Ecole d’hiver – Winterschool 2023
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du 23 au 27 janvier 2023
Densité, Intensité, Mixité : comment sonne l’habiter ? Cette Winterschool sera l’occasion d’étudier, de saisir, voire d’expérimenter les rapports entre densité et sonorité. Nous partirons de l’hypothèse que d’aborder notre habiter et son environnement par le sonore nous permettrait de percevoir et de parler de la densité bien autrement qu’avec un simple chiffre quantifiant un rapport. Cela nous permettrait de saisir les usages, les pratiques, les coexistences mais aussi les matérialités, spatialités et temporalités, c’est à dire l’essence même de ce qui participe à caractériser toute urbanité. Pour interroger «comment sonne l’habiter» nous explorerons différentes situations métropolitaines grenobloises, variées dans leur rapport à la densité. Entre écoutes in situ, entretiens habitants et enregistrements sonores, l’enjeu des ateliers sera de produire des créations sonores, des représentations, des expressions ou encore des projections imaginées pour les différentes situations étudiées. Les terrains de cette winterschool ont été choisis en collaboration avec l’Agence d’Urbanisme de la Région Grenobloise et cette problématique est menée en complicité avec IDHEAL, l’Institut des Hautes Études pour l’Action dans le Logement dans le cadre de son programme d’étude DESIR (Densité, éprouvée, souhaitée, imaginée, redoutée ?) 1 – Apports théoriques & méthodologiquesAccueil & Introduction à l’école d’hiver
Learning from Students Competions : Le concours étudiant « Place au son » Le concours international étudiants « Place au son » a été lancé pour la première fois en 2019, dans le cadre de la Semaine du Son, organisée tous les ans sous l’auspice de l’Unesco. Quelles leçons tirons-nous de ces premières propositions d’étudiant.es d’y inclure le son comme élément principal de leur travail ? Est-ce que les questions classiques d’urbanisme (densité, accessibilité, appropriation) ont été éclairées différemment ? La présentation prendra la forme d’un dialogue à quatre voix, installées respectivement en Grèce et en France.
Proche et lointain sonore, effet de distance et sons de la densité Le son dans l’espace, proche ou lointain, a la capacité de convoquer différentes échelles de perception, selon une dimension physique et acoustique aussi bien que subjective et sensible, on peut même faire l’hypothèse que ces perceptions variables de l’espace rendent malléables – voire « élastiques » – des espaces pourtant délimités physiquement comme celui de l’habitat. On proposera lors de cet échange d’interroger un nouvel effet potentiel que serait l’effet de distance, à la fois descripteur et générateur des sons de la densité et de la densité des sons : – L’effet de « distance » parle de notre perception des rapports d’éloignement et de profondeurs sonores dans l’environnement. Il s’agit d’aborder à la fois la « distance » physique avec un son, mais également la distance cognitive qui opèrent souvent de concours dans nos perceptions du proche et du lointain sonore. Le choix délibéré de nommer cette spécificité sonore « effet » fait référence au répertoire des effets sonores développé́ par le laboratoire CRESSON en 1995 (Augoyard & Torgue, 1995). Ce dernier a pour objectif d’être une ressource interdisciplinaire pour décrire la manière dont nous interagissons avec les sons dans notre vie quotidienne que ce soit à des fins de compréhension, de représentation, mais aussi de conception. Ainsi, distance et densité pourraient être de nouvelles entrées pour évoquer, saisir et imaginer les environnements sonores.
Urbanités sonores et tonalités sensibles à l’heure anthropocène Comment et pourquoi écouter les espaces et les villes ? En quoi cela peut-il infléchir les manières de les construire et de les penser ? Comment et à quel moment agir ? Partant de la spécificité du mode d’appréhension de l’espace par le sonore et de l’impact grandissant des productions sonores à toutes les échelles, on interrogera comment une pensée phonique de l’espace, en renforçant un ancrage situé, expérimental et corporel, peut infléchir les méthodes et actions des transformations urbaines et architecturales à venir.
Outils et approches d’expérimentations pour anticiper des ambiances sonores d’un ilot urbain en phase de conception Vers quelles écoutes de la ville et du logement allons-nous avec l’urbanité post-carbone ? Quels sont les dispositifs sonores que le concepteur peut intégrer dans la fabrique d’un immeuble collectif qui participent aux ajustements et aux modes de vie des habitants ? Comment anticiper dès aujourd’hui les ambiances sonores de la ville de demain dedans comme dehors ? Comment concevoir des façades pouvant filtrer et atténuer les bruits en assurant une ventilation naturelle de jour comme de nuit ? Ces différentes questions que nous abordons dans nos recherches appellent selon nous des approches et différents outils d’expérimentation que nous allons vous présenter.
Résonances oasiennes. Approches sensibles de l’urbain au Sahara Cette conférence propose de revenir sur le cheminement scientifique depuis un projet architectural de requalification d’une source d’eau à usage d’irrigation dans un quartier historique. Nous regarderons comment la régénérescence progressive d’un espace public aboutit à rouvrir des espaces sensibles (climatiques, mythologiques et politiques). voir aussi : Carnet de la recherche La présentation sera suivie par la projection d’un court métrage. « Fertilité ou le chant des mains » de Marc Breviglieri (17 min) Palmeraie de Tiznit, Maroc présaharien (région du Souss). À la fraîcheur de l’aube finissante, des femmes d’origine modeste se retrouvent pour collecter des plantes non cultivées. Elles confectionnent un arsenal thérapeutique, magique, sarclent certaines herbes indésirables, réutilisent certaines de ces plantes pour la cuisine et pour différents rituels. Leurs gestes délicats témoignent d’une remarquable perméabilité sensible à l’univers végétal oasien. Elles chantent aussi, et souvent d’une voix mélodieuse à la tessiture aiguë. Ce sont des tangift, des chants d’espérance adressés aux puissances cosmiques.
Habiter une cité d’habitations collectives à bon marché des années 1920. Comment sonne, aujourd’hui, la cité de la Capuche ? La cité de la Capuche construite en 1924, au sud des fortifications, en plein milieu des champs, se trouve aujourd’hui parfaitement insérée dans la trame urbaine de la ville. Par sa forme urbaine et ses qualités architecturales, elle témoigne désormais de l’attention particulière portée par l’office public de Grenoble aux détails de construction de ces habitations de manière à rester fidèle aux valeurs morales et références hygiénistes qui sous-tendaient leurs programmes.
Le répertoire des effets sonores Comment décrire et qualifier nos environnements sonores quotidiens ? Le répertoire des effets sonores développé par le laboratoire AAU-Cresson depuis la fin des années 1990 est une contribution originale et pratique pour appréhender les phénomènes sonores. Pour les auteurs du répertoire, il ne s’agit pas d’élaborer un nouveau concept mais de constituer « une ressource interdisciplinaire à destination de l’analyse, la représentation et l’intervention architecturale ou urbaine » (Marchal, 2021). Par les effets sonores, on se situe à l’articulation de trois composantes de l’espace sonore : « l’environnement sonore physique, le milieu sonore d’une communauté socioculturelle et le ‘paysage sonore interne’ à chaque individu » (Augoyard & Torgue, 1995). voir aussi :
Let’s dense ! Densité, Entropie, Composition : Comment les sons peuvent-ils habiter un espace ? L’incipit était la question : « Since we have mentioned a symphony orchestra-how about the concept of density in music? ». [1] Dans la recherche de réponses, je proposerai quelques pièces de musique choisis en suivant librement le fil de principes connexes : l’entropie comme mesure de l’intensité et l’acte de composer comme assemblage de multiplicités. Le principe de l’enchaînement musical (cadence) sera utilisé pour proposer une série de dualités telles que : organisé/désorganisé, harmonique/disharmonique, consonant/dissonant, bruit/silence, agréable/désagréable… Reposant sur une phénoménologie de l’interprétation musicale que je conçois avec une posture écologique, le choix des morceaux se fera en filigrane de la considération que l’écoute incarne une action organique d’un corps sonore/musical qui englobe les interprètes (dans leur sens le plus large), l’espace et les auditeurs. Et que habiter peut être interprété comme : remplir, animer, occuper, vivre, résonner, danser… Citation (attribuée au siècle dernier à de nombreux musiciens, artistes, écrivains) : « Writing about music is like dancing about architecture » [1] : Jürgen Schöpf, Nicolas Remy : Density of Sound, Sounds of Density: An Experimental Approach. In Anamarija Batista Szilvia Kovács Carina Lesky: Rethinking Density: Art, Culture, and Urban Practices Publication Series of the Academy of Fine Arts Vienna, Volume 20, Sternberg Press, Berlin 2017.
* * * Equipe d’organisationCette édition a été organisée par Cédric Pichat
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2 – Travaux des ateliersLes participants à cette école d’hiver étaient partagés en 2 catégories : d’une part des étudiant-e-s de Master design urbain pour qui la dimension sonore venait compléter leur travail sur des transects dans des communes en périphérie de Grenoble : Transect Vizille
Transect Echirolles
Transect Eybens
Transect Grenoble GrandAlpe
Transect Seyssinet-Pariset
Transect Murianette
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L’autre catégorie de participants, venus d’autres horizons, avaient un choix plus libre de méthodes & de terrains :
Transect Malherbe
Frange verte > Video l’Abbaye > Video
Trois tours : transect vertical
Trois tours : mix intérieur
L’ile verte : l’appel de Tabal
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Bonus :1 – un des participants (Louis MOREAU AVILA), par ailleurs animateur d’une web radio, nous partage son carnet de bord de l’école d’hiver : www.htpradio.org/index.php/2023/02/02/journal-sonore-ecole-dhiver-du-cresson-1-5/ 2 – L’Agence d’urbanisme de Grenoble a produit un film sur l’atelier Densité : https://www.youtube.com/watch?v=ZAp6bFUunA8&list=PLgKa_hNtWykxJ0l1Hnvu9yJDxA0XNzGwM * * * 3 – Quelques images
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