FR

Ce travail vise à donner aux architectes une meilleure maîtrise de la qualité sonore des espaces qu'ils projettent. Une pratique du projet principalement orientée sur les aspects visuels conduit la plupart des concepteurs à négliger les ambiances que le projet convoque. En ce sens, cette recherche ambitionne de fournir aux concepteurs un outil de prévision sonore qui, loin de les contraindre par l'opération réglementaire de "mise en conformité acoustique du projet", les libère dans leur travail. Cet outil se doit d'être dynamique pour penser l'architecture par le sonore. Notre propos se situe donc au-delà des réglementations et s'attache à gérer les phénomènes sonores quand ils ne sont pas forcément synonymes de bruits ou de nuisances. Notre hypothèse principale consiste à dire que la qualité sonore d'un espace renvoie à l'interaction entre trois composantes principales : les formes construites, les phénomènes sonores perçus et les pratiques sociales. L'étude de la qualité sonore d'un espace convoque donc la description de situations de co-naturalité d'un espace, de signaux physiques audibles et d'usages. Ainsi, étudier la qualité sonore d'un lieu, c'est étudier sa dimension sonore suivant qu'elle autorise, facilite, empêche ou contredit certains usages et certaines représentations liés à cet espace. Trois gares parisiennes ont été le support à ce travail : Montparnasse, Nord et Haussmann. Des mesures acoustiques (critères de l'acoustique des salles), une analyse architecturale et des entretiens sociologiques (entretiens sur écoute réactivée), ont permis de cerner ce que des usagers ressentaient sur une série de parcours à l'intérieur des gares. Le choix des parcours permet de comparer les sites entre eux, le même site selon divers modes d'occupation de la gare et le sens du trajet. Ce travail permet ainsi mettre à jour les conditions d'apparition des qualités sonores perçues par les usagers en fonction de l'espace, des pratiques sociales et de l'environnement.

EN

This work aims to improve sound quality in the architectural project. Architectural practices are mainly dominated by the visual modality. Architects need tools to develop new project considering sound criteria. Our purpose is basically beyond regulations and aims to manage sound phenomena when they are not necessarily synonymous of noise and annoyances. In other words, we can not reduce all this complexity and richness of the sound world in a simple problematic which compares noise with silence.
The main hypothesis of this thesis is : the sound quality deals with the interactions between sensitive phenomena (perceived sounds) and people’s activities within the space. Sound quality indicates certain qualities of the relations between sounds, space and social practices. Sound quality is not a fixed criterion of the environment. It embodies differently according to people and time.
Consequently, sound quality of a space involves a crossed analysis between space, acoustics and human behaviours in situ. This research was supported by surveys which were carried out in three railway stations in Paris – Gare du Nord, Gare Montparnasse and Gare Haussmann (Eole line).
Several walks inside each station have been chosen to value architectural devices, sound sources and observable social practices. The same action was studied (1) in all the three stations (2) at different moments during the week -with or without public in the space – (3) for both directions of the walk – go and return. Architectural analyses, sociological interviews and room acoustic criteria measurements have been performed in each station. This method allows us to show how sound quality perceived by users, depends on the co-existence of sociological, spatial and acoustical variables, as well as the ways by which the same space can create several sound qualities. All these results constitute a supply to the general theme concerning the predictability of sound quality in public indoor spaces.

Key words :
sound quality – room acoustics – architectural planning process – predictability – perception – social practices –public spaces – station – underground space.