Ces enregistrements visent à documenter les transformations du climat intérieur de quatre cités oasiennes (Tiznit au Maroc, Kenadsa en Algérie, Nefta et Gafsa en Tunisie) dans un contexte où le legs de la tradition s’affronte à des mutations économiques et écologiques sans précédent.
Ils constituent le paysage sonore d’un ouvrage collectif « Résonances oasiennes. Approches sensibles de l’urbain au Sahara » aux éditions Métispresses.

 

Issus d’un protocole scientifique ouvertement collectif et collégial centré sur l’observation et l’enquête de terrain, les enregistrements sonores sur site renouvèlent l’approche sensible et critique des espaces oasiens. Ils mettent en perspective des modes discrets d’appréhension de la réalité et d’appropriation du monde qui tissent des relations riches et respectueuses avec les lieux. Ils permettent d’interroger alors ce qui fait le commun du vivre ensemble urbain dans un environnement sous forte contrainte climatique.
Ils soulignent enfin l’importance de privilégier les communs urbains comme première source de bien être des plus fragiles (enfants, mères célibataires, personnes de grand âge) mais aussi comme fondement d’un rapport démocratique à la ville.

 

Les enregistrements sonores ont été réalisés principalement lors de deux ateliers, le premier en septembre 2015 à Tiznit (Maroc), le second en octobre 2016 à Nefta (Tunisie). Les bandes sonores à Gafsa (Tunisie) ont été enregistrées en avril 2016 et à Kenadsa (Algérie) en septembre 2020.

 

Index

Marcher à l’écoute de la médina à Alegma : Nefta

Une traversée sonore au sein du quartier Alegma où l’on éprouve une variation d’ambiance importante. On passe par un espace sonore animé par des voix, des cris d’enfants, une radio émettant une récitation du Coran pour arriver à un espace plus calme. Dans la tranquillité des ruelles, l’espace sonore change d’aspect grâce à une alternance spatiale des espaces ouverts et couverts : on entend les voix et les pas modifiés par la réverbération. A l’opposé de l’expérience visuelle où l’espace est relativement vide, opaque et fermé, l’expérience sonore montre une porosité sensible où le marcheur entend ce que se passe derrière les murs : radio, cris des enfants, discussion entre femmes, voix des animaux de la ferme, etc.

 

Une charrette dans la médina à Alegma : Nefta

Dans la médina, sur une petite placette, une charrette est coincée. Plusieurs essais de conducteur pour la faire retourner en arrière et sortir de la place. Cet événement anime le calme dominant et fait s’agiter les enfants qui jouent sur la place.

 

Parcours en aveugle à Alegma : Nefta

Il s’agit d’un parcours de la corbeille jusqu’à la ville pendant la prière de vendredi. Le son de la prière domine l’espace sonore, pourtant on peut entendre le changement dans l’arrière fond : l’espace vert de la corbeille, une route, puis l’espace bâti où il y a des motos qui traversent cet espace.

 

Aiguiseur de couteaux : Tiznit

Trois jours avant l’Aïd el Adha « Fête du sacrifice », les rues commerçantes sont envahies de petits métiers dédiés. L’un des services autour de cette fête est l’aiguiseur des couteaux ou rémouleur : la machine installée à cet effet en pleine rue s’entend comme l’un des sons caractéristiques de la préparation du rituel.

 

A l’entrée de la bergerie : Tiznit

Trois jours avant l’Aïd el Adha « la fête du sacrifice », dans la rue Sidi Abderhamane qui coupe l’ancienne ville en deux, principale artère commerciale de l’ancienne médina de Tiznit, on est devant l’entrée d’un dépôt de charbon transformé pour quelques jours en une étable des moutons. On entend la rue : les commerçants qui haranguent les passants, les discussions et les motos qui passent sur cette artère très fréquentée. On entre petit à petit dans l’espace intérieur de l’étable. Les larges murs en pisé (terre damée) filtrent les bruits de la rue. Les bruits de la circulation sont estompés. On entend d’abord le bruit des sacs de charbon et de la pesée du charbon nécessaire à la cuisson de la viande, ensuite la discussion entre les gens et les vendeurs de moutons.

 

Dans la bergerie : Tiznit

Trois jours avant l’Aïd el Adha « la fête du sacrifice », on entre dans une bergerie temporaire dédiée à la vente des moutons. C’est un espace assez calme. On entend le bêlement des moutons, les négociations entre vendeurs et acheteurs sur les prix des moutons. C’est un moment très complexe car lié au rituel le plus important de l’année.

 

Avant l’appel à la prière de l’Aïd : Tiznit

Le jour de la fête de l’Aïd el Adha « fête du sacrifice ». Au matin, on traverse les jardins publics où on entend de nombreux oiseaux alors que la circulation est réduite. La cérémonie religieuse commence par de longs chants relayés par des haut-parleurs pour couvrir tout l’espace sonore urbain. Les croyants se déplacent vers les lieux de prière collective.

 

La prière de l’Aïd : Tiznit

Le jour de la fête de l’Aïd el Adha (fête du sacrifice), les hommes se déplacent vers une vaste aire de prière collective spécialement aménagée pour l’occasion à l’entrée de la ville à proximité de la route nationale 1, face à un jardin municipal. On entend les gens qui garent leurs voitures puis marchent sur le terrain de terre. Des femmes qui sont à l’écart discutent. L’imam débute la prière alors que les croyants reprennent quelques mots dans un même souffle au moment de leur génuflexion créant une sorte d’onde collective. Une fois la prière achevée tout le monde se salue et repart vers sa maison pour procéder au sacrifice du mouton.

 

Appel à la prière : Kenadsa

Ce fragment provient du côté de la mosquée du ksar. Au début, on entend le son des enfants qui jouent dans le derb (la rue). Puis une voix s’élève (effet d’émergence) : c’est l’appel à la prière (Āḏān). Ce signal sonore est un marqueur sonore fondamental à forte connotation religieuse. À l’appel du muezzin, font suite les réponses corporelles d’un mouvement en direction de la mosquée (on entend les pas des gens), effet de phonotonie. Le son de l’appel à la prière domine le paysage sonore. En fond, le bruit des enfants est encore perceptible. D’un coup, un son de klaxon de voiture émerge se couplant avec la voix du muezzin. L’appel à la prière achevé, le son de klaxon continue puis disparaît pour ne laisser entendre que le son des enfants qui continuent à jouer. En s’éloignant du derb (la rue), le bruit des enfants s’interrompt progressivement indiquant la disparition d’une atmosphère sonore (effet de decrescendo).

 

Petit marche (souk) : Kenadsa

Un vendredi matin, jour de marché, vers 11H00. Ce fragment sonore provient du petit marché à Kenadsa, dans une rue située entre le ksar et le cimetière. On entend les éclats de voix des maraîchers, les sons des balances pour peser les légumes, les échanges verbaux. L’espace sonore définit un effet de métabole qui désigne un climat sonore où une série de faits sonores qui se superposent simultanément. Se mêlent des sons d’activités, de circulation, et les voix de plus en plus nombreuses et dominantes. Émergent parfois le son d’une moto passant à proximité (effet d’émergence), ou des cris au loin.

 

L’écoute de la ruelle : Kenadsa

Prise de son effectuée lors d’un parcours. Au début, tout est calme. Un silence règne sur fond de chant d’oiseaux très lointain. Puis, on entend le son des pas d’une personne qui s’approche suivi d’un salut « salam alykom». Elle s’arrête. Elle frappe trois coups à la porte par alternance répétée (effet de reprise et répétition). Pas de réponse. La personne quitte le lieu et continue son chemin. Le son des pas s’évanouit peu à peu, elle s’éloigne et laisse derrière elle une atmosphère silencieuse et calme.

 

Discussion des femmes : Kenadsa

Ce fragment provient d’une petite ruelle proche de la mosquée. Le tissu est typiquement organique avec un enchevêtrement de ruelles sinueuses aux dimensions étroites. La proximité des façades, la hauteur des parois, les gabarits des rues et leur forme caractérisent le lieu. On distingue une conversation entre femmes et les prières d’adieu lorsqu’elles se séparent. En arrière plan, un oiseau discret et le bruit d’une machine. Cette atmosphère crée un sentiment d’enveloppement délimitant un micromilieu sonore. Enfin, la voix d’un enfant s’insère au milieu de la discussion et se couple avec la marche d’une personne.

 

Petite place : Kenadsa

Ce fragment provient d’une petite place près de la mosquée derrière le cimetière du ksar. Il s’agit d’un lieu de rencontre habituel. On entend le crépitement du moteur d’une mobylette qui traverse la place. Le bruit se dissipe progressivement laissant apparaitre des voix humaines en discussion. Dans l’arrière-fond lointain, des cris et des hurlements proviennent d’un stade de football. Un concert de voix humaines se mêle au son des pas.

 

Traverser une ruelle : Kenadsa

Dans une rue couverte très étroite, on entend l’arrivée d’une personne poussant sa bicyclette. A un croisement, elle demande de céder le passage tout en saluant alentour sur fond d’un chant d’oiseaux. Elle poursuit son chemin, le son se désamplifie progressivement jusqu’à disparaître.

 

Déambulation dans la place : Gafsa

La place des bassins romains dans la médina de Gafsa – Sud-ouest de la Tunisie.
Un lieu principalement piéton, constitué de plusieurs plateformes, entouré de constructions présentant un langage architectural sobre, vernaculaire, à un ou deux niveaux. Trois grands palmiers et deux arbres offrent des zones d’ombres où un groupe d’homme s’y est installé autour d’une table probablement ramenée du café tandis qu’un autre groupe de trois personnes s’est placé sur un bac à fleur adossé au mur du musée. Deux grands bassins d’eau s’imposent au lieu. L’eau est assez profonde et je n’en ai pas une vision directe. En avançant de quelques pas vers le plus petit bassin, qui se trouve juste devant moi, j’aperçois l’eau dont la profondeur avoisine trois ou quatre mètres. L’eau est cristalline, propre et scintillante sous le soleil brulant. Quelques rochers pointent à l’extrémité du bassin. J’entends le bruit de l’eau qui jaillit d’une niche dans le mur est du bassin et qui s’écoule vers le deuxième bassin à travers un souterrain. Un son assez doux qui se joint aux chants d’oiseaux pour former un fond sonore agréable. Au nord de la place, des emmarchements assez larges mènent vers le musée et le poste de police. Le ciel est dégagé. La lumière naturelle envahit la place. Une moto est stationnée en contrebas de la terrasse du café. Une autre au milieu de la place, adossée aux larges escaliers. Des files de câbles électriques traversent le passage entre les deux bassins. Quelqu’un, probablement un baigneur, y a accroché sa serviette. Devant moi neufs jeunes hommes, dont sept sont vêtus comme s’ils étaient à la plage. Un contraste saisissant au cœur d’un cadre urbain médinal, au sud tunisien, à la porte du Sahara. Ils discutent, se penchent pour voir ce qui se passe au fond du deuxième bassin, le plus grand. Ils observent les personnes qui ont plongé du haut de « Dar El-Bey ». Je les entends crier, barboter et s’amuser dans l’eau.

 

L’arrivée de l’eau : Gafsa

La place des bassins romains dans la médina de Gafsa – Sud-ouest de la Tunisie.
Et Soudain l’eau arrive ! Un débit fort provoquant un son assourdissant résonne dans toute la place. Le bruit de l’écoulement de l’eau réjouit les enfants qui crient. Ces cris montent crescendo. L’arrivée brusque de l’eau à travers la niche de l’alimentation anime le paysage visuel et sonore de la place des bassins romains. Le petit bassin commence à se remplir d’une eau claire et transparente. L’eau s’écoule dynamiquement vers le grand bassin à travers le souterrain. La place qui était vide et calme se remplie à l’image des bassins.

 

Parcours de la rue à la source : Tiznit

L’approche vers l’Ain Zerka se fait par des chicanes qui constituent des espaces tampons. Espace relativement calme qui sépare la rue de la source. Espace intime, bien délimité, où il y a un certain passage. On entend des pas et des discussions qui animent l’espace. La source bien qu’au cœur de la médina et mitoyenne de rues très passantes où se croisent constamment les véhicules est de fait enveloppée par le silence. Cette disposition urbaine prépare le parcourant à l’écoute. En effet, le calme est d’autant plus prégnant qu’il est soudain.

 

Parcours de la rue aux escaliers qui descendent à la source : Tiznit

La chute de l’eau occupe l’arrière fond de l’ambiance sonore sur lequel s’inscrivent des voix éparses et les passages par vague de quelques voitures. En se rapprochant, le rapport s’inverse et le bruit de la chute devient un front sonore qui masque en grande partie les autres.

 

Parcours autour du jardin : Tiznit

Le parcours contourne la source par le jardin en passant le long de la partie habitation. Les pas de portes des maisons font des espaces de rencontre, le long des murs se trouve des femmes qui s’assoient parterre avec leurs enfants qui jouent. Le son de l’eau est plus présent au début et à la fin du parcours. Il s’atténue fortement côté mur qui réverbère les cris des enfants. Aux corps enveloppés dans les mellafas, répond ce bruit de l’eau qui enveloppe le son des conversations. Le bruissement de l’eau crée un espace intime démultipliant les bulles protectrices autour des groupes d’individus.

 

Parcours depuis la source vers les rues : Tiznit

Quitter la source et retourner dans les rues.
L’eau domine l’espace sonore, par un fondu enchainé le son s’éloigne. On traverse la rue ou il y a des passages de voitures, faisant des murs sonores. On entre dans des chicanes qui fonctionnent comme un espace tampon couvert et calme. On entre progressivement dans la rue qui est de plus en plus animée.La succession de ruptures à angles droits dans le tracé des ruelles permet une pause sonore où l’oreille respire pour mieux capter la mélodie à venir…

 

Parcours depuis une rue passante vers la source : Tiznit

Revenir à la source depuis une autre rue.
Rue où il y a beaucoup de passage et de rencontres. L’ambiance se calme, puis s’anime, selon son propre rythme. On traverse la rue. Pas à pas, le son arrive à l’oreille. Progressivement, pointe le bruissement de la chute d’eau.

 

Parcours de la rue à Kasbah : Tiznit

A quelques mètres de la source, la Kasbah. Un seuil sonore, il suffit de franchir le seuil de la porte pour basculer dans un autre univers sonore quasi contradictoire avec le précédent. Ici, dans la forteresse, aucun centre sonore mais un creux. Un espace calme et réverbérant.

 

Parcours de la Kasbah vers la source : Tiznit

Sortir de la Kasbah Aghenaj et revenir à la source.
Du silence à l’animation sonore. On sort d’un espace calme voire silencieux en franchissant une porte sonore. (Dispositif architectural et phonique). On se plonge dans l’ambiance plus animée de la rue. On traverse la rue.

 

Point 1 : Chute : Tiznit

Devant la fontaine, la source d’eau occupe la place constituant un centre sonore. La présence de l’eau est loin d’être uniforme ; elle se reconfigure constamment ; son niveau, sa direction, son intensité fluctuent selon l’endroit d’où on l’entend. Contrairement à l’imaginaire que l’on a de la source, ici le son tombe et descend à nos pieds avec la chute de l’eau. Le son de l’eau domine alors l’espace. Il génère une chape sonore. Il masque légèrement les autres sons alentour : voix de femmes, d’enfants qui courent, passage de mobylettes…

 

Point 2 : Appel à la prière : Tiznit

Dans la rue qui longe l’arrière de la source. Le son de l’eau constitue l’arrière fond sonore. Passage piétons et de quelques véhicules, des va et vient. Les bancs sont souvent utilisés par des femmes avec leurs enfants, et des hommes qui discutent. Emerge soudain l’appel à la prière, sur un ton très monocorde et répétitif, voix distordue par le système de diffusion.

 

Point 3 : Garde-corps : Tiznit

A l’angle du jardin de la source et de la rue. Ambiance calme. Espace de rencontre où des hommes discutent, des enfants jouent & courent devant. Le bruit de la fontaine est à peine audible en fond.

 

Point 4 : Groupe de femmes sur les gradins : Tiznit

Avec des femmes regroupées au bord de la source, drapées dans leurs tissus colorés. Aux corps enveloppés dans les mellafas, répond le bruit de l’eau qui enveloppe le son des conversations.
Le bruissement de l’eau crée un espace intime démultipliant les bulles protectrices autour des groupes d’individus. Il les protège de toute intrusion.

 

Point 6 : Khatarat haut : Tiznit

Dans un coin de la place, près de la fontaine se trouvent deux Khatarats, petits dômes en pierre qui couvrent les puits d’alimentation de la source. C’est un lieu où les enfants jouent. Le son de la chute d’eau est assez présent, faisant un arrière fond constant.

 

Point 7 : Les oiseaux de la Kasbah : Tiznit

Les oiseaux viennent un à un. Certains se posent au sommet du palmier, d’autres choisissent la crête des murailles. Commence une nouvelle symphonie. Les chants des oiseaux jaillissent. Or, l’espace lui même reprend leur mélodie par l’effet de réverbération. Le son va et vient de par et d’autre.

 

Point 8 : Kasbah : Tiznit

Il suffit de franchir le seuil de la porte pour basculer dans un autre univers sonore quasi contradictoire avec le précédent. Ici, dans la forteresse, aucun centre sonore mais un creux.
Creux architectural, creux sonore. On revient à la signification profonde de KSB (l’enveloppe creuse en langue arabe). Les voix se taisent, les corps s’expriment. Les sauts des enfants. Les pas des femmes. Les enfants courent. L’espace se vide. La Kasbah se couvre de silence.

 

Terrasse de l’hôtel : Nefta

Au petit matin depuis la terrasse de l’hôtel Dar Hi… Un arrière fond calme, une ambiance agricole où il y a l’émergence continue du son des animaux de la ferme. On entend les coqs, les poules, les aboiements des chiens, les chants des oiseaux. On entend le passage des motos. Le son continue à l’arrière fond correspond au remplissage de la piscine par l’eau naturellement chaude qui mettra plusieurs heures à refroidir.

 

Approche de l’espace agricole : Nefta

Une descente pour arriver à la Corbeille (espace agricole de l’oasis). On entend les pas sur le revêtement du sol de pierre. Petit à petit, on arrive à l’espace principal pour pénétrer dans le périmètre irrigué où il y a des ouvriers qui travaillent au petit matin et qui mettent des pierres sur un chariot conduit par un cheval.

 

Entrée de l’espace agricole : Nefta

On continue la descente pour arriver à la Corbeille (le périmètre irrigué de l’oasis). Ici, c’est l’entrée principale. L’arrière fond s’est atténué. Les chants des oiseaux arrivent au premier plan, mais aussi les aboiements des chiens. On entend toujours les discussions entre les ouvriers. Une sirène de voiture.

 

Point d’eau : Nefta

On est dans l’espace agricole de l’oasis. C’est très calme. Les sons de la ville sont de plus en plus masqués. Ici, l’eau coule depuis le forage profond qui alimente l’oasis. L’eau domine l’espace sonore. Les insectes, surtout les mouches, sont présents.

 

Bassin d’eau : Nefta

On est dans l’espace agricole de l’oasis. Dans ce point creux, l’eau des pluies diluviennes très récentes s’est accumulée puis évaporée tout aussi rapidement. La terre est craquelée ! C’est très calme. Les bruits de la ville sont étouffés par la végétation. On entend les chants des oiseaux, le vrombissement des mouches, de petites conversations entre les agriculteurs, comme des chuchotements pénétrant le calme.

 

Pas sur la terre sèche : Nefta

Au cœur du périmètre irrigué, l’eau de pluie a ruisselé, s’est accumulée et évaporée avec la chaleur. On entend ici les pas sur la terre craquelée.

 

Le son du puits : Nefta

Nous sommes devant un petit puits de béton du dispositif d’irrigation collective, on entend l’écoulement des goutes d’eau dans le puits. Dans l’arrière fond, on entend l’ambiance agricole : les coqs, les chants des oiseaux, les agriculteurs.

 

Limite irrigué/désert : Nefta

Nous sommes sur la limite du périmètre irrigué et des versants arides. On entend de loin le chant d’un coq et des gazouillis d’oiseaux. Un agriculteur arrive et il commence à tailler les banches d’un palmier. En fond sonore, on entend l’agitation du marché hebdomadaire qui nous vient du plateau et résonne contre le bassin versant.

 

Désert devant les parcelles cultivées : Nefta

Nous sommes à la limite du périmètre irrigué et du bassin versant désertique. On entend les harangues des marchands du marché hebdomadaire sur le plateau. On entend le chuchotement des personnes à côté. Les sons des pratiques agricoles sont plus atténués.

 

Flaque d’eau : Nefta

Nous sommes dans l’oasis ; au milieu du périmètre irrigué. Entouré par les arbres et les palmiers, devant une marre d’eau résiduelle après les pluies diluviennes des derniers jours, on entend au premier plan les chants des oiseaux. Des agriculteurs tapent sur le bois de palmier, des enfants crient, des mouches volent. Une mobylette passe, moyen de transport motorisé au milieu de la zone agricole.

 

Sortie devant le café : Nefta

On sort du périmètre irrigué. A proximité d’un espace de loisir doublé d’un café fermé au moment de l’enregistrement, une esplanade où s’installent les agriculteurs une fois leurs travaux terminés. On entend des conversations mais aussi des motos et des voitures qui passent dans les rues toutes proches. Un écoulement de l’eau depuis une fontaine d’eau.

 

Sortie sur le plateau : Nefta

Sur le plateau qui domine l’oasis, nous sommes en pleine ville. On entend les passages des motos, les pas des personnes. Le marché hebdomadaire est très proche. On entend les harangues et les réclames des marchands qui interpellent les clients à l’aide de microphones.

 

Entrée dans le marché : Nefta

On entre dans un espace bâti plutôt résidentiel. On entend la radio. Puis on passe dans un espace plus animé assez étroit où il y a une légère réverbération. Puis, l’espace s’ouvre et on entre progressivement dans le brouhaha du marché. On entend toutes sortes de voix : des voitures, des radios, des femmes, hommes, enfants, motos mais aussi les harangues des marchands grâce à des microphones ou bien par leurs propres voix.

 

Le marché : Nefta

Le marché hebdomadaire couvre des rues entières. Le brouhaha du marché est continu : des voitures, des radios, des femmes, hommes, enfants, motos, les harangues des marchands.

 

Sortie du marché : Nefta

Les bruits du marché sont dominés par le brouhaha des acheteurs et des vendeurs. Mais plus on s’approche de la fin du marché, plus on entend les véhicules à moteur : d’abord les mobylettes, puis les voitures et les camions lorsque nous débouchons sur la route nationale qui traverse Nefta pour rejoindre la frontière algérienne.

 

Retour à l’hôtel : Nefta

Nous sommes remontés sur le versant opposé au marché pour une écoute panoramique depuis un quartier d’habitat qui domine la palmeraie. Le son du marché est un peu atténué. Les harangues des marchands sont toujours perceptibles. On entend les chants des oiseaux en arrière fond, tout comme la circulation sur la route nationale. Les enfants jouent dans la rue. Des véhiculent passent : des motocyclettes qui peinent à sur la pente gravillonnée, mais aussi une carriole.

 

Terrasse de l’hôtel Dar Hi au soir_1 : Nefta

Le soir à la terrasse de l’hôtel Dar Hi. On entend les passages des motos qui dominent l’espace sonore. L’arrière fond est calme et on entend le son des insectes venant de l’espace agricole de l’oasis sur lequel donne l’hôtel.

 

Terrasse de l’hôtel Dar Hi au soir_2 : Nefta

Le soir à la terrasse de l’hôtel Dar Hi. Il y a parfois de la musique qui parvient jusqu’ici. On entend des discussions, le passage des clients. L’espace agricole en face se fait entendre à travers le son des animaux : poules, chiens, etc.

 

Terrasse Hôtel Dar Hi _ Appel à la prière : Nefta

Sur la terrasse de l’hôtel Dar Hi, au moment de l’appel à la prière du soir. Le son de l’appel domine l’ambiance sonore. De loin, on entend les aboiements des chiens. On entend également les chuchotements des clients de l’hôtel.

 

La route Nationale Tunis-Hazwa 1- Alegma : Nefta

Nous sommes au bord de la route Nationale Tunis – Hazwa qui sépare le quartier Alegma de la cité Alzzaouia. Sur le trottoir, des marchands commercent. Pourtant le bruit des véhicules reste prédominant. On entend le passages des voitures et des motos. Sur un deuxième plan, on entend des pas, des gens qui parlent, une radio. Quand le son des voitures se calme, le chant des oiseaux devient audibles.

 

La route Nationale Tunis-Hazwa 2- Alegma : Nefta

Au bord de la route Nationale Tunis – Hazwa qui sépare le quartier Alegma de la cité Alzzaouia. Sur l’autre trottoir, côté quartier Alegma, des marchands commercent. Le bruit des véhicules prédomine : passage des voitures et des motos. Ce bruit se combine avec la musique provenant d’un resto-café. Sur notre large trottoir, on entend l’activité des enfants, des salutations, des paroles diffuses.

 

Entrée principale quartier Alegma : Nefta

Un endroit calme et rural. On entend les moutons, des pas qui traversent le lieu. Nous sommes dans le sguiffa, un espace semi-privé devant les portes des maisons. Cet espace est recouvert d’un toit, raison pour laquelle on entend une réverbération des paroles et des pas.

 

La rue principale quartier Alegma : Nefta

Un espace calme et rural. On entend les moutons, les pigeons en train de voler. Les hommes discutent, les enfants jouent, les femmes s’interpellent, des pas résonnent.

 

Parcours dans une rue résidentielle – Alegma : Nefta

L’appel à la prière retentit. Nous sommes dans un sguiffa où l’on entend l’appel à la prière qui se mêle à l’agitation de la ville : des motos passent, des pas résonnent, des enfants jouent dans la rue, accompagnés par des hommes.

 

Avenue Larbi Chron – Alegma : Nefta

Nous sommes dans un espace relativement grand et ouvert qui donne sur la rue principale « avenue l’Arabie Chron » qui coupe transversalement le quartier. Cette avenue est bruyante à cause de nombreux passages de motos. Malgré tout, on entend à proximité des salutations, des pas, des paroles, des cris d’enfants.

 

Passage de l’avenue Larbi Chron à une rue résidentielle – Alegma : Nefta

Nous sommes dans l’avenue « Arabie Chron » et on pénètre dans une rue résidentielle. Un effet de coupure est bien perçu à l’écoute. On entre dans un espace calme, où s’entendent des enfants, des femmes et des hommes. Nous passons par un squiffa ou une porte restée ouverte permet d’entendre des oiseaux dans une cage à l’entrée de la maison.

 

Une cage à oiseau à l’entrée d’une maison – Alegma : Nefta

Nous arrivons dans une squiffa. Des motos roulent et rompent le calme initial de l’espace. Après leur passage, la rue regagne son calme. On entend des portes qui s’ouvrent et se ferment, des coups portés sur la porte, des femmes qui parlent et des enfants qui jouent.
Les sons des enfants semblent se rapprocher alors qu’ils jouent au ballon. Des hommes traversent le lieu. On entend des oiseaux dans une cage située à l’entrée d’une maison où s’aperçoit une cour intérieure qui fait caisse de résonance.

 

A l’entrée du périmètre oasien « Targa » _ Palmeraie 2 : Tiznit

A l’entrée du périmètre irrigué de Targa n’Oussenghar à Tiznit, le souffle du vent bruisse dans les palmiers et les oliviers. Les oiseaux s’ébrouent et piaillent. Entre les murailles de l’ancienne médina et des terrains abandonnés, des enfants s’interpellent avant de commencer jeux et discussions. Une mobylette traverse lentement l’oasis, son conducteur tousse. Au loin, le braiement d’un âne. Un vélo passe faisant crisser les gravillons sur le sol de terre séchée. Le bruit de la circulation sur les routes proches est porté par le vent.

 

Au cœur du périmètre oasien « Targa » : Tiznit

Dans le périmètre irrigué de Tiznit, Targa n’Oussenghar, sous un olivier, au milieu d’un champ cultivé, des oiseaux piaillent. Ponctuellement, des insectes bourdonnent. Au loin porté par le vent, le son d’un véhicule qui circule sur la route sise à plusieurs centaines de mètres du point d’enregistrement.