Le bois constitue aujourd’hui l’une des réponses à l’obligation de construire de façon responsable. Les potentialités qu’il offre se déclinent à travers des aspects multiples : écologiques, économiques, sociaux, structurels, spatiaux, sensoriels, culturels, etc. Ces « promesses du bois » sont défendues et débattues par un jeu complexe d’acteurs : de la filière bois, politiques, maîtres d’ouvrages, architectes, ingénieurs, chercheurs, associations, habitants, etc. Elles prennent la forme de nouvelles recherches, études scientifiques et expérimentations à l’échelle de l’habitant, du prototype, du projet d’architecture et du territoire.

Cependant, entre intention, fabrication et réception, les potentialités du bois sont mises à l’épreuve de la réalité des pratiques de conception, de construction et des modes d’habiter. Ainsi, nous formulons la question suivante : comment les promesses du bois agissent et s’incarnent dans la conception et la réception de bâtiments en bois ?

Cette question se pose sur le temps long de la conception, de la programmation à la réalisation du projet. L’architecture en bois est aujourd’hui dans une phase de recherche, de découverte, de mise au point à laquelle les architectes prennent part. Comment les qualités attendues transforment et bouleversent les manières de faire ? Représentent-elles des contraintes ou au contraire, sont-elles génératrices d’innovation ? La question se pose également sur le temps de la réception et du vécu. Entre réticences ou adhérences, comment ces qualités conçues sont-elles perçues par les habitants ?

Le champ de la construction en bois étant très vaste, nous nous attachons dans cette thèse à l’étude d’un programme particulier : le logement collectif. Dans le contexte d’une urgence climatique qui invite à transformer les modes de conception, la part de logement collectif en bois est en augmentation et fait aujourd’hui l’objet d’une attention particulière.

La thèse doit permettre de produire des connaissances au sujet de la « performativité » des promesses associées au choix du bois dans l’architecture du logement collectif en confrontant les enjeux qu’il porte à la réalité des processus de conception et à la réalité des pratiques et perceptions des habitants. Pour cela, la question que nous formulons va pouvoir s’appuyer sur une analyse située dans une agence d’architecture spécialisée dans la construction bois (l’agence Architecture Plurielle à Rennes) qui offre un contexte idéal d’observation de projets en cours de conception. Le cadre théorique de la recherche sera ainsi mis en perspective et confronté à l’analyse de situations de projets au sein de l’agence d’architecture.