Accéder à une information située est un réel apport méthodologique pour les professionnels de la conception d’espace, en particulier en mobilité sur site.

Ce travail de thèse va s’intéresser à qualifier la perception de l’espace urbain public par les usagers en mobilité, à la fois le piéton qui a une expérience quotidienne de la ville et le professionnel qui va la concevoir. Nous allons mettre en tension les Urban design qualities pour « mesurer le non- mesurable » et quantifier les qualités urbaines de la ville perçues par les experts de l’urbanisme comme par les autres citadins. Nous allons nous appuyer pour cela sur des travaux utilisant des réseaux de neurones qui mesurent ces design qualities sur un large corpus d’images.

À partir du positionnement sur site du piéton, nous nous intéresserons à ce que ce dernier perçoit dans son environnement immédiat en liant les informations extraites des images captées aux indicateurs calculés par simulation en environnements virtuels issus de maquettes 3D simplifiées de la ville. À l’aide de réseaux de neurones nous allons mettre en perspective l’information “perçue” par un réseau sur une image et l’information calculée sur une carte 3D de la même zone en temps réel ou à partir d’information pré-calculée. Ces réseaux, pour traduire les perceptions piétonnes de l’espace urbain, seront entrainés de deux manières, à l’aide d’interactions avec des professionnels de l’urbanisme mais aussi à l’aide d’interactions avec les “experts ordinaires” d’un lieu, à savoir les habitants.

Cette perception de la ville par le numérique va nous donner accès aux zones de “saillances” qu’il importe de mettre en relief dans le paysage du piéton et celles qui peuvent être masquées. Ces deux recueils d’expertises complémentaires vont permettre la mise en tension et le partage de ces deux points de vue qui sera un autre enjeu majeur de ce travail.