Ce travail qui s'inscrit dans la problématique de la théorie des ambiances se propose, à travers l'approche d'un espace dédié à la pathologie mentale, de s'attacher aux rôles des ambiances intérieures de structures spécialisées dans l'accueil d'enfants présentant des troubles psychiques. Sur trois hôpitaux, la méthode comprend de longues campagnes d'observations ethnographiques des enfants dans leur milieu d'accueil, des relevés architecturaux et des mesures d'ambiance ainsi que diverses discussions avec les professionnels touchant le sujet.

L'analyse s'est attachée, premièrement aux conduites spatiales, sociales et affectives de ces enfants par rapport à leur environnement, deuxièmement, à dégager l'émergence de certains facteurs ambiants et combinaisons de facteurs participant aux conduites usagères à la formation des ambiances situées.

Les résultats intéressent donc, d'un point de vue architectural, une aide à la programmation et à la conception d'espaces pédopsychiatriques à partir de critères pertinents, comme par exemple, la lisibilité des espaces, la solidité de l'enveloppe spatiale, l'aménagement de transitions à différentes échelles du projet. Une autre retombée est l'aide à la communication entre la maîtrise d'ouvrage, les professionnels de la santé mentale et la maîtrise d'oeuvre. plus largement, sur l'hypothèse d'une relation non antihétique entre normal et pathologique, cette recherche participe à l'affinement de nos connaissances sur la relation sensori-motrice que tout sujet entretient avec son environnement et sur la perception qu'il a d'un espace par la convocation et la combinaison de différentes modalités sensibles.