Cette deuxième rencontre intitulée « Situer les approches en termes d’ambiance » fait partie des six journées de débat du laboratoire AAU autour de la fabrique sensible et des mutations des espaces habités.

Elle est coordonnée par Rainer Kazig, Petra Marguc, Jean-Paul Thibaud et se tiendront à l’ENSA Grenoble, le 20 septembre 2022 (salle des conseils).

La notion d’ambiance s’est développée il y a plus d’une trentaine d’années comme une notion structurante de notre laboratoire. Il s’agissait de développer un cadre théorique et opératoire pour concevoir l’expérience située et pluri-sensorielle de l’architecture et de l’espace urbain, et contribuer ainsi à la compréhension du vécu ordinaire de la ville. Sous ce cadre conceptuel s’est déployée ensuite une pluralité d’intérêts de recherche avec des appropriations et des déclinations diverses de la notion.

Dans le cadre de cette journée, nous souhaitons questionner la notion sur deux plans :

  • Le premier plan part du constat que la notion d’ambiance n’est pas la seule à s’intéresser au rapport sensible de l’homme avec son environnement. À l’échelle internationale, la notion d’ambiance s’est développée en parallèle à d’autres notions voisines se situant dans le champ des atmospheric studies. À l’échelle nationale, ce sont les notions de milieu et de paysage qui entrent en résonance avec celle d’ambiance. Dans le cadre de cette journée, nous souhaitons nous focaliser sur le contexte national en mettant en discussion la notion d’ambiance avec celle de milieu et de paysage. Il s’agit d’expliciter autant que faire se peut des similarités et des différences, des convergences et des divergences dans les manières de conceptualiser le sensible, autant au niveau théorique, méthodologique ou empirique. Cette mise en perspective permet de contribuer à une cartographie raisonnée des approches sensibles au sein de la recherche francophone et de clarifier leurs apports respectifs, leurs spécificités, leurs complémentarités et leurs points d’aveugles.
    Dans le cadre de la 1ère table ronde, nous souhaitons aborder les affinités, distinctions et complémentarités entre les notions d’ambiance, de milieu et de paysage : Quelle approche et conceptualisation du sensible caractérise ces notions ? Quelle est la place du corps, du multisensoriel et de l’in situ dans ces notions ? Comment abordent-elles l’affect et quelles conséquences peut-on en tirer ? Quelle est le pouvoir de ces notions pour être mobilisées comme outil pour l’action et la création ? A quelle échelle spatiale sont-elles opératoires ?
  • Le deuxième plan propose de questionner la pertinence de la notion d’ambiance pour prendre en considération la dimension socio culturelle de l’expérience sensible de l’architecture et de la ville. Nous nous intéressons en particulier à la culturalisation de la recherche en termes d’ambiances architecturales et urbaines. Il s’agit d’ouvrir dans la deuxième table ronde une réflexion sur la part sociale et culturelle des ambiances. Cette problématique adresse d’un côté la question du rôle des diverses dispositions socioculturelles dans le vécu des ambiances afin de prendre en compte la variété du monde contemporain :
    Quelle est la place de la socialisation et des dispositions sociales dans le vécu des ambiances, et comment peut-on l’aborder ? Quelle est la part du conscient et du préconscient et comment peut-on approcher ce dernier ? Qu’en est-il du partage d’une
    ambiance et de l’intersubjectivité comme constitutive d’une ambiance ?
    Elle invite également à s’intéresser plus explicitement au caractère ambiantal des mondes sociaux et à la vie sociale comme génératrice d’ambiances. Cette dimension de la problématique questionne le rôle de l’événement, de la scène, de la présence humaine, des gestes, dans la production d’une ambiance.
    Qu’est-ce qui fait ambiance et lui donne sens ? Quelle est le rôle des effets de présence et effets de signification dans l’émergence d’une ambiance. Quel rôle joue le cadre bâti dans cette perspective ? Sur un plan méthodique, comment la vie sociale peut-elle être abordée si on la considère comme une génératrice d’ambiances.
    La culturalisation de la recherche sur ambiances nous invite finalement à réfléchir sur le rôle des notions comme celle de résonnance ou de correspondance pour qualifier la part socioculturelle des ambiances.
  • Déroulement de la journée : télécharger la présentation complète

Informations et contact : Rachel Thomas