CARE a pour objectif de contribuer au débat émergent sur les communs en questionnant son impact sur les politiques de rénovation urbaine.

Coordinatrice du projet

  • GATTA Federica, Pacte, Grenoble-Alpes University (architect-urban planner)

Chercheuses co-referentes de WP

  • CARLONE Teresa, Department of Sociology and Economic Law, Bologna University (sociologist)
  • LEONARDI Cécile, laboratory AE&CC, National School of Architecture of Grenoble (sociologist)
  • MARELLI Carolina Mudan, Department of Sociology and Economic Law, Bologna University (sociologist)
  • RAMIREZ-COBO Inès, laboratory IDEES, Havre University (architect-urban planner)
  • VASSALLO Ianira, Department of Regional and Urban Studies and Planning, Polytechnic of Turin (architect)

Équipe de recherche

  • BARBA José Juan, Planning Department at the University of Alcala de Henares of Madrid (architect)
  • BIANCHETTI Cristina, Department of Regional and Urban Studies and Planning, Polytechnic of Turin (architect)
  • de BIASE Alessia, laboratory LAVUE, National School of Architecture Paris la Villette (architect-anthropologist)
  • BERGAMASCHI Maurizio, Department of Sociology and Economic Law, Bologna University (sociologist)
  • BRAYER Laure, laboratory AAU-CRESSON, National School of Architecture of Grenoble (architect)
  • MANOLA Théa, laboratory AAU-CRESSON, National School of Architecture of Grenoble (architect-urban planner)
  • DEVISME Laurent, laboratory AAU-CRENAU, National School of Architecture of Nantes (urban planner)
  • CASTRILLO-ROMÓN María, Institute of Urban Planning, University of Valladolid, Espagne (architect-urban planner)
  • GOLAY Florian, National School of Architecture of Grenoble (architect)
  • ROUX-COGNAT Segolène, laboratoire CRJ, Grenoble-Alpes University (lawyer)
  • TALLEC Josselin, Pacte, Grenoble-Alpes University (geographer)

Enjeux et objectifs

Ces dernières années, les villes européennes expérimentent des dispositifs qui confient aux citoyens non seulement la gestion de bâtiments publics désaffectés, mais aussi leur programmation et transformation physique. En leur donnant la possibilité - et la charge - de réunir les moyens et les compétences pour transformer les espaces, ces dispositifs questionnent les processus, les acteurs et les objectifs de la maîtrise d’ouvrage et de la programmation urbaine. Certains de ces outils renforcent les partenariats entre les municipalités et la société civile en produisant directement ou indirectement des processus de commoning, entendus comme « un mélange d'initiatives individuelles et privées pour organiser et capturer des externalités tout en mettant certains éléments de l’environnement en dehors du marché » (Havery, 2012). Le projet repose sur deux hypothèses principales. La première postule que ces expérimentations font émerger les contradictions de l'urbanisme d'austérité (Peck, 2012) entre valorisation des forces locales et transformation des services publics. Le second postule que ces projets produisent une forme d’architecture du ménagement (Tronto, 2020) qui modifie les processus de conception architecturale et urbaine en recyclant la ville existante et en veillant à son entretien. Les objectifs du projet sont 1) de caractériser les outils de ces pratiques de commoning urbain régénératif dans une perspective internationale, 2) de comprendre comment elles modifient la production architecturale et la fabrique urbaine, et 3) de vérifier si elles produisent des typologies spécifiques de communs urbains et de pratiques de ménagement de l’espace.

Ethnographies de projets

CARE est basé sur une approche interdisciplinaire. La principale orientation méthodologique du projet est l'articulation entre ethnographie et analyse spatiale. L'équipe de recherche est composée de chercheurs internationaux en architecture, urbanisme, sociologie, géographie, droit et anthropologie. L'enquête est fondée sur une comparaison entre des villes en France, Italie et Espagne. Ces pays semblent être en première ligne des innovations sociales et institutionnelles dans le domaine des communs urbains et ils constituent des contextes normatifs comparables. Un premier panel de villes (Grenoble, Nantes, Bologne, et Madrid) a été sélectionné selon deux critères principaux : l’existence d'outils de transformation spatiale par le commoning et l'implication historique des citoyens dans les transformations urbaines. Ces villes seront interrogées à travers une ethnographie qui collectera des données sur : 1) les profils des acteurs impliqués dans les processus et leurs réseaux ; 2) l'émergence des outils de commoning urbain régénératif en relation avec l'histoire du développement urbain ; 3) les usages des bâtiments et la gouvernance des projets. Ces données produiront une première grille d'analyse qui sera la base pour la création d’un inventaire et testée par des courtes immersions sur une sélection d’autres cas d’études dans 3 nouvelles villes. L’inventaire sera composé de données quantitatives et descriptions visuelles : cartographies, chronologies des projets, capsules vidéo et photographies.

Résultats

CARE apportera de nouvelles connaissances dans trois grands domaines scientifiques : 1) l'urbanisme, à travers la question de la participation des citoyens et de la gouvernance collaborative des services publics ; 2) l'architecture, à travers la question du recyclage et de la maintenance des bâtiments comme formes de ménagement spatial collectifs et de conception durable ; 3) les études urbaines, à travers l'approche critique du développement néolibéral et de ses alternatives. A moyen et court terme, le projet contribuera au débat politique et social sur les biens communs urbains en montrant l'ampleur du commoning urbain régénératif dans les villes européennes, en inventoriant ses outils et ses acteurs et en proposant une grille d'analyse. Ces résultats souhaitent contribuer à la conception de politiques publiques locales et à la réflexion critique des activistes urbains. CARE contribuera également à enrichir l'enseignement académique en apportant de nouveaux éléments de théorisation sur les communs urbains et sur l'urbanisme participatif et en contribuant à faire évoluer les théories dans le domaine de l'architecture et de l'urbanisme. Les membres de l'équipe participeront à des colloques et organiseront une conférence internationale finale. Les résultats seront également diffusés auprès des conseillers et techniciens municipaux, des associations et des activistes par le biais de séminaires ouverts. L'inventaire prendra la forme d'un site web en tant qu'archive ouverte composée de matériel hétérogène et d'un livre collectif destiné à un large public, inspiré de différents types d'atlas (paysage, photographie urbaine, analyse territoriale politique). Les résultats de la recherche seront également présentés dans 4 articles scientifiques principaux (un état comparatif international de l'art et 3 entrées thématiques) dans des revues internationales et nationales.