Ce travail de thèse a pour objet, l'étude d'une architecture à la fois mythique et réelle : la prison.il a pour teneur générale l'exploration d'un espace construit ancré dans la culture française, faisant l'objet de nombreuses controverses et débats, et qui pourtant se caractérise par un profond désintéressement pour son architecture contemporaine. Ce travail vise donc à ré instituer une réflexion sur l'architecture carcérale vecteur de la violence légitime de l'état mais aussi, et surtout, espace de vie et de travail. Cette exploration s'organise autour de deux démarches fondatrices. La première trace les contours des tenants et des aboutissants de l'architecture carcérale. L'architecture, comprise comme la production d'une société à un moment donné, est posée relativement aux différentes préoccupations qui touchent à la prison, à ses enjeux propres et ses modalités d'édification. La seconde développe une approche plus spécifique de l'architecture comprise comme cadre de vie et de travail. Elle est donc axée sur l'analyse de l'usage et de l'expérience d'un espace autre qu'est celui d'une peine de justice, de la privation de liberté et de la contrainte du corps. L'objet de recherche touche donc spécifiquement à la place de l'architecture dans le vécu, par les détenus et les surveillants, de l'espace carcéral en relation à son contexte spécifique.