Ces 13 enregistrements de parcours dans le cœur historique de Madrid (Espagne) ont été réalisés fin mars 2004 pour servir de supports à des entretiens sur écoute réactivée. Ils ont été effectués analogiquement et transférés par la suite au format numérique. Seul le N°7 (Campo del Moro) a fait l’objet d’un découpage en 3 parties, tous les autres respectant la temporalité du parcours.
Ces enregistrements accompagnent la recherche de DEA
01 – metro OPERA – 3min 53s
Sortie du métropolitain à la station d’«Opera» et promenade jusqu’à une des entrées latérales du théâtre de l’Opéra (rue « Carlos III »).
Première ambiance à l’intérieur de la station de métro, avec l’agitation des voix, des pas pressés, des bruits mécaniques, puis longue transition vers la sortie ; on perçoit déjà des bruits extérieurs (klaxon) qui pénètrent, avant d’aborder l’escalator avec son bourdonnement ; l’espace s’élargit et les voix se dispersent, la circulation automobile et piétonne prend la place de fond sonore ; le son des pas rythme la séquence et leur réverbération signale le rétrécissement de la rue ; en fin de séquence, l’entrée dans le bâtiment est marquée par la grande réverbération du volume intérieur.
02 – el BARGUILLERO – 5min 30s
Promenade sur l’esplanade devant le « Palacio Real » en direction de la cathédrale de « La Almudena », jusqu’à atteindre une des sorties du souterrain de la rue « Bailén ».
L’ambiance sonore est essentiellement constituée par des sons humains (voix et pas) qui s’entremêlent en foule, à la fois proches (densité de la foule) et éloignés (qui signalent la vastitude de l’espace). De cet ensemble homogène et instable émerge à deux reprises le son d’un accordéon (marqueur d’un espace touristique) qui approche, passe et puis s’éloigne ; en fin de séquence, le son de la circulation automobile qui sort du tunnel vient peu à peu submerger les sons humains.
[Effet sonore] Emergence Métabole
03 – el PACIFICADOR – 4min 00s
Parcours en partant de la «Plaza de Oriente » et montant toute la rue « Lepanto » jusqu’à la place de « Ramales ».
Promenade rythmée par le son des pas, sur le gravier au début, tandis qu’une musique urbaine nous accompagne de manière étonnamment stable ; on sent la présence de la foule mais discrète ou silencieuse et, au loin, des enfants qui jouent ; ensuite, lorsque la rue se resserre, la musique s’estompe, la foule se fait plus proche, on croise des groupes de gens, et les enfants aussi se rapprochent ; on pénètre en fin dans une ambiance plus « urbaine ».
04 – OPERA – 10min 44s
Entrée dans le théâtre de l’Opéra (juste avant une représentation) par une autre porte latérale (rue «Felipe V ») pour ressortir par celle de la rue «Carlos III ». Promenade en direction du « Palacio Real ».
Contraste entre l’ambiance de la rue et celle de l’intérieur de l’opéra caractérisée par sa réverbération dans un grand volume minéral, les voix et les pas se fondent en une masse sonore épaisse. Contraste inverse à la sortie où l’espace se dilate et change de nature, on revient dans la rue avec ses bruits de pas et de circulation, les voix se font plus distinctes, une vague musique imprègne l’ambiance puis se rapproche ; le sol devient sableux, le vent se fait sentir, la musique se tait, provoquant un soudain effet de suspension ; à l’approche de l’esplanade on sent l’espace s’élargir encore, la circulation se rapproche, la musique reprend, on passe près d’un chantier (bruits de ferraille et bourdon d’une machine) et peu à peu ces sons mécaniques prennent le pas sur les sons humains jusqu’à envahir totalement l’espace sonore.
05 – la ALMUDENA – 3min 51s
Parcours en partant de l’intérieur de la cathédrale de « La Almudena » (au moment d’un réaménagement intérieur à la suite d’un acte d’état) et sortie par la porte Est vers la rue « Bailén ».
Première ambiance avec la réverbération typique de cathédrale (les voix sont assez discrètes et les glissements de pas assez présents) ; émerge le son mugissant d’un gros meuble en bois qu’on ferait glisser sur le sol, sa tonalité nous ferait presque douter qu’il s’agit d’un son d’orgue) ; puis sortie par un rapide fondu-enchainé entre cet intérieur et les sons de la rue dominés par le glissement continu de la circulation lointaine sur laquelle émergent quelques voix, pas, sons mécaniques…
[Effet sonore] Fondu-enchaîné Réverbération
06 – subTERRANEO – 7min 47s
Parcours en partant de la côte de « San Vicente », atteignant les jardins de « Sabatini », et traversant la rue « Bailén » à travers le tunnel qui donne accès à la place du Sénat grâce à la présence d’un petit escalier latéral.
Les sons de circulation qui dominent au début de la séquence (glissements sur les voies rapides, émergences de freinages, nombreux klaxonnages…) s’atténuent à peine lorsqu’on monte dans le jardin public, ce n’est que lorsqu’on s’approche d’une fontaine que le son de l’eau parvient à les masquer un peu ; dans le tunnel les sons de circulations sont légèrement réverbérés et ce n’est qu’en abordant l’escalier de sortie que s’en produit un léger descrescendo et une mise à distance.
[Effet sonore] Decrescendo Emergence Masque
07 – CAMPO del MARO – 4min 43s
Promenade dans le parc nommé «Campo del Moro » situé au pied du Palais Royal et le reliant au fleuve «Manzanares ». Cet enregistrement est le seul à avoir été fragmenté et restructuré, à cause de son homogénéité et de sa durée.
Bien qu’on soit dans un parc urbain, les bruits de circulation restent très présents. Seuls les pas signalent un sol sableux ; ensuite les canards et autres oiseaux marquent un peu plus l’aspect « naturel » du lieu.
08 – el CODO – 3min 10s
Parcours en partant de la « Plaza de la Villa » pour immédiatement s’introduire dans la rue «del Codo» (petite ruelle très étroite et haute en proportion) donnant sur la « Plaza del Conde Miranda », et pour finalement entrer dans un café rue « del Conde Miranda».
La circulation s’atténue rapidement à l’entrée de la petite rue et laisse place au martèlement des chaussures à talon qui se réverbère dans l’étroitesse et la minéralité de la rue ; on a l’impression de marcher de concert avec un groupe silencieux ; l’espace se dilate un chouïa à l’approche de la Plaza, on croise des voix et d’autres sons humains typiques de rues piétonnes anciennes puis, en fin, changement d’ambiance, resserrement de l’espace et disparition de la réverbération, en pénétrant dans le café où dominent les voix.
[Effet sonore] Réverbération
09 – VINO i TOSTA – 2min 43s
Sortie du même café pour monter jusqu’à la rue « Mayor » (une des rues principales de circulation automobile dans un quartier essentiellement piéton). Piste en option.
Contraste entre l’ambiance initiale (voix multiples et musique), à l’intérieur du café et la sortie dans la rue, calme avec quelques voix discrètes, un drone lointain dont n’émergent tout d’abord que des grincements et crissements aigus, puis, peu à peu les sons de circulations et les sons humains s’amplifient comme on s’en rapproche.
[Effet sonore] Coupure Crescendo Réverbération
10 – BORRACHOS – 10min 21s
Accès à la « Plaza Mayor » à travers la rue « Ciudad Rodrigo », et promenade sous les arcades qui entourent toute la place. Sortie par la rue de « Postas » en la parcourant jusqu’à la « Puerta del Sol ».
En s’éloignant de la circulation, on rattrape, à l’entrée de la Plaza, deux hommes engagés dans une discussion animée, qu’on va suivre un peu puis dépasser. L’arrivée sur la place est marquée par la disparition des bruits automobiles et l’émergence, qui restera continue, du bourdon des ventilations. Au long de la promenade sous les arcades vont se succéder brièvement toute une série de sons de commerces, de talons, de voix de gens qu’on croise ou plus lointains, un carillon… dans une ambiance à la fois tranquille et fourmillante. A la sortie de la Plaza, un violoniste de rue nous accueille tandis que peu à peu la circulation réapparait et que l’ambiance générale semble s’intensifier ; un instant, tout est noyé, masqué par un hélicoptère qui passe ; en abordant vers la Puerta del Sol, on retrouve l’équilibre initial entre des sons de circulation intense et sons humains (voix, pas) qui passent.
11 – la MISION – 4min 41s
Parcours sur la « Plaza Mayor » en la traversant diagonalement pour atteindre les arcades Sud.
L’ensemble de la séquence est structurée par une interprétation au piano et à la flûte du thème de « la mission » d’E.Morricone ; au bout de quelques instants, un chanteur lyrique vient entrer en compétition ou en contrepoint, improvisant des vocalises sur cette musique ; ces deux évènements sonores imprégnent l’ensemble de la plaza en une diffusion et réverbération mouvantes si bien qu’on a du mal à en situer la source. Les autres sons (circulation à l’entrée de la plaza, cafés, voix, …) surgissent, couvrent un instant la musique et passent.
12 – la CEBADA – 9min 41s
Arrivée au marché de « la Cebada » à travers les ruelles situées au Nord. Promenade à l’intérieur du marché en parcourant autant les étroites galeries marchandes que les halles de connexion des différents niveaux.
Le parcours d’approche du marché se compose de l’habituelle ambiance de rue circulée, ponctuée ici de quelques irruptions sonores (oiseaux au début, porte qui claque, choc réverbérant d’une bouteille de gaz, sirène brève, rires et cris d’enfants…). L’entrée dans le marché est marquée par la réverbération et le brouhaha qu’elle génère, sur fond de bourdon des ventilations ; se succèdent alors toutes une série de voix et de sons d’activités diverses dont seuls les plus proches sont clairement discernables.
13 – flamenco – 6min 54s
Parcours en partance de l’intérieur du marché de « la Cebada » pour atteindre et traverser la « Plaza de la Paja » à travers un ensemble de petites places et ruelles situées du côte Nord du marché. Problèmes persistants de saturation à cause de l’action du vent.
L’ambiance de départ est toute imprégnée de la réverbération du marché et bascule rapidement dès qu’on en sort. Le trajet extérieur est marqué par les habituelles successions de voix qu’on croise et de circulation automobiles qui passent par vague à différentes vitesses. A l’arrivée sur la petite plaza de los Carros, la fontaine tend à masquer la perception des autres sons et lorsqu’on s’engouffre dans la ruelle derrière l’église, c’est le vent dans les bonnettes qui vient perturber l’audition ; l’espace se resserre, on croise un ouvrier qui sifflote sur un chantier et, plus loin, l’oreille est attirée par un groupe qui improvise un flamenco en profitant de l’acoustique de la petite plaza de la Paja.
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