite une conversation qui semble être à une dizaine de mètres. « On voit les camions, des gens discutent sous un cerisier », la route est largement dominante.

09 – Au milieu des parcelles – Epis d’Or – 2min

Leq 52 dB(A)
Point fixe. Fond routier très linéaire et peu défini dont on semble protégé par quelque chose. Passage d’un avion mais peu ou pas d’émergences. Le niveau de 52 dB(A) paraît important parce qu’il n’y a pas d’autres sons que le bruit routier. Quelques  « beaux » trainages, à comparer avec l’extrait « calme relatif » qui se situe 2 dB(A) en dessous et se compose différemment.

10 – Un calme relatif – Epis d’Or – 1min 21s

Leq 49,9 dB(A)
Point fixe. On entend un fond routier moins présent (moins grave notamment), comme si on avait pris de la distance avec lui. On perçoit très clairement la présence humaine, plus proche qui contribue également à générer une ambiance sonore plus « vivante » et moins linéaire en opposition au fond routier, présent mais très lisse ça change nettement  la tonatilé par rappor taux autres points  enregistrés dans le jardin.

11 –Marche dans les jardins du parc urbain – Parc Bruyeres – 2min 30s

Trajet.  Le fond routier est ici très présent en comparaison aux sons proches (bruit de pas ou d’un coureur) et agit à la fois comme un fond, mais aussi presque comme une émergence par moment. Les oiseaux très présents au début disparaissent ensuite pour être remplacés par des cris et des échanges. On sent que l’on traverse différents univers sonores tout en conservant cette ligne directrice du fond routier qui semble « immuable ». trajet, pas gravier, voix de gens qu’on croise, oiseau fort, fond route atténué mais bien là (limite traçante), jogger, emergence voix et jeux stade ou autres, reverbération sur voix enfants, eloignement de la route (effet des autres sons?), jeux de plus en plus présents.

12 –Enfer sonore : le combat des engins – Parc Bruyeres – 59s

Leq 60,5 dB(A) (sans tondeuse)
Point fixe. Beaucoup de sources se mélangent ensemble et en même temps. Une débroussailleuse, des sirènes, et la circulation très proche. On croirait assister à un duel de volume entre les différentes forces en présence créant un enfer sonore, superposition de tout, sirène, route, debroussailleur, oiseau. Beaucoup de sources se mélangent ensemble et en même temps. Une débroussailleuse, des sirènes, et la circulation très proche. On croirait assister à un duel de volume entre les différentes forces en présence.

13 – Un étrange effet de coupure – Parc Bruyeres – 1min 19s

Trajet : on s’éloigne de la route. L’écoute démarre très près d’une voie de circulation qui masque l’espace sonore, dont seul les pas et les chant d’oiseaux ressortent par instants. On ressent ensuite un effet très rapide de calme et la route disparait au profit des sources plus proches : voix, bruit d’outils, puis enfin l’arrivée d’une voiture à vitesse réduite.

14 – Assis au fond du square des jardins  Square Boutroux – 2min 09s

Leq 55,6 dB(A) Mesure simultanée au centre des jardins : 54,8 dB(A)
Point fixe. Le fond est très « lourd » ce qui le rend très présent et pesant. On entend un espace minéral. Malgré tout, les émergences humaines se font plus aigues et l’on entend les voix mais aussi les ballons qui semblent réverbérés, on n’a pas le sentiment d’être dans un espace ouvert.

15 – Au milieu des jardins – Square Boutroux – 2min 59s

Leq 58,4 dB(A) (avec sirenes)/ 53,8 dB(A) contre le mur
Point fixe.  Toujours dans la même ambiance sonore, le passage de la sirène renforce ce sentiment très urbain. On entend également plus distinctement le champs réverbéré des émergences de voix plus lointaines. La circulation semble également plus intense, comme si le flux de véhicules avait augmenté.

II – Meylan

16 – Conversation sur fond routier – Meylan – 1min 43s

Point d’écoute fixe. Plongé dans un bain sonore, on distingue un enchevêtrement entre une conversation et un axe de circulation qui forment l’environnement sonore proche ; des chants d’oiseau donne une légère distance qui permet de recadrer la scène sonore dans un ensemble, mais l’écoute reste très fermée. On écoute une conversation sur l’autoroute n’autorisant aucune échappée.

 

III – San Francisco

17 – Parcours du skate parc au jardin – Potrero Sol – 2min 36s

Trajet : Skate parc vers Portail des jardins. L’écoute propose de traverser trois environnements distincts à travers une unique conversation qui reste dans une proximité immédiate tout au long du fragment. Ainsi, l’oreille dispose d’un étalon sonore tout au long du parcours. On entend d’abord la proximité d’un skate park qui s’immisce à travers un fond routier très présent et révèle un espace ouvert ; on se rapproche ensuite du fond sonore routier qui devient rapidement lui même émergence pour enfin s’estomper par moment et laisser place à l’échange de voix qui continue et reste le fil directeur de l’écoute. On est sans cesse renvoyé aux événements sonores ou à la conversation qui d’une certaine façon gomment le fond routier.

18 – Route et jeux d’enfants – Potrero Sol – 1min 29s

Leq 60,7 dB(A)
Point d’écoute fixe. Un fragment assez homogène, lissé par les deux constantes que forment la route et les jeux d’enfants très présents. L’écoute nous plonge dans un environnement très routier, et paradoxalement très vivant avec le contrepoids des cris aigus, des jeux et des sifflements qui se superposent aux ligne sonores des camions. Route de 12 voies avec bretelles située à 60 m (bayshore freeway).

19 – Assis en limite du jardin – Potrero Sol – 1min 47s

Leq 57,2 dB(A)
Point d’écoute fixe.  Assis à l’ombre d’un arbre en limite du jardin. Une conversation très apaisée se déroule dans un cadre végétal avec des chants d’oiseaux et un sol de gravier ou de sable ; le tout encadré par une scène sonore routière très présente, mais qui s’estompe artificiellement pour devenir fond à des émergences plus calmes.

20 – A l’abri des bâtiments – Potrero Sol – 1min 42s

Leq 56,5 dB(A)
Ce point d’écoute fixe se situe dans les jardins à côté des bâtiments d’habitation qui forment écran par rapport au bruit routier et apportent parfois quelques sons domestiques via les fenêtres ouvertes . On est donc ici dans un environnement plus calme que les points d’écoute précédents, le fond routier semble plus plus écrasé et on a plutôt tendance à entendre les événements  comme le passage d’un véhicule. A l’inverse l’environnement proche forme un nouveau fond intermédiaire avec le travail des jardiniers, les conversations et le chant des oiseaux que l’on entend de manière continue et qui là, font entendre une ambiance.
Les voies surélevées sont visibles à 35 m à l’ouest et à 75 m à l’est.

21 – Vagues routières – Potrero Sol – 3min 19s

Leq 70,4 dB(A)
Trois Points fixe montés.  Plongé dans un univers sonore très routier, l’oreille est bercée par les vagues sonores qui proviennent de la circulation. Parfois tout disparait derrière elle, et parfois, on distingue jusqu’au détail proche d’une clef ou d’un chariot. On a alors le sentiment d’écouter une pièce de théâtre sonore avec pour constante ce rythme tournant des véhicules auquel vient se superposer différentes émergences plus ou moins proches, mais aussi plus ou moins fortes. Leq entre 64 et 73 dB(A) selon passages routiers.

22 – Une sirène américiane dans les jardins – Potrero Sol – 2min 04s

Leq 66,4 dB(A)
Point Fixe. L’écoute qui commence par un marqueur territorial et ambiantal très fort (la sirène américaine) est rythmée ensuite par la conversation et l’arrosage, qui s’arrêtent et reprennent mais aussi se déplacent légèrement dans l’espace sonore proche. Ainsi on se détache du fond sonore routier devenu plus lointain et l’on se « visualise » les événements en dehors de cette circulation malgré tout fort bien présente.

23 – De bas en haut – Allemany farm – 1min 59s

Trajet. On entend la réverbération / écho sur la sirène, les voix de la conversation sont plus ou moins proches mais tranchent de toute façon avec la route beaucoup plus lointaine qui semble noyer le paysage – que ce soit de manière continue, ou à travers des émergences – de son empreinte sonore.

24 – Agitation du vent et route masquante – Allemany farm – 1min 39s

Leq 66,3 dB(A)
Assis sur un banc sous un arbre en haut de la colline, le bord des routes est à 140 m à vol d’oiseau. Quelques voix inintelligibles (4 personnes conversent  à 5/6 m),  fond tonitruant routier, vent dans les feuilles d’arbres. Ce fragment s’articule autour d’un fond sonore très présent, couvrant pratiquement tous les événements extérieurs à la route, hormis la force du vent qui fait entendre les feuilles des arbres. Tout est très lointain et assez peu défini. On arrive à percevoir par moment une conversation qui semble assez éloignée et surtout noyée dans cette tempête des éléments. Est ce l’agitation du vent qui semble perturber autant l’écoute ?

25 – Salon des jardins communs – Allemany farm – 1min 14s

Situé dans la partie basse des jardins, à l’endroit où se réunissent les jardiners sous un saule, près de tables et de chaises, le bord de route est à 90 m. On entend beaucoup mieux les oiseaux qu’au point haut mais l’écoute reste très homogénéisée/lissée et « routière ». Le niveau leq est à 63,3 dB(A) (3 db de moins qu’au point en haut de la colline).

26 – Accroupi puis debout au milieu  jardin – Allemany farm – 2min 30s

Leq Accroupi près du sol 61,4 dB(A), debout : 63,9 dB(A).
Point Fixe (accroupi). Le fond routier semble légèrement moins présent. On entend quelques oiseaux, mais aussi de la manutention dans le jardin (plantes/outils) qui projette la circulation légèrement en arrière de l’ambiance « végétale ». Mais la différence est aussi qu’accroupi comme un jardiner le fond routier semble légèrement moins présent. On entend quelques oiseaux, mais aussi de la manutention dans le jardin (plantes/outils) qui projette la circulation légèrement en arrière de l’ambiance « végétale ». Debout, le fond routier est légèrement plus présent, notamment sur certaines fréquences que l’on entendait pas dans le accroupi. On entend aussi au loin des voix qui se rapprochent puis s’éloignent à nouveau. Le fond routier fait office de léger rideau à l’environnement plus ou moins proche.

27 – Effervescences jardinières  Allemany farm – 1min 34s

Leq 65,6 dB(A)
Les jardiniers sont à quelques metres de nous, voix, bruit de cisaille. On est plongé au coeur du jardin, on entend les échanges et les outils tout au long du fragment. Les oiseaux et le fond routier ne semblent faire qu’un, en arrière plan de cette scène « vivante » étonnamment détachée des autres plans sonores.

28 – Des jardins familiaux en ville – Argone – 1min 47s

Leq 50,5 à 52,4 dB(A)
Un  dimanche calme : sirene loin qui dure, oiseaux proches, vent, couinement (arrosage),  effet d’un vide urbain,même si un jardinier à 10 marrose, fond loin faisant un vide urbain, un bebe à gauche (on l’entend mieux à la fin), couinement, avion, oiseau, sirene, on n’entend pas les pas sur ce sol meuble.

29 – Equilibre dominical sur fond de passages  Goldengate Parc – 1min 10s

Leq 54,1 dB(A)
Point fixe un Dimanche matin assi sur un banc. On voit 3 jardiniers, 1 proche de moi, 2 autres à 10 m. Il s’agit d’un mélange urbain et de sons proches :  des voix, des outils, des clefs, l’eau d’arrosage, le portail d’entrée des jardins qu’on ouvre, des pas et les passages d’un train/metro et d’un camion nous indiquent un milieu urbain assez dense.   On est dans une véritable scène sonore ou tous les plans sont présents et s’enchevêtrent durant l’éoute. Le fond routier est présent, mais étrangement, l’accumulation d’émergences extérieures ramène un équilibre de proximité intéressant. L’écoute est paradoxalement très fournie, mais également très floue. On identifie difficilement l’espace : sa configuration mais également son ambiance comme s’il y avait trop d’informations ?

 

IV – Lisbonne

30 – Dans le creux des jardins – AJUDA – 1min 10s

Leq 51,5 dB(A)
Les gravats du sol (tuiles concassées) craquent sous les pieds, alors qu’on entend les oiseaux qui chantent. Sur fond de conversation des jardiniers proches, au loin des chiens aboient en coeur avec un effet de réverbération. Le fond urbain est lointain, même si lon aperçoit le pont routier au dessus du Tage, le site jardinné est replié sur lui-même, du fait de la configuration topographique en creux il s’autoprotège.

31 – Au dessus des jardins – AJUDA – 1min 17s

Leq 47,5 dB(A)
Enregistré sur un point haut dominant le jardin, entre les jardins en contrebas et les immeubles habités derrière nous, le milieu auditif est plus ouvert sur le lointain que lorsqu’on est dans le creux des jardins. L’ambiance sonore résonne de manière plutôt uniforme malgré un ensemble de sons très distincts On entend très loin le trafic routier qui fabrique une ligne sonore correspondant au traffic sur le pont (dont le revêtement produit un son très identifiable) et le chant des oiseaux lui aussi très constant. Au dessus, les voix humaines des habitants se détachent, se répondent et se croisent.

32 – Passage des trains dans les jardins – BELLA VISTA – 1min 55s

Leq  56,5 et 48 dB(A) avant le train
La prise de son est fait sur le chemin qui descend vers les jardins occupant le vallon, l’écoute est donc située en hauteur d’un point dominant le fond du vallon. Le vent agite les feuilles de l’arbre sous lequel se trouve le preneur de son. Le chant des oiseaux et l’aboiement d’un chien reprennent le dessus après le passage d’un train. Ils animent et fabriquent l’espace sonore devant le trafic. Après chaque passage des trois trains traçant les lignes ferroviaires l’espace sonore semble se reconstituer peu à peu avec les ingrédients locaux, le vent et les quelques sons émergents.

33 – Chant du coq dans les jardins – BELLA VISTA – 1min 15s

Le point d’enregistrement est cette fois situé dans le fond du vallon, sur le chemin entre les parcelles de jardins. Au milieu des chants d’oiseaux, et du lointain trafic, le son d’un train résonne sur les rails, puis peu à peu s’approche et s’intensifie. Il passe, s’exprime, puis disparait dans le lointain pour laisser place à nouveau au trafic et aux oiseaux ponctués par le chant d’un coq qui semble répondre à la conversation que l’on entend plus profonde.

34 – Jardinage à Chelas – CHELAS – 1min 37s     

Leq 51,5 dB(A)
Dans l’environnement sonore du trafic, le son d’un outil martelant (d’une bêche) se détache accompagné d’une discussion entre deux hommes. Quelques jardiners bêchent et conversent à une trentaine de mètres du preneur de son. Le trafic est tout à coup amplifié et rapproché par le passage d’un train. Un chien aboie puis, alors que la conversation semble plus proche des événements lointains surgissent. La prise de son est réalisée depuis le chemin qui monte entre les murs de pierres, le micro est placé au dessus du mur orienté vers les jardins. Outre la composition sonore du moment qui s’inscrit dans le cadre d’un niveau sonore très correct en mileu urbain (51,5 dB(A) – leq mesuré en même temps que la prise de so- , c’est la topographie du site en vallon qui produit une propagation acoustique particulière audible entre les jardins siués, de ce fait, en vis à vis et lorsque l’on chemine sur les parcelels. Le passage d’un train oriente l’écoute en contrebas, vers la vallée ou se situent aussi les infrastructures routières qui forme un bruit de fond ne masquant pas les événements prores au jardins.

35 – Discussion dans les jardins – CHELAS – 1min 26s

Comme une composition musicale, l’environnement sonore s’agence, au rythme d’une stéréo, un coq chante, un chien aboie, et plus proche de nous, une discussion bat son plein. La situation mêle des sources sonores hétérogènes et un effet de métabole se forme entre elles. La musique provient d’une voiture qui vient d’arriver sur cette “place” et dont le conducteur laisse les portières ouvertes, le coq est quelque part dans les jardins et la conversation entre un jardinier portugais et un membre de l’équipe de recherche se tient dan sle chemin qui descend vers d’autres jardins. L’ensemble forme une scène hétéroclite qui exprime la vie d’un site à part, une insularité échappant quelque peu au contexte urbain officiel s’insinue entre quelques ruines les jardins et les habitats sociaux en barres normalisés situés en contrebas..

36 – Variation sonore dans les jardins – CHELAS – 1min 47s

Différents plans composent un tableau sonore, tout d’abord le trafic routier structure le fond, puis une musique plus diffuse s’échappe devant lui, enfin quelques variations de profondeur viennent dynamiser l’espace sonore : fond, musique, voix ou quelques émergences, puis un train lointain qui surprend l’auditeur inhabitué des lieux compte tenu de la configuration visuelle très encastrée de l’endroit.

37 – Réverbération dans les jardins – CHELAS – 1min 27s

Le désordre transparait dans la structure sonore de l’espace, un agencement chaotique d’aboiement s’entremêle au fond sonore du trafic invisible, on distingue plus nettement la conversation de deux hommes et la réverbération de leurs voix dessine l’espace confiné entre deux murs. Le passage d’un train surprend l’écoute compte tenu de l’encastrement entre les murs du passant auditeur et de la nature visuelle du lieu échappant totalement au contexte urbain plus large.

38 – Point dominant sur les jardins – CHELAS – 1min 17s

Leq 45,7 dB(A)
Tous les événements sonores apparaissent de loin, dans leur intégralité comme un paysage. On ressent la position d’écouteur / observateur, du dessus ou en dehors de la scène. Seul le bourdonnement d’un insecte vient alors remettre en perspective la position de l’auditeur. La prise de son est effectuée depuis un point qui domine le vallon des jardins qui embrasse visuellement tout le site jusqu’aux infrastructures routières et ferroviaires situées en contrebas à environ 400 mètres. De fait, le niveau sonore de 45,7 db(A) durant la prise de son laisse l’oreille sensible aux phénomènes lointains et aériens de puissance faible (vent, insectes, micro bruits), les voix à distance (environ à 150 mètres) sont renforcées par la topographie en vallon du lieu formant une conque. L’environnement semble homéostable, éternellement bercé par des variations ou des modulations de faible amplitude.

39 – Submersion des infrastructures sur les jardins vers São Sebastião – ELLIPSE – 1min 50s

Leq : 55 dB (A), puis 55,8 dB (A)

Dans le fond sonore du trafic routier lointain mais assez envahissant, on perçoit une conversation qui s’agence avec les différents événements sonores. Ainsi le moteur d’une moto, les klaxons de la ville, et enfin le passage d’un avion viennent construire le fond sonore très spatialisant. Le site de ces jardins cultivés organisés en relation au parc public domine visuellement un noeud routier qui, en l’absence d’interaction sociales propres au lieu, domine phoniquement le site avec les 55 dB(A) mesuré en parallèle de la prise de son.

40 – Equilibre sonore en haut des jardins vers São Sebastião – ELLIPSE – 1min 06s

Leq : 52,6 dB (A)
La prise de son est située un peu plus haut dans les jardins à environ 160 mètres de la position précédente (Submersion des infrastrutures sur les jardins vers São Sebastião). Le preneur de son est assis sur un banc du parc, à proximité d’une conversation d’un groupe de jeunes qui se tient à environ 10 mètres. On entend l’autoroute au loin, et plus proche la conversation à plusieurs qui ponctue l’écoute. On croit aussi deviner le passage d’un train au milieu de l’espace. Le rééquilibrage entre voix et fond routier marque ici la différence entre le point “bas” et le point “haut” de ces jardins vis à vis du fond routier. La différence de niveau global de 3 dB(A), mais aussi la modification de la composition des sources, changent sensiblement l’aspect auditif du lieu par rapport au point précédent situé plus bas.

41 – Entremêlement sonore au pied du belvédère – Graça – 1min 14s

Les aboiements très saillants des chiens font résonner l’espace, tandis que les voix humaines se mélangent, plus ou moins lointaines. Elles s’effacent peu à peu au passage d’un avion. L’espace sonore se transforme puis, se reconstruit. Ce jardin assez petit est situé en pleine ville sur une pente de la colline au voisinage du belvédère Graça. La prise de son est effectuée depuis le square qui constitue une terrasse au dessus des jardins et sur laquelle des gens se retrouvent. Les jardins semblent peu entretenus : lors de la prise de son aucun jardinier n’était présent.