Ce projet de thèse part d'un constat : pendant mes études d'architecture, très peu d'enseignements ont abordé la question du genre, que ce soit en termes de professions, de potentielle spécificité dans l'apprentissage de la conception, de réception de l'architecture ou du projet urbain, d'usages ou de pratiques. Le genre est ici définit comme les différences sociales entre les hommes, les femmes et les personnes qui n'appartiennent à aucun de ces deux groupes, aux deux ou entre les deux – il s'agit bien de réfléchir en termes de constructions sociales, non de verser dans une approche essentialiste. Je souhaite poursuivre l'enquête et l'affiner au travers d'un doctorat.

Le projet de thèse se situe à la croisée des disciplines de l'architecture et de l'anthropologie – d'où la co-direction par Catherine Deschamps, anthropologue, et Mathias Rollot, architecte. Il a pour objet l'étude de l'ENSA Paris Val-de-Seine afin d'observer de quelle manière le genre est présent dans l'enseignement de l'architecture. Le but est d'identifier si les questions de genre sont prises en compte dans la politique globale des écoles, dans le personnel et dans les enseignements, de quelles manières elles sont traitées et l'impact que cela a sur les étudiants et étudiantes.

L'enquête de terrain sera bien entendue accompagnée d'un travail théorique mis en écho avec une revue de la littérature. Elle pourra in fine conduire à des propositions d'action visant une meilleure représentation genrée dans les ENSA enquêtées. L'enjeu est de sensibiliser les architectes et le personnel des ENSA à ce sujet et que le genre puisse être intégré de façon systématique et transversal dans toutes les décisions prises et tous les enseignements donnés dans les ENSA.