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La rencontre entre l’architecture et la littérature, si stimulante soit-elle en théorie, peine à sortir de l’impasse dans laquelle des recherches pourtant substantielles l’ont récemment menée. C’est comme s’il était impossible d’outrepasser les comparaisons, les analogies, les métaphores. La littérature semble néanmoins dire tout haut ce dont l’architecture semble souffrir tout bas : une mise à mal de ses objets et de ses acteurs, une remise en cause de leurs discours, une crise de légitimité.

S’exposent dans le roman contemporain des villes gigantesques et dévorantes, tantôt adulées, tantôt détestées, des bâtiments laids, des zones indéfinies, des ambiances banales, des vies ordinaires. Grâce à une lecture orientée des romans de quatre auteurs transgressifs (Toussaint, Houellebecq, Ellis, McInerney), élargie au fil du propos par des écrivaines et des écrivains contemporains plus directement investis dans ou intéressés par le fait architectural ou urbain, cette thèse propose de dresser une cartographie des lieux de l’imaginaire contemporain, de ses expériences et de ses représentations. Comment se manifestent l’ordinaire, le banal ou le quotidien dans la fiction d’aujourd’hui ? Dans quelle mesure l’intérêt que le roman contemporain porte aux lieux et aux situations les plus ordinaires de nos environnements urbains peut-il aider les architectes à appréhender, concevoir et transformer le quotidien ?

Mots-clés : architecture, littérature, ordinaire, banal, quotidien.

EN

The encounter between architecture and literature, however stimulating it may be in theory, is struggling to break the deadlock into which substantial research has recently led it.  It seems as if moving beyond comparisons, analogies and metaphors remains impossible. Nevertheless, literature seems to be saying out loud what architecture seems to be suffering from out loud: a malaise of its objects and actors, a questioning of their discourse, a crisis of legitimacy. In contemporary novels, we see gigantic, all-consuming cities, sometimes adored, sometimes detested; ugly buildings; undefined zones; banal atmospheres; and ordinary lives.