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Partenaires : Françoise Jabot, coordination scientifique pour l'UMR ARENES École des hautes études en santé publique (EHESP), Guilhem Dardier, Anne Roue Le Gall, la Maison de la consommation et de l’environnement de Rennes (Mce), la ville de Rennes.

Améliorer la qualité de l’air est un enjeu public majeur pour protéger la santé humaine et préserver les écosystèmes naturels. Avec le développement récent des micro-capteurs, on voit émerger des pratiques de métrologie citoyenne de qualité de l’air extérieur. Plusieurs collectivités territoriales (Rennes, Barcelone, Grenoble…) s’intéressent à l’utilisation de ces capteurs au sein de dispositifs participatifs pour agir sur le problème de la qualité de l’air. L’enjeu principal du point de vue des politiques de santé publique est de développer autour du capteur une posture d’ambassadeur qui a pour rôle de sensibiliser sur la qualité de l’air (éducation par les pairs). Pour interroger ce passage entre captation citoyenne et sensibilisation citoyenne, le consortium propose de prendre comme cas d’étude l’initiative Ambassad’air à Rennes qu’il suit depuis son lancement en 2016.

A partir d’une approche comparative des trois saisons Ambassad’air, la question centrale du projet CapCi est la suivante : les métrologues citoyens d’Ambassad’air deviennent-ils des porteurs de cause capables de faire évoluer les comportements de leur entourage et de faire évoluer les actions publiques sur la qualité de l’air ? Cette question orientée vers les politiques publiques ne doit pas masquer la diversité des pratiques. L’étude des saisons 1 et 2 a montré l’existence de plusieurs régimes d’action : limiter son exposition, minimiser son impact sur l’environnement, adopter une vigilance accrue, sensibiliser, mobiliser dans les arènes publiques L’absence d’impact tangible sur la qualité de l’air des actions entreprises laisse parfois place à un sentiment d’impuissance quant à la capacité à agir et peut conduire à terme à l’abandon des nouvelles pratiques. Pour rendre compte de ces temps de l’action réalisée ou non aboutie, le consortium propose d’employer la notion de trajectoire d’action qu’il s’attachera à étudier dans le cadre du présent projet. Les objectifs du projet sont d’identifier les changements de pratiques en décrivant les trajectoires d’action des métrologues citoyens, et de les mettre en perspective avec les perceptions et représentations du rôle d’ambassadeur. Il s’agira ensuite, au sein d’atelier regroupant les participants des trois saisons, de développer une approche réflexive sur les modalités de production et d’usage des données individuelles de qualité de l’air pour mettre en évidence les modes de compréhension et d’interprétation des phénomènes, des risques et des rôles. Enfin la scalabilité de l’initiative Ambassad’air avec le passage de l’échelle du quartier à celle de la ville/métropole et ses effets sur l’adoption du rôle d’acteur-relais sera évaluée.

La méthodologie repose sur une approche mixte qui se caractérise par un aller-retour auprès des enquêtés, avec l’utilisation séquencée d’outils de recherche qualitatifs (entretiens, observation participante, focus group) et quantitatifs (analyse des données issues des micro-capteurs). Le projet s’organise en trois phases principales en plus d’une tâche de valorisation. La première est le suivi de la saison 3 d’Ambassad’air pour permettre une approche comparative avec les deux premières saisons. La seconde est l’analyse des données issues des micro-capteurs Ambassad’air à partir d’outils développés précédemment par l’équipe, avec l’objectif d’identifier des pratiques-types d’usage du micro-capteur. La troisième phase sera l’organisation, le suivi et l’analyse d’ateliers regroupant des ambassad’airs des trois saisons sur la thématique « de la captation à l’usage des données ». Il s’agira ici de mettre en relation les stratégies de captation, les trajectoires d’action et la perception de la figure d’Ambassadeur de la qualité de l’air.

Les membres des deux UMR CNRS se sont associés pour apporter un éclairage pluridisciplinaire sur les questions relatives aux stratégies d’intervention des politiques de santé publique (Françoise Jabot), les questions qui relèvent de sociologie urbaine et de la méthodologie d’enquête (Laurent Devisme), les questions d’urbanisme et santé en lien avec les données de qualité de l’air (Anne Roue Le Gall), les questions liées à l’analyse de données et aux outils numériques mobiles (Myriam Servières), les questions liées à l’environnement et aux ambiances urbaines (Daniel Siret).

EN

Partners: Françoise Jabot, scientific coordinator for UMR ARENES École des hautes études en santé publique (EHESP), Guilhem Dardier, Anne Roue Le Gall, la Maison de la consommation et de l’environnement de Rennes (Mce), the city of Rennes, France.

Improving air quality is a major public challenge to protect human health and maintain natural ecosystems. With the recent development of micro-sensors, we are witnessing citizen metrology practices regarding outdoors air quality. Several territorial communities (Rennes, Barcelona, Grenoble…) are interested in the use of such captors within participatory systems to work on the air quality problem. From the perspective of public health policies, the main challenge is to develop around sensors a position of ambassador, whose role is to raise awareness on air quality (peer education). To question this transition between citizen apprehension and awareness, the consortium proposes to use the Ambassad’air initiative in Rennes, France, as its study case, which has been studied since its start in 2016.

Based on a comparative analysis of the three seasons of Ambassad’air, the central question of the CapCi project is as follows: are the citizen metrologists of Ambassad’air becoming cause leaders capable of making their relatives’ behaviour change and of making public actions on air quality evolve? This question, geared towards public policies, cannot conceal the diversity of practices. The study of the project’s season 1 and 2 showed the existence of several action plans: limit one’s exposure, mitigate one’s impact on the environment, keep the vigilance heightened, raise awareness, mobilise in public places. The lack of proper impact of the actions carried out on air quality can make one feel powerless at times regarding the ability to act and can eventually lead to giving up on the new practices. To account for the action realised or aborted, the consortium proposes to use the concept of action trajectory, which will be studied as part of the present project. The project’s objectives are the identification of changes in practices by describing the action trajectories of the citizen metrologists, and the contrast with the perceptions and representations of the ambassador role. Then, the point will be to develop a reflexive approach as part of workshops gathering the participants of the three seasons. This approach will revolve around the production and use modalities of individual data on air quality to highlight modes of understanding and interpretation of phenomena, risks and roles. Lastly, the scalability of the Ambassad’air initiative, with the transition between the scale of the neighbourhood and that of the city and its effects on the adoption of the actor-relay role will be assessed.

The methodology relies on a mixed approach characterised by a back-and-forth motion with the participants, with the sequenced use of qualitative (interviews, participatory observation, focus group) and quantitative (analysis of data from the micro-sensors) research tools. The project is organised in three main phases, with an additional promotion task. The first phase is the monitoring of the Ambassad’air season 3 to allow for a comparative approach with the first two seasons. The second is the analysis of the data from the micro-sensors from the tools that were developed earlier by the team. It aims to identify typical practices in terms of use of the micro-sensor. The third phase is the organization, monitoring and analysis of workshops gathering ambassad’airs from the three seasons around the following theme: “from capture to use of data”. The point is to connect the capture strategies, action strategies and perception of the ambassador figure on air quality.

The members of both UMR CNRS teams are associated to shed a pluridisciplinary light on questions regarding the intervention strategies of public health policies (Françoise Jabot), questions regarding urban sociology and survey methodology (Laurent Devisme), questions regarding urban planning and health in association with air quality data (Anne Roue Le Gall), questions regarding data analysis and mobile digital tools (Myriam Servières), questions regarding the environment and urban ambiances (Daniel Siret).