Développement et usages de la métrologie climatique mobile pour l’aménagement des petits espaces publics urbains. Application aux cours d’écoles.
Fernanda Abreu Cândido Dos Santos Thèse de doctorat débutée en 2025
Encadrement : Daniel Siret, Ignacio Requena (AAU-Crenau), Alban Mallet (Nantes Métropole). ED Sciences de l’Ingénierie et des Systèmes (SIS) n°602
Financement : CIFRE Nantes Métropole.
Le projet de thèse s’inscrit dans le contexte de l’adaptation des villes au changement climatique. Rendre la ville habitable lors des épisodes caniculaires est un enjeu de première importance pour les collectivités. Les stratégies d’adaptation des environnements urbains aux changements climatiques, comme le développement de parcs urbains ou la révision des règles d’urbanisme, ne porteront leurs fruits qu’à moyen voire long terme. Dans l’intervalle, des solutions palliatives doivent être mises en œuvre. Elles se déploient souvent sous la forme d’aménagement d’espaces existants ou d’installations éphémères ou durables proposant des opportunités de rafraîchissement en différents points de l’espace public. Ces projets mettent en œuvre une grande diversité de techniques de type « bleu » (fontaines, brumisateurs, cascades, etc.), « vert » (végétation sous différentes formes), « blanc » (canopées, filtrage, etc.) ou « gris » (ventilateurs, tissus humides, etc.) et présentent différentes spécificités.
Parmi la diversité de lieux publics visant cette réduction de la température ressentie, les cours d’écoles sont un objet de réflexion à l’échelle nationale et internationale depuis quelques années. L’aménagement des cours d’écoles en potentiels « îlots de fraîcheur » cherche en premier lieu à protéger les enfants, en tant que population sensible et vulnérable, des effets de la chaleur en ville. Il participe également au maillage des espaces publics susceptibles de devenir des « refuges climatiques » urbains lors des périodes caniculaires.
Malgré l’engouement récent des politiques publiques pour cette approche, les effets des aménagements des cours d’écoles sur l’atténuation localisée des conditions thermiques restent mal connus. Peu d’études systématiques ont été réalisées à ce jour pour évaluer le pouvoir de rafraichissement des cours existantes ou aménagées à cet effet. Les études réalisées ne prennent pas toujours en compte la complexité et la diversité des espaces considérés et les liens au tissu urbain dans lequel elles s’inscrivent. Les effets des aménagements sur les personnes concernées restent mal connus, notamment parce que les cours d’écoles rassemblent des populations hétérogènes (enfants et adultes) avec des sensibilités, des activités et des attentes différenciées. L’ouverture potentielle des cours d’école à l’ensemble de la population urbaine et plus particulièrement aux populations vulnérables lors des épisodes de forte chaleur, complique encore la question et appelle une meilleure connaissance des effets potentiels de l’aménagement des cours d’écoles sur les citadins en période caniculaire.
Dans ce contexte, des outils et méthodes pour mesurer les effets thermiques des transformations des cours d’écoles et pour appréhender l’expérience vécue du climat dans ces espaces, par leurs différents usagers ordinaires et extraordinaires, sont à créer. Ils doivent permettre de mieux intégrer les paramètres microclimatiques dans les processus de transformation des cours et, plus généralement, d’améliorer la prise en compte des impératifs de fraîcheur dans les processus d’aménagement urbain à petite échelle.
Face à ces enjeux, le laboratoire AAU-Crenau et Nantes Métropole ont décidé de s’associer pour une thèse articulant les enjeux académiques et les enjeux politiques et opérationnels de l’adaptation des villes au changement climatique. Les partenaires ont choisi de s’intéresser aux cours d’écoles comme lieux de fraicheur potentiels et comme démonstrateurs de bonnes pratiques d’aménagement d’espaces publics à petite échelle.